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Carte des cols gravis
Liste des sommets franchis
00:00:00 • Cime de la Bonette depuis Saint Etienne de Tinee (2802m)
Je me suis fixé comme objectif de gravir chaque col par chacun de ses versants. Le col de la Bonette, déclaré "le plus haut col d'Europe" ne peut qu'activer mon désir de me confronter à sa grandeur. Je n'ai pas l'ambition de faire un temps. J'ai juste envie de grimper là-haut et de contempler les cimes du Mercantour. Dès le départ de St Etienne de Tinée, j'ai l'impression que la route monte fort et que je n'avance pas vite. C'est certainement parce que je doute trop de mes capacités. En outre, l'étroitesse de la gorge n'est pas très engageante. Après le carrefour de St Dalmas, la pente prend un premier à-coup alors que la route s'accroche au flanc de la montagne et que le précipice s'approfondit. On saute le torrent par un pont très étroit et on arrive au hameau du Pra. C'est à partir de là qu'on a les pourcentages les plus difficiles (supérieurs à 8%) pendant environ 5 km. On passe ainsi Bousieyas, le dernier village habité et seulement en été, où un panneau signale la présence de marmottes sur 20 km. On est à la moitié du parcours et il n'y a plus aucun arbre. On cherche déjà le sommet du regard, on suppute sur le futur tracé de la route, quelque peu aidé en cela par le vrombissement des motos. Les épingles qui conduisent au camp militaire des Fourches sont pour moi le plus beau moment du parcours, à la fois parce que la pente s'adoucit et à la fois parce qu'on est dans les alpages fleuris et que je préfère cette ambiance pastorale à celle entièrement minérale du sommet. Pour finir l'ascension, il va falloir s'habituer à côtoyer le vide tout en contournant des barres rocheuses. Le dôme de la Bonette est devant nous, fendu par la route rectiligne qui part à l'assaut de la cime. Faudra-t-il escalader cette rampe ? Sur la droite un espace, un panneau qui indique Jausiers. Je m'en tiendrai au passage du col à 2715 m d'altitude. Je suis déjà allé à la cime.
00:00:00 • Cime de la Bonette depuis Jausiers (2802m)
Avec la quantité de panneaux qui nous vantent (nous vendent ?) la plus haute route d'Europe, à Jausiers on ne peut pas manquer le départ du col. Je m'élance sans doute un peu impressionné par l'enjeu : 1600 m de dénivelé sur 24 km. Mais tout bien réfléchi, j'ai déjà fait des ascensions plus longues (col de la Cayolle, Sustenpass, Grand St Bernard) et des plus escarpées aussi (Grand Colombier, Semnoz, Jaman, col de Chaude). Donc pourquoi douter ? Une chose est certaine : monter au-delà de 2700 m d'altitude c'est la garantie de finir sans aucun arbre et dans les éboulis rocheux. Je vais faire comme à mon habitude, prendre mon rythme et essayer de gagner le sommet sans mettre pied à terre. Tout se déroule comme je l'espérais. Il y a certes quelques passages plus difficiles, mais dans l'ensemble, c'est une montée régulière avec le décor habituel de la haute montagne : torrent et cascades. On trouve la portion la plus difficile après le lac d'Essaupre jusqu'au fort militaire de Restefond. Là, on est comme dans un cirque d'altitude avec vue rétrospective et vue sur le sommet proche. C'est en savourant un tel décor qu'on a envie de toujours repartir sur son vélo pour de nouveaux horizons. Arrivé au col (2715 m), il reste encore une petite gâterie de 800 m pour atteindre la cime de la Bonnette (2802 m) où il y a une table d'orientation avec vue à 360°.

Petite anecdote complémentaire : Alors que je m'étais assis dans les éboulis juste au-dessus de la route pour avaler mon pique-nique, un groupe de motards est venu stationner. Ils devaient être une bonne vingtaine. J'ai échangé quelques mots avec eux et je me suis rendu compte que certains parmi eux ne savaient pas dire où ils étaient. Ils ont un guide qu'ils suivent, sans savoir où ils vont, ni où ils passent. Ils sont juste là pour faire des kilomètres à moto. J'en suis resté tout ébahi. A-t-on déjà vu un cycliste qui ne connaît pas le nom du col qu'il est en train d'escalader ?




00:00:00 • Col de l'Iseran depuis Lanslebourg (2764m)
33 km de montée, c'est 10 km de moins que par l'autre versant, mais on est 300 m plus haut au départ. Malgré ce léger avantage, on doit tout de même s'attendre à quelques passages très ardus. On verra bien. C'est parti ! On laisse la station de Val Cenis pour gagner le petit col de la Madeleine qui nous ouvre les portes du vaste plateau de Bessans. On est d'emblée à plus de 8%, mais ça ne dure pas longtemps. Nous avons ensuite une douzaine de kilomètres vraiment paisibles où nous pouvons admirer les hauts sommets de la Vanoise. Voici alors Bonneval sur Arc, entièrement reconstruit après la guerre, car le village a été brûlé par les Allemands en 1944. On peut faire une halte pour voir les belles maisons de pierre et grignoter quelque chose avant de s'attaquer au final de 13 km dont la pente ne descend jamais en-dessous de 8%. On a déjà une idée de cette inclinaison en voyant la route qui s'élève au-dessus du village en une large épingle dans les prés. Désormais, c'est la haute montagne avec son silence et ses bruits caractéristiques à l'approche des torrents. Dans la tête, il n'y a qu'une seule obsession : tenir le rythme et ne pas trop se faire distancer par les cyclos qui de temps à autre me dépassent. Au Pont de la Neige, je reprends vigueur, car je sais que le sommet n'est plus très loin. Le col marque comme une frontière géologique. Si on était dans la verdure tout le long de la montée, on est maintenant dans un domaine totalement minéral et où que porte le regard, on voit des glaciers. Normal, nous sommes à 2764 m d'altitude. Et les remontées mécaniques de Val d'Isère arrivent jusque-là ! Je vais redescendre côté Maurienne qui est encore préservé du fait de la présence du Parc National de la Vanoise. Mais à peine ai-je enfilé mon coupe-vent qu'un brusque orage se déchaine et me contraint à descendre sur une route détrempée. Horreur ! Ai-je de bons freins ? Vais-je finir dans un ravin ? Non, puisque votre serviteur est là pour rédiger ces lignes. Mais il me reste tout de même le souvenir d'une descente périlleuse avant d'avoir retrouvé la route sèche à Bonneval.
00:00:00 • Col de l'Iseran depuis Bourg Saint Maurice (2764m)
45 km d'ascension pour atteindre le sommet, cela peut paraître interminable et irréalisable. Mais si on s'attaque au col de l'Iseran, c'est que l'on est déjà un peu entrainé à la haute montagne. Partons donc le cœur léger et avec l'envie de réussir ! Pour ma part, je diviserais le parcours en quatre parties de longueur et de difficulté inégales. Tout d'abord, nous remontons la vallée de l'Isère sur environ 9 km relativement plats. C'est le moment de se mettre en jambes et de regarder les hauts sommets qui approchent. Attention toutefois à être vigilant car la circulation est intense. Ça bosse dans les stations ! Puis, nous venons buter sur le verrou de Ste Foye-Tarentaise. La route se redresse brusquement en une série d'épingles pour atteindre le village, puis celui de La Thuile. Là, on peut déjà mesurer l'état de fraicheur dans lequel on sera pour poursuivre la montée. On peut aussi regarder les villages perchés sur le versant opposé, au bas des pentes du Mt Pourri. Il y a eu des hommes courageux pour s'installer là ! Le lac de barrage de Tignes est en vue. Voici le pire moment de la montée. Non pas que la pente s'accentue. Non, elle redevient paisible (2-3%). Mais il nous faut franchir une série de tunnels humides, sur une route défoncée. C'est l'horreur et incompréhensible de voir une route dans un tel état aux portes des stations où les millions coulent à flot ! Passé Val d'Isère, c'est le plus beau moment de l'ascension qui me rappelle un peu le final du Galibier. On file tout droit jusqu'au Pont St Charles où la route bifurque à droite et se redresse pour ne plus retomber au-dessous de 6%. On est dans un univers de plus en plus minéral où les pics et les glaciers se dévoilent peu à peu. Les lacets se succèdent avec parfois quelques ressauts qui obligent à se mettre en danseuse. Les kilomètres passent lentement, mais avec un sentiment de joie immense de pouvoir être là, avec tout ce panorama exceptionnel. Quelques marmottes s'enfuient. J'ai franchi mon plus haut col routier.
00:00:00 • Passo dello Stelvio depuis Prato (2758m)
Cette montée au Stelvio n'était pas une découverte puisque j'avais descendu cette route voilà 23 ans. Mais je ne pouvais pas prétendre avoir fait le Stelvio sans avoir parcouru la totalité de l'itinéraire depuis Spondigna dans la haute vallée de l'Adige où les plantations de pommiers copieusement arrosées ont conquis tout le territoire. Sur les huit premiers kilomètres, jusqu'à Trafoï, la pente reste assez modérée, avec même un bout de piste cyclable dans la partie resserrée où on côtoie le torrent de près. A Trafoï, je découvre les glaciers du massif de l'Ortles, ce qui donne tout de suite une impression de rudesse et de sévérité que je n'avais pas jusque-là. C'est aussi à Trafoï que je découvre le virage n° 48 qui annonce la couleur de ce que sera le reste de la montée : toute en lacets. Même s'il y a encore pour un certain temps quelques longues rampes avec un ou deux toboggans assez rudes. Arrivé au refuge Franzenshöhe, je vois le col au loin, comme suspendu au-dessus de la route dont je devine le tracé acrobatique. Les glaciers ont disparu derrière les nuages, ce qui tout compte fait atténue l'austérité des lieux. Après un nécessaire arrêt pour me ravitailler, je reprends ma progression, peu certain d'aller en haut d'une traite. Mais virage après virage, j'avance à mon rythme. Je ne suis pas seul pour affronter ce géant de légende et la présence d'autres cyclos m'a sans doute aidé à progresser sans jamais faillir. Je suis au sommet du Stelvio, la cima Coppi. Comme il y a 23 ans, c'est la même cohue de motos, de piétons; le même embarras de boutiques désespérément vide d'intérêt; et cette odeur poisseuse d'huile de friture qui ne manque pas de me faire tousser. Trois heures d'effort pour aboutir à cette nausée ! Ne pourrait-il pas y avoir mieux comme accueil ? C'est à en oublier le spectacle grandiose de la montagne, aujourd'hui en grande partie masquée par les nuages. Je redescends aussitôt.
00:00:00 • Passo dello Stelvio depuis Bormio (2758m)
Pour mon premier col italien, je n'ai pas choisi le moindre. Ce fut le Stelvio. Mais je ne l'ai pas franchi par un de ses versants les plus réputés. Je suis arrivé par l'Umbrailpass et je n'ai donc gravi que les trois derniers kilomètres du versant Bormio. Ce final de haute altitude nous rapproche des parois verticales de l'Ortles et de la neige qui les recouvre. La pente se poursuit avec la même déclivité que sur l'Umbrail. Arrivé au sommet, je ne peux pas dire que j'ai été très à mon aise. C'est une cohue indescriptible de motos et de piétons. Il y a pléthore de boutiques pour nous vendre des vêtements made in china. Totale déception. Je n'étais pas venu là pour ça. Heureusement que je pouvais basculer sans plus attendre sur le versant de Trafoi et passer les 48 célèbres lacets de la route. 24 km de descente ponctués de nombreux arrêts pour le plaisir de regarder ce que des hommes courageux ont réalisé.
00:00:00 • Col Agnel depuis Casteldelfino (2743m)
Je crois que jamais une descente ne m'a autant fait battre le cœur que celle vers Chianale. On est emporté par une déclivité supérieure à 10% et les marmottes débouchent de partout comme si elles venaient faire la course avec moi. Non, non, les mémères, je préfère avoir une route bien dégagée ! Et vous, vous devez certainement être mieux dans l'herbe, près de vos terriers ! Voici enfin le lac de Castello et comme qui dirait, le plancher des vaches !

Maintenant, il s'agit de remonter, et j'ai comme l'impression que ça ne va pas être une partie de plaisir. Jusqu'à Chianale, ça va. Mais il faut ensuite remonter 9 km, toujours à plus de 10%. En suis-je capable ? J'essaie de faire le vide, de ne pas trop penser à ce qui m'attend et de m'encourager à l'idée de pouvoir redescendre dans les magnifiques pâturages du Queyras. Ici, j'ai l'impression que chaque lacet, au lieu de donner du répit, renforce la déclivité. Et plus j'en enchaîne, plus j'ai l'impression que je suis à bout et que je vais caler. Voici enfin la bergerie, très sale, tout comme la route à proximité qui marque à peu près la mi-pente. Je m'étais dit que si je parvenais jusque-là sans fléchir, je pouvais espérer continuer jusqu'en haut. C'est vraiment dur ! Regarde vers le haut ! C'est plus tranquille ! Regarde comme les sommets sont proches ! C'est gagné, non ? Je suis dans une espèce d'état second, avec une idée fixe : finir. Heureusement qu'il n'y a pas trop de voitures. J'ai au moins toute la route pour moi. La dernière borne ! Je vais réussir ! Je vais réussir ! Je vais réussir ! Col Agnel 2744 m. Je l'ai fait ! Était-ce si important que cela ? Je suis tout tremblant. Était-ce si important que cela ? Je l'ai fait...
00:00:00 • Col Agnel depuis Guillestre (2743m)
Aller au col Agnel depuis Guillestre, c'est traverser le Queyras de part en part, et c'est l'assurance de progresser dans des paysages inoubliables, où que l'on soit. Tout d'abord, voici la longue remontée de la vallée du Guil, jusqu'au col de l'Ange Gardien, près de l'embranchement de la route qui va au col de l'Izoard. Ce n'est pas difficile. Le bruit du torrent nous accompagne et les mélèzes nous font cortège. Du haut de son promontoire, le château de Château-Queyras-Ville-Vieille nous annonce que bientôt les choses sérieuses vont commencer. Dans l'approche de Molines, quelques demoiselles coiffées émergent de la forêt. C'est après Molines (1625m) que l'on appréhende toute la majesté et la grandeur du col. La route s'élève dans un très long vallon où prairies et pierriers rivalisent pour occuper la pente. Après Fontgillarde, on entre au royaume des marmottes. Leur sifflement aigu se fait entendre en échos d'une courbe à l'autre. Et moi, petit cycliste je dodeline pour avaler le dénivelé qui ne cesse de s'accentuer. Je passe le refuge Agnel et compte les lacets qu'il me reste pour atteindre le sommet. Quel décor avec le Pain de Sucre qui s'élance vers le ciel, profilé comme une fusée. Les schistes font miroir au soleil et donnent à la montagne un aspect laiteux qui éblouit. Petit coup d'œil en contrebas. Est-ce bien vrai que je suis au sommet ? Aurai-je le courage de descendre le versant italien et de remonter ? Le vent des cimes m'oblige à me couvrir. Ah ! J'oubliais : petit salut au Mont Viso, tout proche !
00:00:00 • Col du Galibier depuis Col du Lautaret (2642m)
Bien sûr qu'il impressionne ce Galibier du haut de ses 2642 m ! Mais si on est déjà parvenu au col du Lautaret, c'est qu'on a déjà fait une bonne part de l'effort. Après tout, il ne reste que 8 km ! C'est dopé par cette réflexion que je me suis accroché aux pentes sommitales et que j'ai enchainé les virages et les kilomètres sans vraiment peiner. C'était un peu comme si j'étais porté, transcendé par l'enjeu. Et je dois dire que je préfère pédaler à cette altitude et au frais, que sous une chaleur accablante. Ne pas trop regarder du côté du vide. Quoi que... Qu'est-ce que je vois si je regarde en-bas ? "Houah ! J'ai vraiment grimpé tout ça ? Je viens bien de tout là-bas au fond ? Bravo !" Voici le dernier kilomètre. Il faut que je me lève de la selle, car je ressens comme une accentuation de la pente. Je vais y arriver. Voilà ! Je suis en haut ! Au bord des larmes. Heureux, très heureux intérieurement.
00:00:00 • Col du Galibier depuis Saint Michel de Maurienne (2642m)
J'ai eu beaucoup de mal à grimper le col du Télégraphe. Je n'arrivais pas à trouver le bon rythme et je n'avançais pas fort. De ce fait, j'ai été distancé par mes camarades et lorsque je suis arrivé à Valloire, il n'y avait plus personne. Personne ne m'avait attendu ! Je peux dire que ça fout un coup au moral et que la colère me rongeait. J'ai donc entrepris la montée du Galibier accablé, mais décidé à parvenir au sommet coûte que coûte.

Le faux-plat immédiatement après Valloire m'a paru interminable. Je crois bien que je zigzaguais sur la route. Sans doute de dépit, mais aussi parce que la pente est plus accentuée qu'il n'y paraît. Mais comme on est en ligne droite, l'impression est trompeuse. Arrivé à Plan Lachat, il y avait là quelques-uns des membres du groupe. Je ne me suis pas arrêté pour prendre de leurs nouvelles. J'avais enfin trouvé une cadence appropriée et je me sentais une envie folle de les reprendre tous les uns après les autres. Cette fois encore, j'étais porté par l'extraordinaire beauté des lieux, par le souffle des hauteurs, le regard attiré par le sommet. Des névés subsistaient, de plus en plus grands, de plus en plus proches de la route. J'avais de vagues pensées. "Tu es en train de grimper le col le plus mythique du Tour de France. Au sommet il y a le souvenir Henri Desgranges". Ils sont encore quatre devant. Je dépasse un duo, puis le plus fringant du groupe. Il n'en reste plus qu'un et je veux être en haut avant lui ! Il reste trois kilomètres. Je le vois. Il est presque à l'arrêt. Je suis sûr maintenant que je serai le premier au col. Je le dépasse. Le ciel est sombre. L'air a fraichi. Je passe l'entrée du tunnel. La route est mouillée. Je sens des gouttes. Il reste un kilomètre. C'est dur, très dur. Il pleut pour de bon. J'ai froid malgré l'intensité de l'effort. Ouf ! Je suis arrivé. La voiture suiveuse est là. Je peux m'habiller. Il va falloir descendre sous la pluie...




00:00:00 • Colle del Nivolet depuis Locana (2612m)
Nous étions passés au colle del Nivolet à pied à l'occasion de notre tour du Grand Paradis. Et nous nous étions promis d'y revenir à vélo. Promesse tenue 20 ans plus tard ! Nous sommes partis de Ponte Canavese, ce qui fait 51 km jusqu'au col. Les vingt premiers kilomètres jusqu'à Noasca offrent une approche ordinaire de la montagne avec remontée du torrent Locana et petits villages aux façades blanches à flanc de coteau. La sortie de Noasca change complètement le rythme. Une succession de quatre épingles, puis une longue rampe nous rappellent brutalement que nous sommes en train de gravir un col d'importance. Lorsque je me suis engagé dans le tunnel, je ne savais pas que ce serait pour plusieurs kilomètres. Sans lumière, j'ai eu le temps de me faire du souci chaque fois que j'entendais une voiture approcher. Sur des pentes de 7 à 8%, on ne progresse pas vite ! Heureusement, l'arrivée à Ceresole Reale permet de souffler un peu et de commencer à admirer les cimes frontalières de la Haute Maurienne. La voute du barrage me rappelle que nous avions dormi (pas vraiment tranquilles) dans un gite juste au-dessous. C'est là que commence la plus belle partie de l'ascension. Les mélèzes cèdent peu à peu la place aux prairies d'altitude, aux rochers et aux parois altières des sommets. Après 5-6 km de route assez rectiligne et modérément pentue, on s'engage pour un final de toute beauté avec des lacets qui s'empilent les uns sur les autres pour découvrir le barrage de Serru, puis celui d'Agnel. La pente est sévère et on a maintenant devant nous le massif du Grand Paradis. Je suis comme dans un rêve, transporté vers le haut plus par le bonheur d'être en un si bel endroit que par mes modestes capacités physiques. Notre promesse est devenue réalité. Nous surplombons le lac del Nivolet. Il y a 20 ans, nous l'avons longé à pied. Aujourd'hui, nous ne l’approcherons pas. Nous nous apprêtons à redescendre par où nous sommes venus, ivres de tous ces lacets que nous avons vaincus.
00:00:00 • Colle Fauniera depuis Demonte (2511m)
Je savais que cette montée serait un véritable défi pour moi. Mais comme il fallait que je gravisse des + de 2000 pour ma liste des cent cols, l'aubaine était toute trouvée puisqu'en plus du col de Fauniera, on peut aller chercher Valcavera (2416 m), Vallonetto (2447 m) et Esischie (2370 m). J'ai mis trois heures pour arriver au pied de la statue de Pantani non sans avoir beaucoup peiné dans la partie finale. Au cours du premier tiers de l'ascension, on va de village en village, par une succession de ressauts parfois ardus. Il y a toujours un clocher élancé quelque part devant nous. Dès que l'on a passé le dernier village (San Giacomo), la route se rétrécit et le marquage au sol disparaît. Il faut alors déployer toute son énergie pour affronter les longues lignes droites au milieu des alpages. Contrairement aux quelques volées de lacets, elles ne donnent pas l'impression de grimper sévèrement, mais paraissent à chaque fois interminables. Par deux fois, on croise un itinéraire de descente non goudronné réservé aux voitures, alors que les vélos sont autorisés à rester sur la partie asphaltée. Quand on a atteint la zone d'estive des troupeaux (vaches et moutons), on voit au loin le col de Valcavera et ses roches qui tranchent sur le vert des alpages. J'ai bien cru ne jamais y arriver à zigzaguer d'un bord à l'autre de la route, en plus de devoir enfiler les lacets qui couronnent la partie finale. Arrivé là-haut, la large vue rétrospective sur la montée est admirable, sans oublier les grosses marmottes pépères qui vont et viennent à leur aise dans la pelouse. Si on regarde la suite de l'itinéraire, il apparaît beaucoup plus minéral, avec une route en tôle ondulée qui surplombe un profond ravin. Un dernier passage abrupt entre les rochers nous fait déboucher sur un vaste espace dégagé où s'inscrit le col de Fauniera. Nous avons changé de direction et une multitude de sommets que je ne connais pas s'offrent à mon regard. Le pauvre Marco semble bien seul avec sa souffrance dans cet espace austère. Me reste-t-il encore quelques forces pour pousser jusqu'au col d'Esischie et voir la stèle à la mémoire de Fausto Coppi ?
00:00:00 • Pass Umbrail depuis Santa Maria de Val Müstair (2503m)
Escalader le plus haut col routier suisse (2503 m), ça a son petit effet sur le mental. Au départ de Santa Maria, je me demandais bien si ce n'était pas un peu trop pour moi. J'ai alors mis en route la stratégie porteuse. "Ne pense pas trop, appuie sur les pédales au rythme qui te convient, et surtout profite de la chance que tu as d'être là. Admire ces pentes, ces sommets que tu ne reverras peut-être jamais." Oui, il faut s'armer mentalement devant la difficulté. Me voici déjà dans les lacets qui dominent le village. Ça monte sans à-coups et c'est le principal. Il faut ensuite remonter un long vallon où la forêt disparaît. Tiens, tiens il n'y a plus de goudron. Il faut rouler sur du concassé. Ça secoue un peu. Paris-Roubaix à 2000 mètres d'altitude ça ne me plait pas trop. Des nuages ont tout à coup rafraichi la température. Le panorama s'élargit. Je vois maintenant le haut du col avec son gros bâtiment frontière. Et encore plus loin quelques sommets blanchis par la neige. Eh bien voilà, tu y es arrivé. Et plutôt aisément. Tu vaux mieux que ce que tu crois. Tu as franchi le plus haut col suisse. Maintenant, il ne reste que quelques kilomètres pour atteindre le sommet du mythique Stelvio, en Italie.
00:00:00 • Nufenenpass depuis Ulrichen (2478m)
J'avais convaincu mon frère de m'accompagner pour faire la trilogie Nufenen, St Gothard, Furka. Comme habituellement, il roulait plus fort que moi, je pensais le suivre. Mais ce fut tout le contraire qui se produisit. Il a été en défaillance dès le départ et je dus l'attendre et même lui prendre sa sacoche. Ceci mis à part, je garde un souvenir ébloui de ce col. Je crois bien que où que l'on se trouve dans la montée, on a une vue qui porte loin vers les sommets. On a l'impression qu'ils nous appellent. Les enfilades de lacets sont propices à la découverte successive de points de vue inédits. On a envie de s'arrêter à chaque virage pour photographier la montagne dans toute sa majesté. Près du sommet, il y a une route interdite aux voitures qui nous permet d'aller voir un lac de barrage. Je ne sais pas nommer les sommets qui m'entourent, mais je peux tout de même en apprécier la grandeur. Je peux mettre le Nufenenpass parmi mes grands coups de cœur cyclistes.
00:00:00 • Col du Grand Saint Bernard depuis Aosta (2469m)
Grimpée effectuée quelques années après le versant suisse. Comme il n'y a que 33 km, ce devrait être plus facile. Je me dis ça pour me donner du cœur à l'ouvrage. Car je sais bien que ce sera une montée éprouvante. Je n'ai pas aimé la sortie d'Aoste où j'ai un peu cherché mon itinéraire avant de me retrouver sur les coteaux exposés au soleil. Transpiration garantie ! De Gignod à Étroubles, c'est presque rectiligne, en surplomb du ravin. Typiquement le genre de route que je n'aime pas car on a l'impression de ne pas avancer sur ces longs bouts droits. C'est pourquoi je vois venir avec plaisir les épingles qui vont me conduire vers St Rhémy. C'est davantage forestier et la fraîcheur me fait du bien. Je mange mon casse-croûte assis sur des billes de bois. La reprise est un peu difficile et je n'aime pas ce moment où l'on côtoie les galeries du tunnel routier dont on perçoit la rumeur. Après cela, me voici dans la partie sommitale qui comme toujours lorsqu'on passe les 2000 est majestueuse. Je ne saurais nommer tous les sommets, mais je n'ai de cesse de les admirer au gré des virages. Les bâtiments de l'hospice apparaissent, ainsi que le lac. Est-ce bien vrai que je suis allé au Grand Saint-Bernard à vélo par ses deux versants ?
00:00:00 • Col du Grand Saint Bernard depuis Sembrancher (2469m)
Je suis parti de Martigny : 44 km de montée ! Jamais je n'ai accompli une aussi longue distance pour gravir un seul col. Ça me parait presque irréalisable. Mais je me dis aussi que la longueur peut être un atout en offrant une déclivité moins rude. Il fait beau en ce premier samedi de juillet. Je donne les premiers coups de pédales à 8h00 et j'espère être au sommet aux environs de midi. Durant toute la première partie, jusqu'à Bourg St Pierre, je suis comme dans un rêve. Je pédale avec sérénité, soulagé de ne pas rencontrer de trop fortes pentes. Je passe les villages un à un, en effectuant un compte à rebours des kilomètres. La route est large et progresse dans un décor alpin de plus en plus sauvage. Et puis voilà que cet enchantement se brise avec le long passage sous le paravalanche. La circulation qui jusque-là ne m'avait pas trop préoccupé devient tout à coup une menace car je n'ai pas d'éclairage. Je tremble à chaque bruit de moteur qui arrive derrière moi. Heureusement que nous sommes sur une des parties la plus roulantes de l'itinéraire. Quel soulagement de quitter cet enfer en bifurquant vers la route qui monte au col. Presque subitement, c'est un autre monde : le silence de la montagne allié à la verticalité des pics environnants. Et la route qui s'élève en lacets sur des pentes bien plus sévères que jusque-là. Je commence à avoir mal aux jambes. Je dois me mettre en danseuse. Je zigzague continuellement. Arriverai-je en haut sans poser le pied à terre ? Oui, et après avoir côtoyé quelques résidus neigeux. Une fois n'est pas coutume, ma femme m'attend avec le pique-nique. Il est 12h20.
00:00:00 • Col de la Moutière depuis Saint Etienne de Tinee (2454m)
Le matin, j'avais monté le col de la Bonnette depuis Jausiers et puis j'étais allé jusqu'au col des Fourches. Je me suis alors questionné pour savoir si je remontais ou si je descendais jusqu'au carrefour de la route de St Dalmas le Selvage pour ensuite gravir le col de la Moutière, avec comme contrainte de devoir pousser le vélo sur trois kilomètres puisque le parcours de jonction avec la route du col de la Bonnette n'est pas goudronné. J'ai bien sûr opté pour la solution la plus longue, motivé par le fait que je ne reviendrais pas de sitôt dans le secteur. Si la température était clémente au col, je fus saisi par la chaleur de four qui régnait au bas de la vallée. Je transpirais à grosses gouttes en arrivant à St Dalmas où je fus tout heureux de trouver une fontaine pour me désaltérer et remplir mes bidons. J'étais sur un itinéraire que je n'avais pas du tout étudié et dont je n'avais aucune idée de la longueur, ni du dénivelé. Je repartis donc la fleur au fusil, pensant assez vite rejoindre le col. Tout se passa assez bien pendant 4-5 km, et puis je sentis peu à peu fondre mes forces en même temps que la pente se raidissait. Les mélèzes s'espaçaient lentement et je pus revoir la cime de la Bonnette. Mais à quel prix ! Je zigzaguais continuellement. Un véritable enfer. Heureusement qu'il n'y avait pas de voitures. Et pour accroître ma souffrance, je crus maintes fois que le col était juste après la bosse qui se profilait et maintes fois, la route continuait plus loin, et dans une déclivité qui ne faiblissait jamais. Je devais faire pitié à voir. Mais je ne vis absolument personne, me demandant même si j'étais bien autorisé à rouler en ces lieux dont je ne saurais vanter la beauté. Après une telle défaillance, la marche de jonction sur le chemin empierré qui pouvait s'avérer pénible fut presque une délivrance. Je pus pendant presque une heure voir les conquérants de la Bonnette monter à des allures très variées. Je n'étais plus le seul à souffrir sur ma machine.
00:00:00 • Furkapass depuis Oberwald (2431m)
En montant la Furkapass, on côtoie le glacier qui est la source du Rhône. La majesté des lieux et leur célébrité attire du monde. Il y a un hôtel belvédère qui offre une vue imprenable sur le cirque glaciaire. On peut dire qu'on grimpe dans un univers de rocs et de glace qui confère une certaine sévérité au parcours. Depuis Gletsch, je devine les lacets de la route. Vu l'étroitesse du vallon, j'ai comme l'impression que je vais monter au ciel. Je me dis même que ça ne va pas être du gâteau de me coltiner pareille route. Eh bien non ! Ce doit être le caractère exceptionnel de ce col qui me donne des ailes puisque je pédale en toute tranquillité, sans jamais éprouver la moindre lassitude. Certes, il y a bien comme un durcissement de la pente avant de découvrir le belvédère, mais la curiosité l'emporte sur la fatigue. Un souffle froid me saisit. Pour une fois, je ne vais pas transpirer comme une bête et ce n'est pas pour me déplaire. La partie sommitale ressemble a beaucoup de cols où l’herbe rase tente vaille que vaille de contester la suprématie des blocs rocheux. Il ne faut pas que je quitte cette ascension sans avoir parlé du train qui relie Gletsch à Andermatt. Quel exploit de le faire monter si haut dans la montagne avant de le faire s'engouffrer dans un tunnel. Les gémissements de l'antique locomotive ont quelque chose de pathétique. Je me plais à penser que je suis mieux sur mon vélo que dans ce sombre tunnel.
00:00:00 • Furkapass depuis Realp (2431m)
J'ai grimpé le versant Réalp dans le final de la boucle Ulrichen, Nufenenpass, St Gothard, Andermatt, Furkapass, Ulrichen. Un circuit où chacun des trois cols offre des paysages très différents. Ici, on est dans les alpages qui donnent le vert comme couleur dominante, alors que sur l'autre versant on aura une prédominance de moraines glaciaires. J'étais avec mon frère au départ et je l'ai perdu après la montée du St Gothard. Je ne savais pas s'il était devant ou derrière. Autant dire que j'ai fait toute la montée de la Furka en me demandant si je le reverrai, et ça ne me l'a sans doute rendue bien plus pénible qu'elle ne l'est en réalité. La remontée d'Andermatt vers Réalp à travers les verts pâturages où paissent les brunes des Alpes m'a beaucoup plu, et d'autant mieux que la pente est modérée. Par contre, après Réalp, j'ai souffert le martyr. J'avais soif et plus d'eau (j'ai fini par en demander à un chalet). J'avais des crampes. Et j'avais peur des voitures que j'entendais venir derrière moi et qui pouvaient doubler difficilement à cause de l'étroitesse de la route. L'arrivée au sommet fut une délivrance, surtout quand je vis mon frère qui m'attendait assis dans l'herbe. J'ai été très heureux de pouvoir faire la "dévallade" vers le glacier du Rhône en sa compagnie !
00:00:00 • Port d'Envalira depuis Latour de Carol (2407m)
31 juillet 2019

L'approche du col de Puymorens est parfaite pour une mise en jambes. A partir de Porta, on voit les longs lacets du col. Et si on est un habitué des routes de montagne, on devine que la montée sera agréable. Pour moi, ce fut bien sûr le cas. J'ai vraiment grimpé le Puymorens comme dans un rêve. Pas d'à coup. Toujours dans le même rythme. Le regard qui plonge dans la vallée. Un régal !

Mais ce rêve devient rapidement un cauchemar lorsqu'on rejoint la route du Pas de la Case. Un flot continu de voitures ! L'alcool et les cigarettes détaxés attirent du monde. Un monde qui n'est pas le mien. Et je me sens bien vulnérable parmi tous ces véhicules pressés. Pas de raison de s'attarder au Pas de la Case qui se résume à quelques supermarchés surmontés de parkings autos et quelques résidences pour les sports d'hiver.

Les quatre derniers kilomètres d'ascension se font sur une bande cyclable et dans une atmosphère plus respirable (petit vent). C'est plus pentu, mais franchement, je préfère être là que quelques kilomètres plus bas, à la merci d'un excité du volant. Que dire du col ? 2407 m, ça doit être chouette, non ? Vous trouverez tout d'abord un karting, puis trois stations-services et le traditionnel café-restaurant. Ça vous fait envie ?

Je crois que le mieux est de partir vite d'ici, et de retrouver le calme et la route paisible de Puymorens !
00:00:00 • Col de Granon depuis Briançon (2404m)
Il faut d'abord s'extraire de Briançon et de St Chaffrey et puis quand on a trouvé la route qui monte au Granon, appuyer bien fort sur les pédales, jusqu'en haut. Simplissime, non ? Au moins, on ne peut pas reprocher au col du Granon d'être irrégulier. 12 km à plus de 7,5% de moyenne, avec quelques pointes à 11% ça mérite d'être classé parmi les cols difficiles. Mais notre effort n'est pas vain. La vue panoramique du sommet est attractive. On peut regarder aussi bien du côté de Serre-Chevalier que du côté de la Vallée de la Clarée et on découvre ainsi tous les horizons du Briançonnais.

Petite frayeur à cause d'une crevaison dans la descente.
00:00:00 • Flüelapass depuis Davos (2383m)
Je crois que c'est le col où j'ai dû subir le plus les affres de la circulation automobile et motocycliste. Je pense que si l'on mettait bout à bout les véhicules qui m'ont doublé en ce premier dimanche de septembre, ça remplirait au moins la moitié des 14 km de ce col. De plus, j'ai dû à plusieurs reprises subir le frôlement d'une voiture qui me dépassait, elle-même doublée par une moto ! Ça, je n'avais pas encore connu ! Inutile de dire que je suis arrivé au col éprouvé comme jamais. Que dire d'autre ? Tout m'a semblé sinistre. Le ciel laiteux n'éclairait pas la montagne comme aux plus beaux jours. Un vent désagréable forçait à redescendre au plus vite. Le profil de la montée m'a aussi un peu agacé. Après un départ boisé plutôt soutenu, à flanc de pente, on a un passage plus paisible où on domine un joli vallon champêtre où coule un torrent sur son lit de pierres. Après avoir passé une chapelle, il y a un premier ressaut qui nous laisse découvrir l'espace du col dans le lointain. J'ai eu l'impression que j'y serai vite, que la pente semblait plutôt anodine. Et bien plus j'avançais de ressaut en ressaut et plus je trouvais cette montée pénible et interminable. Ce n'est décidément pas le meilleur jour que j'aie passé sur mon vélo. Mais je suis tout de même arrivé en haut où j'ai fait quelques pas au bord du lac pour effacer les frayeurs endurées.
00:00:00 • Bellecombe / Plan du lac depuis Termignon (2362m)
On ne peut pas quitter Termignon sans aller voir la Pleureuse. C'est le monument aux morts de la commune où une femme portant une coiffe savoyarde pleure ses enfants morts. On prend un petit bout de la route nationale et à la première épingle, on file tout droit, au lieu de poursuivre vers le Mont-Cenis. La première moitié de la montée est totalement forestière et ressemble à n'importe quelle montée où les lacets succèdent aux lacets, avec quelques petits temps de repos bienvenus. Et puis lorsque la route s'oriente plein ouest avant une légère descente sous la falaise, le panorama devient grandiose. La dent Parrachée et son petit glacier en sursis nous domine. Le Dôme de la Vanoise enneigé se profile. La route grimpe désormais dans les alpages par une succession de lacets assez acrobatiques. Nous entrons dans le Parc National de la Vanoise. Quelques vieux chalets de pierre plus ou moins délabrés font office de sentinelles. Après le parking de Bellecombe la route se rétrécit et s'en va dans les prés, tandis que le sentier de randonnée s'élève au-dessus d'une faille spectaculaire. Tout retient le regard. Et pourtant, il va falloir redescendre...
00:00:00 • Col de l'Izoard depuis Gorges du guil (D902 / D947) (2360m)
Pour rentrer à Briançon, en revenant du col Agnel, passer par le col de l'Izoard est l'itinéraire le plus court. C'est donc un choix un peu obligé qui se présente à moi. Mais la seule question qui me préoccupe vraiment, c'est de savoir s'il me reste assez de forces pour enchainer les deux cols. A deux heures de l'après-midi, je dois affronter les températures les plus chaudes de la journée. Tout de suite après la bifurcation où on laisse la vallée du Guil pour attaquer le pied du col, je me traine sur la route. Et je ne suis pas encore dans les pourcentages les plus exigeants. A Arvieux, je prends une sage décision : m'arrêter et manger un bon repas. Délicieuse assiette du randonneur ! Me revoilà en selle dans la longue, l'interminable (3 km) ligne droite qui file vers Brunissard. C'est là que j'escalade le premier virage pour me hisser vers la mythique Casse Déserte. Comment vont les jambes ? Ma fois, pas trop mal. J'ai retrouvé de l'allant. Est-ce parce que je suis, une fois de plus, porté par ce grand désir de franchir tous les grands cols à bicyclette ? Le compte à rebours des kilomètres est bien en place dans ma tête et je mouline tranquillement. Voici le paysage lunaire qui surgit presque par surprise même si j'en connaissais bien sûr l'existence avec les nombreux directs du Tour. La petite dépression du col de la Plâtrière permet certes de souffler, mais c'est pour voir la route se redresser encore plus durement derrière. Qu'il est difficile ce dernier kilomètre ! Ouf, voici l'obélisque géant érigé au sommet, à la mémoire de ceux qui ont accompli l'exploit de créer cette route. Merci à eux ! Quant à moi, je viens de faire aussi bien que Bartali, Coppi, Kubler, Bobet, Merckx ou Hinault, mais sans l'idée de compétition. Et il y a comme une étoile de plus dans mon firmament.
00:00:00 • Col de l'Izoard depuis Briançon (2360m)
Grimper le col de l'Izoard par le versant Briançon, après le col du Granon, relève presque de la partie de plaisir. C'est pourtant presque le même dénivelé, mais avec 4 kilomètres de plus ! Voilà une bonne occasion de constater que le type de revêtement joue beaucoup quant au ressenti de la difficulté. Sur une route étroite et granuleuse, on peine bien davantage que sur une large route avec bande cyclable, bichonnée par la DDE.

 Sur ce versant nord de l'Izoard, après Cervières, on côtoie quasiment tout du long les pins à crochets puis quelques pins cembro, pas forcément très denses, et qui procurent une magnifique impression de fraîcheur, de nature vivante. A l'approche du refuge Napoléon, la vue se dégage sur les pics. Les épingles qui s'entortillent les unes sur les autres sont comme un appel à gagner le sommet en toute tranquillité. Cet Izoard que je rêvais de faire depuis si longtemps, n'est pas un monstre inaccessible. Il offre le tracé idéal pour qui aime rouler en altitude. Quand reviendrai-je ?
00:00:00 • Col de la Lombarde depuis Isola (2351m)
C'est très difficile en sortant d'Isola et en remontant le torrent jusqu'à une série de lacets très relevés. Et puis la pente s'atténue un peu, mais avec quelques escaliers qui font bien mal aux jambes. Pour sortir de la station et prendre la route du col de la Lombarde, c'est un peu la confusion, car les voies d'accès aux immeubles sont plus larges que la route départementale. Il y a une rampe terrible, suivie de quelques épingles très serrées. Le fait de grimper maintenant dans un univers très minéral accentue l'impression d'évoluer sur une pente très rude. Je dois me mettre souvent debout sur les pédales pour garder mon rythme. Je suis soulagé de voir le panneau sommital. Je m'assoie un bon moment et j'ai le temps de compter les motos qui arrivent par le versant italien. Toutes les parois rocheuses qui m'environnent, proches ou lointaines, me donnent l'impression d'être infiniment petit et vulnérable face à ces rocs millénaires. Les nuages s'amoncellent. Il va falloir redescendre avant la pluie. 20 km c'est long, même en descente si l'on joue la prudence.
00:00:00 • Col de la Lombarde depuis Pratolungo (2351m)
Lorsque j'avais gravi le versant Isola il y a quelques années, je me demandai bien si j'aurais l'occasion de gravir le versant italien un jour. Au lendemain de ma découverte du col Fauniera, me voilà à pied d'œuvre pour faire la Lombarde depuis Pratolungo. Encouragé par ma difficile montée de la veille, j'ai bien l'intention de monter d'une traite ce col dont je ne connais pas du tout le tracé. Pas le temps de me mettre en jambe. Sitôt dépassé le village de Pratolungo, j'enchaine une volée de lacets très costauds qui me permettent vite d'avoir une vue plongeante sur la vallée de la Stura et l'immense parking à camions des eaux minérales Santa Anna. S'ensuit, heureusement à l'ombre, une longue rampe où ne cessent de me dépasser des voitures et... des cyclos. Mais où vont donc tous ces gens ? Suis-je donc si lent que je ne cesse de me faire doubler ? Voici enfin une série d'épingles qui vont me permettre de me relancer et de tenter de suivre le rythme de quelques compagnes et compagnons du moment. Miracle ! Un replat ! Et pas insignifiant ! Deux kilomètres à pédaler avec allégresse. Et puis ça repart dans le dur avec une nouvelle série de lacets et une nouvelle rampe qui offre tout à coup une bifurcation. J'ai failli aller tout droit vers le monastère de Santa Anna, qu'un panneau installé au col présente comme le plus haut d'Europe. Perturbé dans mon élan, je grimpe avec abnégation la succession des difficiles lacets lorsque je suis secoué de ma lassitude par un charmant carillon, suivi d'une voix masculine qui entonne un chant. Un regard vers la droite me permet de découvrir le monastère de Santa Anna et son parking plein à craquer. Le flot automobile de tout à l'heure n'était donc pas pour le col de la Lombarde. Et de fait, la circulation est beaucoup moins intense depuis la bifurcation, sauf peut-être pour les motos. Arrivé au col, je découvrirai qu'on célèbre une messe toute les heures. Pour le moment, je ne suis pas capable de dire si j'entends le début où la fin de l'office. Cette distraction m'a emmené vers une très longue ligne droite éprouvante et qui semble se redresser au fur et à mesure de la progression. Ce doit être le passage le plus difficile. Et de fait je débouche sur un vaste replat d'où le col est parfaitement identifiable au loin. Les derniers kilomètres vont musarder entre mini-lacs et talus herbeux, en offrant une très large vue sur tous les sommets à pic du secteur. Si ce n'était la fatigue, je jubilerais de bonheur dans cet espace grandiose. Un petit bémol à la majesté des lieux : la densité de motos est telle au col que j'arrive difficilement à me frayer un passage pour aller m'asseoir et savourer mon pique-nique. Il n'y a guère que devant l'énorme bouquetin de plastique sur lequel une main vengeresse a écrit "horreur" que je trouve à m'installer. Je vois Santa Anna sur son versant ensoleillé. Combien d'offices se sont déjà succédé depuis mon passage à proximité ? Si je tourne la tête de l'autre côté, je devine les bâtiments du haut de la station d'Isola 2000. A tout prendre, Santa Anna me dérange moins...
00:00:00 • Station de Val Thorens depuis Moutiers (2340m)
Voilà une montée en station que je me suis réservé de faire en compagnie de mon ami Dominique avec qui j'aime bien rouler car il est incollable pour me citer tous les noms des sommets visibles sur le parcours, ou pour me raconter l’histoire des stations de ski. La canicule sévissant, ce fut une bonne idée de partir vers les hauteurs pour respirer un peu mieux. Pour la première partie de l'itinéraire, nous avons choisi de passer par St Laurent de la Côte. Cette petite route a le triple avantage d'être ombragée, peu fréquentée, et de ne pas être coupée par une descente comme après St Jean de Belleville sur la D 117. Nous avons rejoint la route principale un peu en aval de St Martin de Belleville. Nous avons traversé le village et profité de sa fontaine pour remplir les bidons. Un peu au-dessus, nous avons fait halte à l'église Notre-Dame de Vie qui mérite d'être photographiée. De là, nous voyons la station des Ménuires au loin, et plus loin encore, la Cime Caron (3195 m), point culminant des remontées mécaniques de Val Thorens. Les kilomètres qui suivent sont les plus paisibles de la montée. Nous pédalons dans un paysage très dégagé où le vert des pelouses alpines se dispute la prééminence avec le gris des rochers étincelants sous le soleil. Les bâtiments disproportionnés des Ménuires rompent quelque peu le charme naturel de la vallée. Nous voici enfin sur la partie terminale, dans un univers de plus en plus minéral. Une longue rampe suivie d'une double épingle et de deux tunnels nous hisse dans la station la plus haute d'Europe érigée dans les années 1970. Devant nous, les glaciers, et particulièrement celui de Thorens sur la droite paraissent vraiment menacés. Nous sommes arrivés ici facilement, sans jamais peiner, heureux de découvrir cette montée des Belleville.
00:00:00 • Tre Cime di Lavaredo depuis Misurina (2333m)
Le lac Misurina où les sapins se mirent dans l'eau verte est mon site préféré des Dolomites. C'est pourquoi j'ai été enchanté de partir de là pour aller gravir la route des Tre Cime di Lavaredo. J'étais prévenu que ce serait extrêmement difficile. Mais j'avais une envie démesurée de pouvoir retourner au refuge Auronzo où j'avais séjourné pour escalader quelques sommets environnants. On atteint la route à péage (gratuite pour les cyclistes) après un premier mur suivi d'une légère décompression. Ensuite, ce n'est pas compliqué : 4 km à 11% de moyenne, ce qui sous-entend quelques murs à plus de 15%. La route est suffisamment large pour permettre de zigzaguer. J'ai dû me mettre en danseuse très très souvent. Mais je suis particulièrement heureux d'avoir atteint le col des Longères sans mettre pied à terre. Je pense que c'est à l'occasion de cette montée que mon cœur a été le plus mis à l'épreuve de toute ma vie. Je l'entends encore cogner comme jamais. Mais le panorama d'arrivée vaut bien toute cette souffrance. Car en plus des Tre Cime di Lavaredo toutes proches qui se dressent comme des lames, on peut admirer les dentelles désordonnées du Cristallo, ou la face brune de la Croda Rossa qui émerge comme une molaire, sans compter toutes les cimes dont je ne connais pas le nom. Comment ne pas dire après cela que c'est sans doute la plus belle montée que j'ai effectuée de toute ma vie ?
00:00:00 • Passo del Bernina depuis Samedan (2328m)
Je me souviens d'un article merveilleux d'Alpes Magazine qui présentait le Bernina Express. De ce jour, j'ai toujours eu envie de venir découvrir ces lieux de rêve. Me voici donc à pied d'œuvre pour aller à la rencontre des beautés de la Suisse éternelle aujourd'hui classées au patrimoine mondial de l'UNESCO. Mon départ matinal m'oblige à subir le froid. Il ne fait que 7°. Heureusement que j'ai pensé à prendre les gants longs et la veste chaude ! La longue montée, plutôt paisible, est rythmée par trois à-coups bien marqués. Tout d'abord l'approche de la station de Pontrésina rompt avec la gentillesse des premiers kilomètres dans la plaine. Puis il y a de nouveau un doux cheminement au bout duquel on va commencer à apercevoir le Pic Bernina (4048 m) et le glacier du Morteratsch qui brillent sous les rayons du soleil. Une série de lacets parmi lesquels on croise la voie ferrée nous hissent sur un très vaste plateau qui me rappelle des images de films du Far-West. Au bout de celui-ci, il y a même une gare qui semble égarée au milieu de nul part ! Je n'ai même pas eu à attendre le train pour le photographier ! Enfin, la route va monter plus sèchement pour passer quelques ressauts et nous hisser au-dessus d'un lac de barrage au bleu intensément turquoise. Quel contraste avec son voisin qui lui est plutôt bleu nuit. Et au-dessus le Pic Cambrena (3606 m) d'où descend le glacier du même nom qui a sans doute dû être plus imposant autrefois. Et le petit train rouge qui tournicote sur les rives du Lac Blanc. Tout cela, on peut le voir depuis l'hospice de la Bernina qui est un peu en contrebas du col. Je suis monté à mon rythme de voyageur qui veut s'imprégner des images de la montagne qu'il découvre enfin, heureux d'être là.
00:00:00 • Col de la Cayolle depuis Barcelonnette (2326m)
Un col de 30 km, ça n'est pas tellement fréquent. On peut déjà se souvenir du col de la Cayolle pour sa longueur inédite. Mais heureusement, il y a aussi les paysages contrastés. Quand on est dans les gorges du Bachelard, ça ne monte pas beaucoup, mais la route est très étroite (on a aménagé des espaces pour le croisement des voitures) et les pentes alentour sont verticales. Il faut presque renverser la tête pour voir le ciel (j'exagère à peine). On a ça et là une habitation et on comprend ce qu'est l'isolement à la montagne. Passé le hameau de Bayasse, la pente s'accentue; la route vagabonde dans les alpages. Le bruit du torrent cède la place au souffle du vent et au sifflement des marmottes. On a une impression de paix absolue. Même si la fatigue se fait un peu sentir, on voudrait que l'ascension n'ait pas de fin pour goûter le plus longtemps possible à cette solitude régénératrice.
00:00:00 • Col de la Cayolle depuis Saint Martin d'Entraunes (2326m)
Après le col de Valberg hier après-midi, le col des Champs ce matin, je m'attaque au col de la Cayolle cet après-midi. J'aurai ainsi fait les plus hauts cols de la vallée du Var en deux jours. Le temps est un peu brouillé, mais j'aime autant ça que les grosses chaleurs. A partir d'Entraunes, la pente s'accentue comparativement à la longue remontée de la vallée du Var depuis Guillaumes. On passe une zone de robines (terrain plissé et nu) pour progresser vers Estenc et la source du Var. A la sortie d'un tunnel, on aperçoit la succession de lacets qui hissent vers le col. Pour moi, ça a quelque chose de rassurant. Les motos, solitaires ou par paquets, me croisent ou me doublent incessamment. C'est un phénomène maintenant bien établi dans les grands cols. A chacun sa manière de découvrir la montagne. Le rythme se ralentit au long des derniers kilomètres. Un grain vient m'asperger au cours des derniers hectomètres. Brr ! Il va falloir se couvrir. Sous les nuages, le sommet n'est pas aussi majestueux que je le rêvais. Alors je me laisse distraire par un défilé de Porsche immatriculées en Allemagne, qui est aussi un défilé de chapeaux et de casquettes. Un jeune homme arrive tout fringuant sur son vélo. Je lui propose de le photographier. Lui aussi est annécien. Il est temps de redescendre. Et je pourrai faire quelques clichés que vous pouvez voir à la rubrique photos.
00:00:00 • Forcola di Livigno depuis Dogana (2315m)
Après avoir descendu un peu moins de 4 km sur le versant sud du passo del Bernina, on emprunte une petite route qui part sur la gauche en direction de la Forcola di Livigno, à la frontière italienne. On passe la douane de La Motta (présence de toilettes). La route serpente gentiment sur un kilomètre avant que ne se dresse devant nous une montée pour costauds. C'est pas compliqué : une longue rampe, deux épingles et la rampe finale. Tout ça dans un cadre champêtre magnifique, dominé par des pics acérés. Bref, la haute montagne dans toute sa splendeur comme je l'aime. Je me lance avec envie. Les sonnailles des troupeaux m'accompagnent tout du long. Arrivé au col, je souris en entendant les propos de cyclos aguerris qui se disent surpris par la rudesse de l'effort qu'ils ont dû fournir. Je ne les démentirai pas. J'ai failli oublier : au col, si on regarde d'où on vient, on découvre à nouveau les glaciers qu'on a pu voir depuis le passo del Bernina.
00:00:00 • Albulapass depuis La Punt (2312m)
En ce jour de septembre 2023, j'apprécie tout particulièrement de gravir l'Albulapass. En effet, quel contraste avec juillet 2001, où nous avions dû renoncer à ce col à cause d'une tempête de neige ! Une lumière qui annonce l'automne illumine les vastes paysages d'altitude et je me régale. L'entame du col a été un peu laborieuse. En trois lacets dans les pâturages, nous sommes vite très au-dessus du village de La Punt, bien qu'ayant l'impression de rester collé à la pente. Et puis quand la route s'oriente franchement vers l'ouest en ligne droite, on remonte un espace de pâturages très dégagé dominé par les blanches parois des cimes élancées. Le calme qui règne là fait oublier la peine du début et c'est avec un immense plaisir que j'ai franchi les derniers kilomètres où on ne sent presque plus de pente.
00:00:00 • Col de la Loze depuis D915 / D91A (2304m)
Je ne vais pas réécrire ici le descriptif de la montée à Courchevel (voir sa fiche). La montée au col de la Loze se prend au-dessus de Courchevel 1850, juste avant le passage sous le tunnel qui conduit au sommet de l'altiport. Une barrière en limite l'accès aux vélos et aux piétons (et accessoirement aux véhicules de chantier). Il reste 5,5 km d'ascension très irrégulière, au milieu du domaine skiable. Le départ est assez gentil, mais après un virage à gauche, il faut se dresser sur les pédales pour affronter une rampe impossible qui aboutit à la télécabine de la Saulire. Suit une petite descente qui sape le moral en voyant ce qu'il va falloir grimper à nouveau à flanc de montagne devant nous. La partie terminale se présente maintenant, long serpent de bitume qui ondule sur les ressauts de la pente. J'ai eu l'impression que ça passerait assez facilement, mais plus j'avançais et plus il me fallait serrer les dents et m'encourager mentalement pour tenir sur le vélo. Un véritable défi ! Heureusement que la proximité du col se manifeste sans quoi, je crois bien que j'aurais capitulé. Sitôt arrivé, je me suis retourné et j’ai eu le Grand Bec, la Grande Casse et quelques autres sommets de la Vanoise devant moi. Admirable paysage qui permet d’oublier les infrastructures du domaine skiable et juste récompense des efforts fournis !
00:00:00 • Col de la Loze depuis Brides les Bains (2304m)
Le moins qu'on puisse dire, en lisant les commentaires déjà publiés, est que ce col déchaine les passions ! Deux ans après avoir escaladé le versant Courchevel, je me lance sur le versant Méribel, cette fois-ci en compagnie de mon ami Dominique qui l'a déjà gravi deux fois. Nous partons de Salins-les-Thermes, et nous subissons tout d'abord l'intensité du trafic liée aux chantiers en cours dans toutes les stations de la vallée. Passée la bifurcation de Brides-les-Bains, la circulation se fait moins intense, mais la pente plus ardue avec un 8% constant jusqu'au village des Allues. Les cinq kilomètres suivants jusqu'à Méribel nous permettent de goûter à une montée plus facile avant de découvrir les célèbres chalets qui s'étagent sur la pente. Encore quelques kilomètres exigeants et nous voici à Méribel 1600, porte d'entrée de la nouvelle route déjà qualifiée de tous les superlatifs quant à sa difficulté. Je préfère ne pas savoir ce qui m'attend. Ainsi, je prendrai chaque mur comme il viendra, et si je dois poser pied à terre, tant pis. Je monte à ma main, et bien vite, je rencontre le premier escalier. Ça passe. Plusieurs fois nous croisons des pistes VTT, avec des panneaux d'alerte. Second escalier. Je suis bien parti, un VAE me dépasse et cale aussitôt après. Craignant la collision, je m'arrête. Le virage passé, je remonte en selle. Me voici à proximité du télésiège de l'altiport. Je vois le final du col. Ça promet un rude effort. En effet, après un agréable replat, la pente se redresse subitement avant de bifurquer à gauche. Aïe ! Aïe ! Aïe ! Ça devient impossible de pédaler à un tel rythme et de tenir plus longtemps. Je préfère poursuivre à pied. Une centaine de mètres plus loin, je remonte en selle, cette fois bien décidé à aller jusqu'en haut sur mon vélo. La route fleurie d'épilobes file droit, mais avec une série de cascades plus ou moins accentuées. Et voici les célébrissimes 20 % de la fin. Passera ? Passera pas ? Je m'en fou. Dans deux minutes je serai en haut. Je cale au milieu du mur. Je repars aussitôt que je le peux. Dominique arrive. Il n'a pas posé le pied à terre. Comment fait-il pour monter avec une telle assurance ? Nous voici face au Grand Bec (3398 m) et la Grande Casse et son glacier, plus haut sommet de la Vanoise (3855 m). Il n'y a pas que les remontées mécaniques dans le paysage. Sachons apprécier la majesté des montagnes proches ou lointaines. L'effort fourni nous offre au moins ce plaisir !
00:00:00 • Julierpass depuis Silvaplana (2284m)
J'oserais presque dire que la principale difficulté de ce col, c'est de savoir où le prendre à Silvaplana. En effet, la route principale est interdite aux vélos à cause de la présence d'un tunnel de 800 mètres de long. Il faut donc aller au cœur du village et trouver la route qui monte droit au ciel (normal, on est à côté de l'église). Mais il y a tout de même une incertitude puisque cette route est affublée d'un panneau sans issue, mais avec un petit vélo positionné au-dessus de la barre rouge. C'est l'occasion de réviser mon code de la route, où plutôt d'apprendre que le petit vélo nous annonce qu'il y a une issue pour les cyclistes. Vite mettre le tout petit développement pour arriver exténué en amont du tunnel, et enchainer avec une série de lacets bien costauds. Heureusement, tout cela s'apaise bientôt et je retrouve un profil un peu similaire à celui de l'Albulapass franchi ce matin. Avec toutefois, une curiosité qui attire l'œil là où on devine la présence du col : qu'est-ce que cet étrange bâtiment de plusieurs étages, de couleur brun-rouge fait là ?
00:00:00 • Port de Boucharo depuis Luz Saint Sauveur (2270m)
Le Port de Boucharo n'est plus accessible en vélo. Les deux kilomètres après le col des Tentes sont maintenant obstrués par des éboulis. Mais les randonneurs empruntent cet itinéraire pour aller au refuge des Sarradets , et de là soit descendre dans le cirque de Gavarnie, soit monter à la Brèche de Roland. C'est magnifique !

J'ai cependant pu monter au Port de Boucharo il y a plus de 20 ans. Le parcours est bien sûr le même que celui du col des Tentes et ensuite nous progressons sur une portion à flanc, à peu près rectiligne et au dénivelé modéré. Au col, nous sommes à la frontière espagnole.
00:00:00 • Sustenpass depuis Innertkirchen (2259m)
Je suis parti de Meringen, ce qui m'a donc fait une montée de 35 km, avec un petit verrou supplémentaire à franchir. Je suis en terre totalement inconnue et franchement, j'ai été ébloui par la beauté des paysages tout du long de l'ascension. A partir d'Innertkirchen on quitte la vallée par quelques brusques lacets qui nous conduisent à de jolis hameaux où on pratique encore la fenaison à la main. Immuable Suisse ! Du Bellay le disait déjà dans son recueil "les Regrets". Après Gadmen, cette partie habitée va laisser la place à des paysages plus altiers où on va commencer à sentir le souffle frais des glaciers. La route se tortille à flanc de pente et laisse voir de profonds abîmes. On passe quantités de tunnels. La pente va progressivement s'accentuer. Au débouché d'un lacet, on découvre un hôtel qui fait face à un cirque glaciaire. C'est maintenant la très haute montagne où la glace et le minéral se disputent l'espace. Les couleurs ont viré au noir, au gris et au blanc cassé. L'herbe se fait rare. Il faut appuyer très fort sur les pédales pour se hisser au-dessus de ce cirque et atteindre le col en essuyant les projections de quelques cascades. Je ne me souviens pas d'avoir déjà passé un col dans une telle ambiance. Je n'ai pas prévu de veste chaude et je crois bien que je vais le regretter. Difficile d'échanger avec les quelques cyclos qui arrivent par l'autre versant. Ici, on parle allemand.
00:00:00 • Col du Sanetsch depuis Sion (2251m)
Je ne peux pas oublier le bonheur que m'a procuré ce col qui est parmi les plus majestueux que j'ai gravis. Mais je ne peux pas non plus oublier la souffrance qu'il m'a infligée pour atteindre son sommet. C'était un jour de fête nationale helvétique et il y avait un nombre de voitures sans doute inhabituel sur ces pentes exposées au vide. Sur une route où on croise difficilement, le petit cycliste finit par s'épuiser à prendre garde de ne pas se faire renverser, alors qu'il aurait tant voulu pouvoir exercer sa vigilance à la seule contemplation des cimes...

Nous étions partis de St Maurice et nous avions remonté la vallée du Rhône jusqu’un peu avant Sion. Avec le vent dans le nez, ce fut une excellente mise en jambes avant de s'engager dans la vallée de la Morge qui est aussi le départ pour Derborence. Mais très vite, il faut bifurquer sur la droite et grimper dans le vignoble. Il ne reste que 23 km d'ascension ! Des kilomètres qui vont me paraître interminables. La partie forestière, après avoir traversé les villages du piémont, est extrêmement ardue et quelque peu obscure. Je commençai à flancher et nous décidâmes de l'arrêt pique-nique à côté d'un pont, peu avant Visse. Il y avait un chalet non loin, avec tout ce qu'il faut de drapeaux, et de musique pour fêter dignement ce 1er août.

La reprise fut délicate. Je mettais toute ma bonne volonté pour pédaler au meilleur rythme, mais Julien montait bien plus vite que moi. Je finis tout de même par émerger près des sommets et ce fut un éblouissement rare. Je crois que jamais encore je n'avais grimpé ainsi, aussi près des glaciers. J'en étais comme amenuisé. Si petit face à ces parois étincelantes. Des crampes finirent par me saisir alors que j'abordais le premier tunnel. Sous les voutes humides, je n'étais guère rassuré en entendant une auto approcher. Dans l’obscurité du second, il me fut impossible d’éviter les nids de poule, et je ressortis tout boueux de cet antre tortueux et humide où souffle un air glacé. Heureusement, la délivrance du sommet approchait, avec l’émergence de nouveaux pics dont je ne saurais dire le nom. Julien s’impatientait bien un peu de me voir. Plus loin, sur l’autre versant, le lac de barrage semblait bien austère sous les parois grises. Mais nous ne nous dirigerons pas vers lui. Nous allons prendre le téléphérique pour gagner Gsteig d’où nous repartirons pour le col du Pillon.




00:00:00 • Col d'Allos depuis Barcelonnette (2247m)
Ce col d'Allos m'impressionne. C'est un plus de 2000 et il avoisine les 20 km. Un juge de paix en quelque sorte ! Comment serai-je là-haut ? Comme je ne cherche pas à faire un temps, je crois que ça va aller, pourvu que je monte à mon rythme. Au cours de la première moitié, jusqu'au moment où on rencontre les remontées mécaniques des Agneliers, on a l'impression de remonter une gorge, sur une étroite route suspendue au vide et qui s'accroche à la paroi. On voit assez peu le soleil, même en plein après-midi. Puis on gagne les pentes sommitales par un classique cheminement en lacets, mais avec des inclinaisons très variables, et sans plus aucun couvert forestier. Je n'ai pas vraiment le loisir de m'arrêter pour dire au revoir aux montagnes de l'Ubaye. Le principal est de poursuivre l'ascension sans à-coups, même s'il faut quelquefois se lever de la selle pour reprendre un peu d'élan. La satisfaction de toucher au but donne l'énergie nécessaire pour franchir les difficiles rampes à 8%. Hop ! Voici le sommet et d'autres montagnes pour cerner l'horizon. Je suis tout de même ému d'être là, d'y être parvenu d'une traite et d'avoir envie de continuer le chemin...
00:00:00 • Col d'Allos depuis Colmars (2247m)
J'étais déjà venu au col d'Allos par le versant nord et j'avais donc descendu le versant sud. Il me restait le souvenir d'une route particulièrement sinueuse et exposée au vide. Avais-je conservé des impressions exactes ? Remonter depuis Colmars jusqu'à la Foux-d'Allos n'est pas très pénible, si ce n'est d'avoir des automobiles qui nous doublent par vague. La station de la Foux d'Allos n'est pas trop vilaine, mais on a l'impression qu'on s'est acharné à occuper chaque espace constructible, comme s'il ne fallait pas laisser le moindre espace entre les bâtiments. Les acquéreurs sont-ils satisfaits ? On voit pas mal de panneau "à vendre" sur les balcons...

Le long serpent du col commence là où les immeubles ne peuvent plus s'implanter et nous sommes tout de suite dans le ton, à plus de 6,5% pour progresser ainsi jusqu'au sommet avec quelques pointes à 7,5%. Ce tracé est tout à fait à ma portée et je dois dire que j'éprouve un vrai bonheur à ma hisser sur cette pente où chaque virage offre un point de vue nouveau. Peu à peu la station s'efface pour ne laisser que les pentes et les sommets émerger comme des sentinelles imperturbables. Vraiment, un grand et beau moment de cyclotourisme ! Je n'ai malheureusement pas eu le loisir de rester un peu au sommet, car des ouvriers étaient en train de réaménager l'espace, sans doute en vue de mieux stationner les autos. Il n'y avait même plus le panneau sommital.
00:00:00 • Passo Pordoi depuis Canazei (2242m)
Entre le passo Sella et le passo Pordoï, lequel nous permet de tutoyer au mieux les immenses falaises du massif du Sella ? J'ai ressenti une drôle de sensation lorsque je me suis retrouvé au pied des immenses barres rocheuses, à ne pas savoir où la route allait passer pour nous conduire au col. Et puis j'ai été très agréablement surpris de ne pas avoir à affronter une pente insurmontable. Après avoir laissé la route du Sella sur la gauche, on a une assez longue portion rectiligne qui nous amène au domaine skiable et donc au-dessus de la forêt. A partir de là, la sinuosité s'accentue qui permet de prendre de la hauteur sans brusquerie, et d'être dans un espace plus dégagé. Le col vient à nous avec lenteur, mais toujours dans ce cadre enchanteur de parois et de pics. Un vrai régal !
00:00:00 • Passo Pordoi depuis Arabba (2242m)
Ce col qui se grimpe en grande partie à découvert est visible dès le départ d'Arabba. Les dix kilomètres d'ascension sont une promenade champêtre qui vont nous rapprocher des falaises aux couleurs multiples, par une succession de lacets ou de S lorsque ceux-ci sont très courts. Sur notre droite, nous avons les falaises brunes, ocres ou fauves du massif du Sella. Devant nous, à l'aplomb du col, se dresse un énorme rocher, sentinelle témoin qui nous certifie que nous arrivons bien au Pordoï. Plus nous grimpons et plus nous pouvons goûter à l'immensité des pâturages où s'étagent les grangettes à foin. Un coup d'œil rétrospectif nous permet de voir le long déroulé de la route et tout au loin encore d’autres massifs aux falaises remarquables. J'ai franchi le col avec beaucoup de joie et une grande sérénité. Joie qui a encore été décuplée lorsque j'ai découvert droit devant l'immense pyramide du Sasso Lungo à proximité du passo Sella que j'allais gravir à son tour.
00:00:00 • Passo Sella depuis Canazei (2240m)
Après avoir laissé la route qui va au passo Pordoï, on va passer huit tornanti numérotés à rebours. Mais ce qui est le plus saisissant et qui nous laisse quelque peu figé sur notre vélo, c'est l'énormité et la verticalité des parois rocheuses qui semblent occuper tout l'espace. Comment allons-nous nous faufiler là-dedans ? La route va heureusement obliquer sur la gauche et au prix de quelques ressauts, nous hisser jusqu'à des pâturages et un horizon plus dégagé. La pyramide du Sasso Lungo est là, massive et altière, mais toujours partiellement ennuagée. Je boucle avec un grand soulagement, et aussi un bonheur certain mon Sellaronda (passso Gardena, passo Campolongo, passo Pordoï et enfin passo Sella).
00:00:00 • Passo Sella depuis Plan de gralba (2240m)
Nous sommes partis d'Ortisei. La remontée du Val Gardena est un enchantement, malgré l'omniprésence des installations de sport d'hiver. Tout du long, l'œil est attiré vers les sommets qui se disputent pour avoir la forme la plus originale. Je ne connais pas tous les cols des Dolomites, mais franchement, le passo Sella est sans doute le plus beau que j'ai franchi. De la pelouse alpine émergent des pics aigus ou des falaises plus massives avec à leur base les éboulis qui forment comme une collerette. C'est magnifique ! Et je crois que c'est sur ce col qu'on peut approcher tout cela d'aussi près. On en oublie la présence des infrastructures touristiques. Dommage qu'il ait fallu repartir si vite !
00:00:00 • Passo Giau depuis Pocol (2236m)
Je crois que c'est le col des Dolomites que j'ai préféré. Et je ne peux pas dire qu'il y ait un seul col des Dolomites qui m'ait déplu parmi la quinzaine que j'ai franchis à vélo. C'est donc un vrai coup de cœur. Cela est sans doute dû au fait qu'il est un peu à l'écart des routes de grand passage et donc que la circulation y est beaucoup moins intense que dans bien d'autres cols. Et aussi au fait qu'on a moins l'impression d'être enserré dans les parois rocheuses. C'est un col où on respire ! Depuis Pocol, on a tout d'abord une petite descente sur environ un kilomètre avant d'attaquer les choses sérieuses. Car quand la pente s'installe, c'est pour de bon jusqu'au sommet et pas qu'un peu : on est très souvent au-delà de 9%. La forêt va laisser la place aux alpages à environ 3 km du sommet, ce qui permet d'avoir une belle vue d'ensemble du col et des sommets qui le dominent : le Mt Averau (2648 m) au nord et le Mt Cernera (2657 m) au sud.
00:00:00 • Col de Portet depuis Saint Lary Soulan (2215m)
Que puis-je écrire pour raconter cette ascension qui s'est effectuée dans l'obscurité la plus complète ? La montée au Portet devait être la cerise sur le gâteau après les cols de Peyresourde et d'Azet. Ce fut parfait jusqu'à St Lary Soulan et puis le mauvais temps s'en est mêlé. Mais comme nous ne sommes pas dans les Pyrénées tous les jours, ni même toutes les années, je n'ai pas voulu renoncer. Sur les 18 membres du groupe, seuls 3 sont allés au Portet.

Il faut tout d'abord passer la rude, la très rude montée vers le Pla d'Adet. La difficulté vient de ce que c'est une rampe continuelle, à 10% sur 4 km, sans aucun virage pour se relancer. Avant Espiaube, on laisse sur la gauche la route de la station du Pla d'Adet et on bifurque sur la droite pour le col de Portet. C'est à partir de là que les nuages, le brouillard nous ont enveloppés et nous n'avons plus revu le jour. C'est tout de même une drôle de sensation que d'avancer à l'aveugle, sur un revêtement qui n'est pas du goudron, mais du concassé, et avec un vélo ordinaire. Plus j'avançais et plus j'étais inquiet sur la probabilité de crever ou de tomber sur un tel parcours à la descente du retour. Je crois que nous avons passé dans un tunnel. Et nous avons su que nous étions arrivés au sommet grâce à l'apparition fantomatique d'un télésiège. Revenu à St Lary, j'ai été pris d'une violente crise de tétanie. Le froid et la trouille conjugués ont fini par avoir raison de mon corps...
00:00:00 • Col de Tentes depuis Luz Saint Sauveur (2208m)
Peut-être mon plus beau souvenir des Pyrénées. Il n'était pas prévu au programme, mais comme nous avons dormi à Gavarnie, nous avons décidé d'aller le faire de bon matin. Ce fut un régal. Nous sommes toujours dans un paysage très ouvert. La route serpente pour aller chercher les ressauts les uns après les autres. Il y a parfois des vaches sur la route. Et aussi des marmottes ! Si on regarde derrière on peut évaluer la distance accomplie en comptant les lacets. Au fil de la progression, de nouveaux sommets se dévoilent devant. C'est vraiment le bonheur à l'état pur. Tout ça fait que je mets sans hésiter ce col des Tentes dans mon top 10. De plus, comme il faut redescendre par la même route, on dévale là où on a peiné un peu plus tôt. C'est jubilatoire !
00:00:00 • Cime de Coma Morera depuis Ossèja (2205m)
Mon idée de départ, c'était de gravir le col de Pradelles (1985 m). Mais lorsque j'ai vu que la route se poursuivait, j'ai grimpé jusqu'à son terminus, à la cime de Coma Morera, au milieu des alpages. Et ce fut une belle récompense car là-haut la vue est totalement dégagée. On peut admirer les montagnes espagnoles au sud et la Cerdagne au nord.

A Osséja, il faut suivre les panneaux route forestière. Au départ, près du camping, la route est assez dégradée. Mais après le premier lacet, ça devient convenable. Ça serpente gentiment. Au bout de 6,3 km, la route se sépare. A droite, le col est à 9,1 km. A gauche, il est à 5 km. J'ai choisi l'option la plus longue, en me disant que la pente serait plus douce (ce que j'ai pu vérifier en redescendant par l'autre côté). Mais il y a d'assez longues portions avec de l'herbe au centre de la chaussée. Je n'ai pas rencontré la moindre voiture, ni le moindre cycliste et je me suis quelque peu ennuyé sous ce couvert forestier. Au col, il y a un banc bienvenu pour le pique-nique, mais pas de paysage remarquable.

Les deux derniers kilomètres pour aller jusqu'à la Cime Coma Morera m'ont paru plus pentus que le départ. Effet de la fatigue ? On sort de la forêt et vraiment, ça vaut le coup d'œil. Des chevaux au loin. Des croupes herbeuses à l'infini. J'avais vraiment envie de suivre toute la ligne de crête. Mais hélas, je n'étais pas équipé pour cela...




00:00:00 • Passo Valparola depuis La Villa (2192m)
On part d'un fond de vallée assez urbanisé pour finir entre deux murailles rocheuses. C'est dire si ce col offre des contrastes marqués. En dépit d'un départ brutal à La Villa, la première moitié du col est plutôt roulante, même si je m'y suis trainé en repartant après la pause pique-nique de midi. Après Armentarola, la route commence à serpenter, plus ou moins en même temps qu'elle entre sous les sapins. Le final va se corser avec une belle succession de lacets bien visibles dans la pente. De gigantesques murailles émergent qui sont incontestablement la marque des Dolomites. Ça me donne presque le frisson. Et si j'avais cru un temps ne pas pouvoir finir sereinement cette ascension, je retrouve les forces nécessaires pour arriver au refuge et admirer les Tofanes dans toute leur majesté. Le Falzarego n'est pas loin. Ça fera deux cols à plus de 2000 en même temps. Ça n'est pas si fréquent !
00:00:00 • Col du Petit Saint-Bernard depuis Bourg Saint Maurice (2188m)
Le plus facile des plus de 2000 m ? J'ai envie de répondre oui tellement ce col m'a laissé un bon souvenir. C'est un long serpent ondulant sur 30 km, mais sans jamais offrir de mur ou de passage scabreux. Tout du long, nous sommes dans des paysages ouverts, avec une montagne habitée par les alpagistes. On a plaisir à regarder les lacets que l'on vient de franchir. Après la station de La Rosière, la route est plus rectiligne, à flanc de montagne, avec une gorge survolée par une ligne électrique à haute tension sur la gauche. Avec le vent dans le nez, on a l'impression que la pente se durcit, mais c'est aussi la fatigue qui commence à se manifester. Å la vue du gros bâtiment de l'ancien hospice, on sait que le sommet est tout proche et que nous pourrons bientôt goûter au magnifique panorama sur les sommets italiens, et en particulier le Cervin.
00:00:00 • Col du Petit Saint-Bernard depuis Prè St. Didier (2188m)
Gravir le Petit-St Bernard après avoir gravi le San Carlo, c'est comme une friandise après le café noir ! Tout semble plus facile et plus beau. Les lacets s'enchainent sans peine. La vue sur le versant italien du Mt Blanc attire l'œil. On pourrait appeler ce col le Petit Paradis des grimpeurs. C'est un bonheur total de franchir le sommet au milieu des prairies d'altitude ou paissent de belles vaches tarines.
00:00:00 • Croix de Coeur depuis Le Chable (2173m)
Le passage du Tour d'Italie au col de la Croix de Cœur m'a motivé pour aller découvrir ce col à plus de 2000 m d'altitude. Thibaut Pinot s'y est montré très fébrile, ce qui explique sans doute son échec pour la victoire d'étape. Dix jours plus tard, la neige avait disparu, mais la déclivité restait bien rude ! La circulation entre Le Châble et Verbier est particulièrement pénible, sur une route sans aucun aménagement cyclable et avec une pente toujours supérieure à 8%. La pente forcit encore pour gagner le haut de la station et son golf. La route bifurque à gauche, en forêt, pour enfin se retrouver hors des constructions. Après une longue rampe, on débouche dans les pâturages où la vue porte sur les nombreux sommets alentours, hélas en partie masqués par les nuages le jour de mon passage. Sur cette route étroite à flanc de pente, bien que la déclivité soit la plus ardue de toute l'ascension, j'ai beaucoup aimé ce final très dégagé où l'œil se régale sans cesse d'horizons proches ou lointains.
00:00:00 • Grimselpass depuis Oberwald (2165m)
Premier col franchi au cours du périple qui nous a conduits dans les Dolomites. J'étais déjà passé au Grimselpass en plein hiver, au cours d'une randonnée à ski où nous avions dû nous réfugier dans une maison après avoir été pris dans une tempête de neige. Ce n'était pas du tout la même ambiance ! Je garde un souvenir sublime de la montée en lacets au-dessus de Gletsch. On peut entendre le sifflement du train en partance pour le glacier du Rhône et découvrir les vieilles locomotives. On voit vivre sous nos yeux un monde que l'on croyait disparu. Si j'ai aussi beaucoup aimé cette grimpée, c'est parce que les épingles sont magnifiquement dessinée et qu'elles nous donnent l'impression que ce sont elles qui nous élèvent plutôt que la vigueur de notre coup de pédale. En outre, au gré des virages, on découvre la route qui conduit à la Furkapass et nous avons ainsi une idée de ce qui nous attend pour notre prochain col lorsque nous serons redescendus à Gletsch. Le Grimselsee ne nous donne pas vraiment envie de nous baigner, tant il est sombre à refléter les parois alentours. Enivrement absolu dans la descente de retour vers Gletsch !
00:00:00 • Pass dal Fuorn depuis Zernez (2149m)
Bien que ce soit un plus de 2000, ce col ne laisse pas de souvenir particulier, ni en ce qui concerne le paysage, ni en ce qui concerne la difficulté. Nous l'avons emprunté pour ensuite aller vers l'Umbrail et le Stelvio. Le parcours est à dominante forestière, la circulation assez importante, ce qui n'est pas très gênant car la route est large. Ce sont les cinq premiers kilomètres au départ de Zernez qui sont les plus difficiles. Ensuite, on redescend modérément sur 5-6 km. Les dix derniers kilomètres sont très roulants. La pente se raidit seulement dans le dernier kilomètre.
00:00:00 • Station d'Arc 2000 depuis Bourg Saint Maurice (2130m)
Comme j'ai fait essentiellement des montées sèches en cette année 2022, entreprendre la montée aux Arcs 2000 ne m'a pas inquiété plus que ça. Mais c'était sans compter sur les caprices de la météo, annoncée sans nuage, alors que je n'ai eu que des nuages et que je n'ai pas pu voir le Mont Blanc. Mais faisons contre mauvaise fortune bon cœur puisque je suis arrivé en haut sans être épuisé. Cet itinéraire est très monotone jusqu'aux Arcs 1600, avec ses interminables épingles. On peut tromper l'ennui en comptant le nombre de fois où on passe sous le funiculaire. Celui-ci correspond-il au nombre d'épingles ? Après Les Arcs 1600, on se dégage de la forêt et la vue sur les versants proches ou lointains nous réjouit pleinement. On voit de loin le paravalanche (sombre et en courbe) qui précède l'arrivée. A noter que les dix derniers kilomètres ont un bien meilleur revêtement que les quinze premiers et que la circulation est quasi nulle dans le final, alors qu'elle était dense en première partie. Pour le retour, je suis passé par Les Arcs 1800, ce qui m'a permis de basculer vers Vallandry pour pouvoir ensuite monter à Rosuel. Cette montée m’a aussi permis de découvrir que la station des Arcs n’est pas une seule entité, mais qu’elle est en fait composée de quatre sites différents.
00:00:00 • Passo Gardena depuis Ponte Gardena (2121m)
La remontée du Val Gardena est commune avec le passo Sella. Nous sommes très longtemps dans la traversée de stations de sports d'hiver avec toutes les infrastructures et la spéculation immobilière qui s'emparent de toute la montagne. C'est un peu pesant pour le cycliste qui recherche la solitude des sommets. Après avoir quitté la route du passo Sella, ça continue de grimper assez fortement sur environ deux kilomètres. On a laissé derrière soi la pyramide remarquable du Sasso Lungo et on va progresser entre les immenses falaises du massif du Sella et les pointes plus découpées du massif de Puez Odle. C'est vraiment un des plus beaux décors alpins qu'il m'ait été donné de voir. Avant d'aborder une petite descente, on franchit la sella del Culac (2018 m), ce qui nous permet d'ajouter un col à plus de 2000 m à notre palmarès. On voit la passo Gardena au loin. J'ai particulièrement aimé son approche dans la lumière matinale qui peu à peu libérait les reliefs de l'ombre de la nuit.
00:00:00 • Passo Gardena depuis Corvara in Badia (2121m)
Corvara est un des villages qui constituent la station d'Alta Badia. La montée au passo Gardena est impressionnante par la sinuosité de la route dans sa partie finale. Mais on est plutôt largement à découvert, ce qui permet d'admirer pics et falaises dont nous nous rapprochons peu à peu. J'ai aimé ce versant est du col pour la vue rétrospective qu'il nous offre après avoir tout de même bien peiné pour arriver au sommet.
00:00:00 • Passo Falzarego depuis Cortina d'Ampezzo (2117m)
Que de circulation ! Je l'ai gravi immédiatement après le passo Giau. Le contraste est saisissant. Mais par contre, quelle facilité ! Il m'a paru être un boulevard en comparaison du passo Giau. Au-dessus des conifères, on aperçoit les falaises roussâtres du massif des Tofanes que l'on va côtoyer tout du long au-delà de Pocol. La vue au col est particulièrement étendue et mérite un arrêt pour identifier les sommets proches ou lointains. Tout près de nous, le Mt Lagazuoï (2835 m) que l'on peut atteindre grâce à un téléphérique. Vers l'ouest, le glacier de la Marmolada. Au sud, à peu de distance, les Cinque Torri et le Mt Averau. A l'est la masse imposante du massif des Sorapis.
00:00:00 • Col du Tourmalet depuis Sainte Marie de Campan (2115m)
Je crois qu'il y a comme une malédiction pour ce Tourmalet que je n'arrive décidément pas à franchir sous le soleil. Après en avoir remis plusieurs fois l'ascension pour cause de pluie battante, je me résous à y aller, malgré la présence d'une mer de nuages. Les vacances se terminent demain ! Au départ de Sainte Marie de Campan, les sommets ont disparu, et je me doute bien que ce ne sera pas fameux en haut. Tout est sombre, comme imbibé par un excès de précipitations. Les premiers kilomètres au fil des hameaux ne sont pas trop méchants. Mais dès que la pente se redresse, c'est définitivement pour rester au-dessus des 8% jusqu'au sommet. Me voilà bientôt dans un brouillard épais qui ne me laisse rien deviner du paysage. C'est tout juste si je me rends compte que je franchis une succession de paravalanches. Les silhouettes fantômes des barres d'immeubles de La Mongie n'invitent pas vraiment à séjourner là. Tiens, la luminosité semble meilleure. Deux kilomètres au-dessus de la station, j'émerge des nuages et je découvre les quelques lacets qu'il me reste à parcourir. Émerveillement de pouvoir goûter à la beauté des cimes, malgré la présence envahissante des remontées mécaniques Mais un méchant vent m'oblige à me dresser sur les pédales. Le dernier virage est terrible. On franchit le col dans un étroit goulet avant de découvrir le magnifique versant de Barèges.

PS : En franchissant le col ce matin, je suis sûr d'avoir vu le cycliste de bronze sur son socle. Lorsque j'arrive au sommet à 16hoo, il n'est plus là. Faut-il ouvrir une enquête sur cette mystérieuse disparition ?
00:00:00 • Col du Tourmalet depuis Luz Saint Sauveur (2115m)
Gravi lors de la 3ème étape de la traversée des Pyrénées. Nous avons dormi à Villelongue, près d'Argelès-Gazost. Il faut tout d'abord remonter la vallée du Gave, dans la Gorge de Luz. On passe entre des falaises brunes où des filets de protection protègent des chutes de pierres. L'ambiance est lugubre. Va-t-il pleuvoir ? Lorsqu'on bifurque, à Luz-St Sauveur, c'est parti pour 18 kilomètres d'ascension. J'ai très envie de le faire ce Tourmalet. Alors je me mets dans mon rythme sur cette longue portion ascendante rectiligne et je ne doute pas d'être récompensé bientôt. Voici déjà Barèges où la déclivité du terrain se manifeste bien grâce à la perspective que nous offrent les maisons. Au-delà de la station, nous pénétrons dans les hauts pâturages. Le col est tout là-haut, sous les nuages. On le devine. Il aimante le regard. La route se rétrécit après le passage de la station et se déporte sur l'autre versant de la montagne. Je suis presque étonné de ne pas davantage souffrir. Je me sens bien. Quelques nuages floconneux s'accrochent à la pente. C'est le final. Après une succession de lacets, la route est comme suspendue au-dessus du vide. Je me mets en danseuse pour éviter de zigzaguer. Si j'étais un oiseau, je donnerais un coup d'ailes pour plonger dans le vallon tout en bas. Non, c'est là-haut qu'il faut aller. L'échancrure est proche. Il n'y a maintenant plus que des pierres alentour. Et voici que les premières gouttes de pluie s'abattent. Je vois le cycliste de bronze sur son muret. Je suis arrivé, délivré. J’ai fait Le Tourmalet !

La descente sur la route trempée s'annonce périlleuse. Je n'ai jamais descendu un col aussi long sous la pluie, et il faut que ce soit pour le Tourmalet ! Je tremble à la fois de froid et d'appréhension. A La Mongie, je tente désespérément de m'arrêter, mais je n'y arrive pas. J'ai l'impression d'être sur du verglas et que je ne contrôle plus rien. Je me demande encore comment j'ai fait pour ne pas me retrouver étalé sur le bitume. C'est loin Ste Marie-de-Campan ? Quel soulagement de m'arrêter au village. Je n'ai pas vu la forge d'Eugène Christophe, mais l'abri du café des Deux Vallées a été fort secourable. Merci ! Brrr ! Il faut repartir vers Aspin...


00:00:00 • Passo dello Spluga depuis Splugen (2115m)
Je ne sais pas pourquoi, mais dès que j'ai été à Splügen, j'ai su que j'allais aimer le Splügenpass. Je ne savais rien de ce col, excepté qu'il dépassait les 2000 mètres et que c'était pour cela que je venais le gravir. Quand j'ai été dans la série de lacets superposés les uns sur les autres, j'ai compris ce que ce col avait de particulier et pourquoi autant de motards venaient s'amuser à avaler les virages. La vallée est relativement ouverte, et permet d'admirer au loin la belle chaine l'Alperschällihorn. Il y a plus que du contentement à franchir ces lacets sans jamais éprouver de la difficulté et à pouvoir admirer d'en haut ce ruban si harmonieux. Mais ce passage remarquable ne doit pas faire oublier que dès le départ nous avons aussi une volée de lacets qui permettent, à mesure que l'on monte, de voir se rapetisser le village d'où on est parti. Quant au passage du col lui-même, il est assez décevant, avec ce poste de douane qui gâche un peu le cadre.
00:00:00 • Gotthardpass depuis Airolo (via Tremola) (2108m)
Nous avons abordé la montée en plein midi et sous une chaleur de plomb. Comme mon frère n'était toujours pas très bien disposé, j'ai dû faire plusieurs allers-retours pour l'encourager. On s'élève tout d'abord en dominant la ville d'Airolo d'où nous nous sommes extraits avec quelques difficultés. Et puis après deux kilomètres, énorme surprise : nous empruntons une route pavée. Je commence par pester contre ce revêtement apparemment incongru. Et puis, vaille que vaille, il faut bien s'y faire. Nous voilà revenus dans l'ambiance des routes d'autrefois. Il subsiste même les bornes de pierre qui font office de compteur kilométrique. Les lacets se superposent. Des ouvriers s'activent à entretenir les murets de soutènement. Je redescends plusieurs lacets pour retrouver mon frère et puis je gagne le sommet où je trouve des toilettes. Je vais ensuite voir le lac, puis je me poste à côté du panneau sommital où je l'attends. Personne. Je redescends à nouveau. Personne. Où peut-il bien être ? Après plus de 45 mn de vas-et-viens, je me résous à descendre vers Andermatt. Pourvu qu'il soit devant...
00:00:00 • Col de Vars depuis Les Gleizolles (2108m)
Franchement, par ce versant, c'est un des cols les plus difficiles que j'ai eu à gravir. Au cours des cinq derniers kilomètres, il a fallu que je me mette sans cesse en danseuse pour me relancer. J'étais cuit. Je payais sans doute les efforts produits dans la Bonnette et la Moutière la veille. Et aussi un hébergement un peu trop précaire. Bien manger et bien dormir, c'est essentiel pour la forme... Il me restait seulement la volonté de franchir le sommet, sans poser le pied à terre. Et j'y suis arrivé. Pour une fois, je ne vous parlerai pas trop du paysage car je n'en ai pas de souvenir. Si, un seul : les toits de tôles rouillées du village de St Paul sur Ubaye.
00:00:00 • Col de Vars depuis Guillestre (2108m)
Encore un col où le pourcentage moyen de l'ascension (5,73%), ne veut rien dire à cause des longs replats (et même petites descentes) qui ponctuent le parcours. Qu'on se le dise, les huit premiers kilomètres sont difficiles (plus de 7%), mais sur une très belle route, avec de très beaux lacets au début qui permettent d'avoir une belle vue rétrospective sur Guillestre et la vallée de la Durance. On traverse ensuite plusieurs hameaux dont les vieilles maisons témoignent de la rudesse des conditions de vie autrefois. Elles offrent un contraste marqué avec les bâtiments neufs de la station de Vars. Au cœur de la station, les forts pourcentages reprennent pour nous conduire jusqu'à un petit lac, près du refuge Napoléon. Le sommet se gagne alors sur une pente plus modérée, mais avec tout de même quelques ressauts qui peuvent faire désespérer de ne pas voir la fin. Il y a toujours de la fatigue sur les longs cols !
00:00:00 • Cirque de Troumouse depuis Luz Saint Sauveur (2103m)
Je connaissais déjà Troumouse puisque j'y étais allé il y a au moins 25 ans, du temps où il y avait un péage pour accéder au sommet. De ce fait, nous avions laissé la voiture à Héas et nous étions montés à pied, sous un soleil de plomb. Il n'y a plus d'arbres à cette altitude. J'ignorais à l'époque, que le virus du vélo me piquerait et m'inciterait à faire toute les grimpées sur route goudronnée. Cette randonnée revêt un caractère tout particulier, puisque pour la première fois, ma femme va m'accompagner en vélo électrique. Je crois qu'elle a choisi ce qui peut se faire de plus beau en matière de paysage. Il nous a fallu être attentifs à la météo en ce mois d'août particulièrement pluvieux. Mais nous avons tout de même bénéficié d'un jeudi ensoleillé.

La remontée de Luz à Gèdre est assez fastidieuse, sur une route relativement passante. On est typiquement dans une vallée en V étroite aux pentes abruptes et boisées. Au-dessus du village de Gèdre, on quitte la route de Gavarnie pour prendre à gauche une route plus étroite et à la déclivité très prononcée. Après quelques courts lacets, on aborde une longue ligne droite au long de laquelle se préparent les adeptes du canyoning. Un peu avant le croisement de la route qui va au lac des Gloriettes et au cirque d'Estaubé, nous avons les pourcentages les plus forts de toute la montée. Heureusement, juste après, un long replat nous permet de traverser le hameau d'Héas dont la chapelle a été maintes fois emportée par des avalanches. A partir de là, c'est la haute montagne avec ses sommets dentelés, ses pâturages immenses où cohabitent vaches et moutons qu'il faut parfois déranger pour suivre notre chemin. Il y a un vrai contraste avec Gavarnie, ses falaises verticales et ses cascades vertigineuses. On serait presque au pays du silence si quelque timide torrent ne se manifestait au fond de sa combe. Les lacets sont franchis un à un et nous voici à l'auberge du Maillet où des parkings ont été aménagés, car à partir de là, les voitures ne sont pas autorisées à aller plus loin. Au bas d'une légère descente se trouve l'aire d'embarquement pour le petit train. Les non-marcheurs peuvent en effet s'entasser dans les petits wagons tirés par un tracteur John Deere pour aller au sommet du cirque. Il reste trois kilomètres d'ascension assez sévère, sur une route vilainement gravillonnée, et où les moutons ne cèdent pas facilement le passage. Après ce dernier effort, c'est le Graal : une vue circulaire avec des sommets au crénelage plus ou moins régulier et parfois une brèche qui permet le passage vers l'Espagne. Pour l'humble cycliste, il est temps de reprendre sa respiration et de contempler cette nature intacte. Un bon repas à l'auberge scellera définitivement la réussite de cette grimpée mémorable. Il ne restera plus alors qu'à se laisser descendre sur les 28 km qui conduisent à Luz, sans pratiquement donner un seul coup de pédale.




00:00:00 • Col du Sabot depuis Barrage du Verney (2100m)
J'avais dans l'idée d'aller faire le col du Sabot depuis quelque temps déjà. C'est le seul col goudronné à plus de 2000 mètres de tout le département de l'Isère (qui en compte un total de 105). Me voilà au départ d'Allemond fin août, après avoir accumulé des kilomètres pour pouvoir prétendre faire cette ascension avec les meilleures dispositions physiques possibles. Dans un premier temps, nous empruntons la même route que pour le col du Glandon, jusqu'à la bifurcation de Vaujany. A partir de là, nous n'aurons plus jamais un dénivelé kilométrique inférieur à 8%. La montée vers Vaujany se fait par une enfilade de lacets extrêmement costauds, sur une route propice à la circulation automobile puisqu'on va vers une station de ski. Mais quand on a dépassé l'univers des remontées mécaniques, il y a un changement radical de décor. La route se rétrécit. J'ai l'impression que la montagne s’est déshabillée pour s'offrir nue et dépouillée à mon regard curieux de cycliste. Au fur et à mesure que j'enchaine les virages et les lacets, j'éprouve comme un sentiment de solitude combiné au silence des hauteurs. Je devine l'emplacement du col. Je sais que je n'irai pas plus loin. Je suis absolument tout seul. Et voilà que je me sens soudain infiniment petit et vulnérable face à ces pentes terriblement abruptes. Tout cela provoque en moi comme un sentiment de peur diffuse. Pourquoi a-t-on goudronné cette route qui n'aboutit à rien ? J'ai déjà grimpé pas mal de grands cols, mais c'est la première fois que j'éprouve un pareil sentiment de crainte. Au prix d'un très gros effort, je parviens au col un peu surpris de découvrir que le goudron stoppe net. Et ce n'est pas en me retournant pour entamer la descente que la crainte éprouvée à la montée s'estompe. Bien au contraire. La vision des lacets qui s'empilent dans l'alpage est saisissante. Il va falloir utiliser les freins si je ne veux pas me retrouver à dévaler la pelouse plutôt que la route !

Redescendu vers la civilisation et remis de mes atermoiements, je suis allé faire Le Collet (FR 38-1700) à partir de Vaujany. C'est une route forestière sans grand intérêt. Mais si on est chasseur de cols, il serait dommage de passer à côté sans lui rendre visite.


00:00:00 • Col des Champs depuis Colmars (2093m)
Ayant descendu ce versant en voiture, j'avais trouvé la route particulièrement étroite, avec peu de visibilité et bien pentue tout du long. Je redoutais donc d'entreprendre cette ascension, surtout après avoir fait le col d'Allos le matin-même. Eh bien je fus plutôt agréablement surpris de réussir à monter le col des Champs d'une seule traite, et sans jamais être à la limite de mes forces. Par contre, ce n'est pas en escaladant le col par ce versant qu'on peut trouver un justificatif à son nom. On grimpe toujours dans la forêt de mélèzes et si ça se dégage sur le dernier kilomètre, c'est pour trouver un spectacle de ravin tout noir (je crois qu'on appelle ça des robines), sans la présence d'un seul brin d'herbe. C'est un col des Champs un peu désenchanté qui s'offre à nous. Mais dès qu'on a fait la légère bascule pour atteindre le col proprement dit, alors là, le spectacle change du tout au tout et le col des Champs peut revendiquer son nom, avec ses troupeaux de vaches en liberté. Il va falloir être prudent dans la descente de retour vers Colmars des Alpes (il y a quelques épingles très resserrées) si je veux visiter la cité fortifiée qui m'a parue bien belle au moment du départ.
00:00:00 • Col des Champs depuis Saint Martin (2093m)
Pour moi, cette montée a une saveur particulière : c'est le dernier col à plus de 2000 mètres d'altitude, en France, et sur route goudronnée que je n'ai pas encore gravi. Pourquoi celui-là ? Sans doute parce qu'il est un peu méconnu et qu'il n'est pas situé sur un axe nord-sud, comme ses prestigieux voisins que sont Allos, la Cayolle, ou encore la Bonnette. Par ce versant, nous quittons la vallée du Var, pour rejoindre celle du Verdon, sur un axe approximativement est-ouest. La montée se fait en deux temps sur des pentes et des distances assez semblables, avec au milieu un bon répit accordé par la station de Val-Pelens. Dès le départ de St Martin d'Entraunes, le ton est donné et après quelques lacets, on peut jeter un regard rétrospectif sur la vallée du Var. Une fois sorti de la forêt, l'œil se régale avec les cimes et les aiguilles qui se profilent devant. Comme sur tous les cols de haute altitude, le paysage est grandiose, les marmottes jouent à nous surprendre, un air tonifiant nous invite à appuyer sur les pédales. Même si la pente s'amplifie, c'est un grand moment de bonheur que de franchir les derniers lacets pour finir sur un replat où je profite vraiment de l'immensité des lieux et de l'absence de voitures. Où irai-je maintenant pour découvrir de nouveaux 2000 sur route ?
00:00:00 • Col du Mont Cenis depuis Lanslebourg (2081m)
Un col à plus de 2000, ça donne envie et ça promet des paysages fabuleux. Oui, mais ce jour-là, il y avait du brouillard. Un brouillard épais et tenace. J'ai l'impression d'avoir grimpé ce col de nuit. A 15h00, ce 3 août, je n'ai absolument rien vu. Rien de rien. Même pas le refuge. C'est vous dire l'ambiance crépusculaire qui régnait ce jour-là. Et je ne vous parle pas de la température. A la descente, au retour vers Lanslebourg, je grelottais. J'avais les doigts gelés et beaucoup de peine pour freiner. C'est aussi cela la montagne.
00:00:00 • Col du Mont Cenis depuis Susa (2081m)
J'ai entrepris l'ascension du Mont-Cenis depuis Susa le jour de la finale de coupe du monde France-Italie. C'était très spécial. Il y avait des drapeaux italiens à toutes les fenêtres. Il n'y avait personne dans les rues. J'avais vraiment le sentiment d'être un intrus. Je me suis concentré sur cette longue ascension de 30 km qui me paraissait être une gageure. Mais comme chaque fois dans ce type de défit, j'étais transcendé par l'enjeu et j'ai su trouvé le rythme adéquat pour atteindre le sommet en moins de trois heures. C'est dans la première moitié qu'on a les pourcentages les plus forts, avec d'assez longues portions de lignes droites. L'approche de la frontière offre une vue plus dégagée et ça fout un grand coup au cœur quand on voit l'immense voute du barrage. Plusieurs épingles nous hissent à son niveau. Les derniers kilomètres sont de toute beauté. En surplomb du lac, nous côtoyons de magnifiques prairies fleuries. Nous sommes pour le coup vraiment récompensés de l'effort fourni.



S'il nous reste un peu de force, on peut poursuivre vers le col du Petit Mont-Cenis (2154 m), en contournant le lac par le nord, puis en filant dans les alpages.
00:00:00 • Station de La Plagne depuis Aime (2080m)
Je n'avais pas spécialement envie de faire cette montée. Sans doute à cause de la réputation de la station de La Plagne qui n'est pas considérée comme un modèle de réussite architecturale montagnarde. Au retour, j'ai plutôt envie de dire que ça m'a plu. Surtout parce que les immeubles sont distribués un peu partout sur les versants et que ça évite un effet d'entassement. D'autres diront que ça mange toute la montagne... Et le vélo dans tout ça ? C'est pas compliqué : sitôt qu'on a traversé l'Isère, on embraye dans la pente qui va rester à peu près constante jusqu'en haut. J'ai eu un peu de peine à trouver mon rythme et puis c'est allé de mieux en mieux. Très joli point de vue sur Aime et tout le Versant Soleil à mi-parcours. Les virages sont numérotés de 21 à 1. Au virage n° 6, on peut voir l'intégralité de la piste olympique de bobsleigh. On n'arrive pas d'un coup dans la station. On va progressivement découvrir les différents quartiers. La Plagne 2000 et son gigantesque immeuble se repère ainsi d'assez loin. On y arrive paisiblement puisque la pente est moins marquée tout là-haut. Le goudron est très souvent fendillé et gondolé, ce qui contrarie la descente où il ne faut pas se faire piéger par ces défauts.
00:00:00 • Barrage de Plan d'Amont depuis Modane (2078m)
Je suis parti d'Aussois à midi. Le thermomètre indiquait 30°. J'ai bien cru sécher sur la route dès le premier kilomètre. Pas un gramme d'ombre ! Et une pente redoutable. Là, tout se joue au mental. Heureusement, la route est en parfait état. (Merci EDF). Pas une seconde de repos sur ces 6 km jusqu'au barrage d'aval. Mais on ne regrette pas l'effort avec la vue sur la voute du barrage amont, sur le lac aval, sur Aussois tout en bas et sur les sommets frontaliers de l'autre côté de la vallée. Ah ! J'oubliais : les forts de l'Esseillon, bien petits vus de là-haut. J'ai été content de lire que le film d'Yves Allégret avec Gérard Philipe "la meilleure part" avait été tourné là, en 1956, pendant la construction du barrage.
00:00:00 • Passo del San Bernardino depuis Hinterrhein (2065m)
Au col, des gars se baignaient dans le lac Moesola, ce 6 septembre 2023. C'est dire la température agréable qu'il faisait ce jour là, à cette altitude (2065 m). La montée depuis Hinterrhein est un petit bonheur, avec quelques points communs avec le Splügenpass gravi un peu plus tôt dans la journée. A commencer par la volée de lacets du départ, plus boisée, mais qui permet néanmoins de voir s'évanouir le village et l'aire de stockage des poids lourds de la semi-autoroute (où on peut aussi garer sa voiture et trouver des toilettes). La partie intermédiaire du col est composée de jolis mamelons où pousse une lande aux tons allant du jaune pâle au brun vif. Une solide muraille rocheuse domine le final du col sur la gauche, ce qui le rend peut-être un peu plus sévère que son voisin.
00:00:00 • Col de la Croix de Fer depuis Saint Jean de Maurienne (2064m)
Je suis monté à la Croix de Fer en faisant le crochet par le col du Mollard. Comme j'étais arrivé au sommet de ce col tout courbaturé, j'étais plutôt inquiet quant à mon aptitude à pouvoir escalader le col de la Croix de Fer sans peine. Cette crainte a tout de suite été vérifiée quand il a fallu affronter la rampe de sortie du village de St Sorlin-d'Arves. Ce serait petit développement et vitesse réduite pour affronter les épingles qui serpentent jusqu'au col. Je me souviens que l'on domine peu à peu la station de ski et je me souviens surtout d'un panorama extraordinaire sur les Aiguilles d'Arves. Est-ce cela qui a agi pour me transporter jusqu'en haut ? Toujours est-il que je ne pensais plus à la rudesse de la pente, mais seulement au bonheur de pouvoir être sur cette petite route suspendue au flanc de la montagne et de pouvoir pédaler dans un décor aussi grandiose. Ça a vraiment été un très très intense moment de bonheur cyclotouristique.
00:00:00 • Col de la Croix de Fer depuis Barrage du Verney (2064m)
Le parcours est le même que celui du col du Glandon. Il reste ensuite trois kilomètres à gravir dans les alpages pour atteindre le col de la Croix de Fer qui est très prisé des cyclos parce qu'il dépasse les 2000 m d'altitude. Une fois en haut, on peut admirer les Aiguilles d'Arves de près.
00:00:00 • Col de la Croix de Fer depuis Saint Etienne de Cuines (2064m)
Le parcours est le même que celui du col du Glandon. Il reste ensuite trois kilomètres à gravir dans les alpages pour atteindre le col de la Croix de Fer qui est très prisé des cyclos parce qu'il dépasse les 2000 m d'altitude. Une fois en haut, on peut admirer les Aiguilles d'Arves de près.
00:00:00 • Col du Lautaret depuis Le Clapier (2057m)
Je suis parti du barrage du Chambon car je n'aime pas la série de tunnels au-dessous de Freney d'Oisans. Jusqu'à La Grave, la route ne monte pas très fort, mais on a l'impression d'être emprisonné entre la montagne et la Romanche. Heureusement, quand on débouche à La Grave, c'est l'émerveillement avec la vue sur les glaciers de la Meije. Passé le tunnel des Ardoisières (mal éclairé et défectueux), on s'élève dans un paysage grandiose qui ne cesse de nous émerveiller. C'est comme si chaque virage de la route nous invitait à admirer la montagne dans tous ses recoins. Éboulis, prairies d'altitude, pics, glaciers nous dominent et nous enchantent. Toute cette beauté éteint la fatigue et l'on se prend à rêver de revenir souvent en un lieu aussi beau.
00:00:00 • Col du Lautaret depuis Briançon (2057m)
Après Briançon, il faut passer les multiples villages qui composent la station de Serre Chevalier et de ce fait on ne profite pas vraiment du paysage, tout occupé que l’on est à trouver sa place dans la circulation automobile. Après avoir dépassé La Salle, on voit le col du Lautaret, loin, tout là-haut, sur la gauche. Mais il reste encore 15 kilomètres avant de l'atteindre. Et du coup, on a l'impression qu'il nous nargue et qu'on n'avance pas bien vite. Ainsi avons-nous le temps de contempler le profond vallon de la Guisane et les pentes où l’activité agricole a bien de la peine à se maintenir. Heureusement, l'air des sommets nous garde dans une fraicheur bienvenue et nous pouvons à loisir profiter de la vue sur les pics des Écrins. Arrivé au paravalanche, on a envie d'accélérer, car on croit être arrivé. Erreur ! Ce sont sans doute les deux derniers kilomètres qui sont les plus difficiles et il vaut mieux poursuivre dans le rythme initial. Maintenant que nous voilà au col, on poursuit vers le Galibier ?
00:00:00 • Oberalppass depuis Göschenen (2044m)
Gravi après le Grimselpass et la Furkapass et donc en fin de journée. Incontestablement le plus facile des trois, avec aussi une belle succession de lacets à la sortie d'Andermatt. Hervé peinait un peu dans ma roue. Ce qui n'était pas une mauvaise chose, car ainsi j'ai pu rester davantage dans ce cadre champêtre qui m'enchantait. Je préfère les prairies fleuries aux rochers écrasés par les glaciers. Mais surtout, surtout ce que je retiens de ce col, c'est d'avoir pu admirer le train rouge et blanc de la ligne du Glacier Express. Cela est tellement symbolique de la Suisse ! Autre aspect symbolique de la Suisse : les exercices militaires. Je ne sais pas ce qu'il y avait à Andermatt ce jour-là, mais on a longtemps entendu des tirs à une cadence continue. Et au final, doux souvenir du soleil qui décline sur l'Oberalpsee.
00:00:00 • Station d'Isola 2000 depuis Isola (2010m)
En vacances d'été dans le Mercantour, nous étions allés à Isola 2000 pour faire une randonnée franco-italienne "sur les chemins de chasse du roi Victor-Emmanuel". Merveilleux souvenir. Et je me souvenais qu'il avait fallu plusieurs fois passer la première pour monter en voiture à la station. Comment cela allait-il se passer sur le vélo ? Je savais que ce serait difficile. 16 km, à 7% de moyenne, c'est long ! Dès qu'on s'élève au-dessus du village d'Isola, c'est très difficile, jusqu'à une série de lacets très relevés, soit sur environ 4 km. Ensuite, tant que l'on est dans la partie boisée, on repasse en-dessous des 7% et on peut tenir une petite cadence malgré quelques ressauts en escaliers. Après avoir obliqué direction est, on se dégage peu à peu de la forêt, et on avance toujours à flanc de pente sans trop encore se régaler du paysage. Enfin la station se profile avec ses grands immeubles. Heureusement, il n'y a pas que cela qui nous attire ici. Les alpages verdoyants et les sommets environnants invitent à des belles randonnées.



Et comment va notre cycliste ? Fatigué, il vous répondra au sommet du col de la Lombarde.
00:00:00 • Col du Simplon depuis Brig (2005m)
Je ne me souviens pas d'avoir peiné pour monter ce col (mon frère montait plus lentement que moi et je prenais mon temps). Mais je crois que je n'ai jamais gravi un col avec autant de travaux en cours, surtout dans la partie finale. Des feux alternatifs pour franchir les tunnels où les marteaux-piqueurs dégageaient une poussière asphyxiante. De l'eau qui dégoulinait de partout. Une insécurité permanente à cause des camions qui fonçaient sans se soucier du petit cycliste qui avait commis la folie de se trouver là. Voilà pourquoi je ne peux pas parler de la beauté de ce col. Monter avec la trouille aux fesses, ça ne laisse pas de place pour la contemplation !
00:00:00 • Port de Pailhères depuis Ax les Thermes (2001m)
Gravi au cours de la 5ème étape de la traversée des Pyrénées. Les grands cols laissent toujours des souvenirs. Et c'est le cas pour Pailhères ! Tout d'abord, dans la vallée de l'Ariège, avant Ax-les-Thermes, j'ai vu des montagnes blanches et j'ai cru qu'il avait neigé. Pas du tout ! Il y a des mines de talc à ciel ouvert. Les poussières liées à l'extraction blanchissent la montagne. Pas banal ! Je suis parti d'Ax tout excité à l'idée de monter un col supérieur à 2000. C'est rare dans les Pyrénées ! Ça s'est très bien passé jusqu'à la station d'Ascou-Pailhères. Il fallait de temps en temps se lever de la selle pour relancer l'allure, mais tout baignait, comme on dit. Et puis après, patatra ! La panne sèche et le vent dans la gueule. J'ai bien cru mettre autant de temps pour faire les cinq derniers kilomètres que pour faire les quatorze premiers. Mais j'ai tout de même bien aimé ce col, ne serait-ce que par la présence des chevaux en liberté.
00:00:00 • Station de Courchevel depuis Brides les Bains (2000m)
Je suis parti de Brides-les-Bains, un jeudi. Monter à Courchevel en semaine, c'est s'exposer à un flux continuel de véhicules de chantier ou de livraisons. J'ai trouvé ça bien pénible. J'ai aussi été très étonné de rouler sur une route extrêmement dégradée (enrobé fissuré, nids de poule), notamment dans la traversée de Moriond. Bref, l'accès à la station des millionnaires ne se fait pas dans les conditions optimales en ce qui concerne la qualité de la route. Du point de vue du dénivelé, ça passe bien, même s'il faut s'extraire du fond de vallée pour atteindre les 2000 mètres. Au fil des épingles, on passe plusieurs hameaux. C'est assez régulier, et même avec quelques replats avant d'atteindre Courchevel 1850. Pour atteindre l'altiport, il faut dépasser Courchevel 1850, passer sous un tunnel et suivre sur un kilomètre bien raide la route qui conduit aux locaux de la navigation aérienne. De là, on a une belle vue d'ensemble sur la station et le domaine skiable.
00:00:00 • Col de Sarenne depuis Le Chambon (1999m)
Ce col de Sarenne nous attire et nous agace. Il nous attire par sa position élevée qui nous offre un panorama exceptionnel sur tout l'Oisans. Il nous agace car il culmine à 1999 m et qu'on ne peut pas le mettre sur notre liste des plus de 2000 m, malgré l'effort énorme qu'il faut fournir pour le franchir. Dès qu'on s'engage sur la route de Mizoen, à proximité du lac Chambon, le ton est donné : plus de 11%. Si on ne passe pas là, inutile de songer à aller au sommet du col ! Ensuite, la route continue plein nord, sur une pente plus modérée, vers les villages de Clavans où j'avais rencontré quelques années plus tôt, alors que je faisais le Tour de l'Oisans sur le GR 54, des paysans qui descendaient le foin sur leur dos. Ça peut donner une idée de la sévérité des pentes que nous côtoyons. Parvenue au hameau du Perréon, la route change complètement de direction et commence une bonne série de lacets qui nous offrent une belle vue rétrospective. Mais le revêtement se dégrade en même temps que la route se rétrécie. Si on commence à voir les glaciers de la Meije et du Râteau, on ne peut pas encore se régaler du panorama, car la pente est à nouveau très dure et la fatigue se fait lourdement sentir. J'ai terminé à l'énergie, en localisant très bien le col, mais avec un effet trompeur qui me faisait croire qu'il était là, alors qu'il restait encore plusieurs hectomètres derrière chaque courbe.
00:00:00 • Col de Sarenne depuis Bourg d'Oisans (1999m)
On va d'abord faire les 14 km d'ascension de l'Alpe-d'Huez et puis il restera 8 km, dont la moitié en descente, pour rejoindre le col de Sarenne. Quel soulagement de quitter la station et de se retrouver en pleine nature, au calme, avec de splendides vues. Mais il faut une certaine prudence, car on côtoie le vide et il y a plusieurs passages à gué qu'il vaut mieux prendre doucement. Le final est dans un vallon plus resserré, sur une longue ligne droite, avec une pente qui rappelle la montée de l'Alpe par sa difficulté.
00:00:00 • Col de Sarenne depuis Allemont (1999m)
Je ne réécris pas ici ce que j'ai mis pour l'Alpe d'Huez, en venant d'Allemond. Je ne peux que redire le plaisir de quitter la folie immobilière de la station et de se retrouver en pleine nature, au calme, avec de splendides vues. Pour goûter à tout cela, il faut faire preuve de prudence, car on côtoie le vide et il y a plusieurs passages à gué qu'il vaut mieux aborder doucement. Le final est dans un vallon plutôt resserré, en ligne droite, avec une pente soutenue qui parait interminable.
00:00:00 • Col de Larche depuis Les Gleizolles (1997m)
Que ce soit par le versant français ou par le versant italien, le col de Larche ne me laisse que de très bons souvenirs. Je crois que cela tient à deux choses : une pente modérée et des paysages constamment ouverts. Il y a bien quelques passages à 7%, mais la pente moyenne n'excède pas les 5%. Dans le village de Larche, on laisse sur la droite la route qui conduit au vallon du Lauzanier et ses merveilleux lacs. Ensuite, on monte toujours dans la même direction. On ne s'interroge pas pour savoir où est le col : Il est devant nous. La forêt est quasiment absente de l'horizon et on a tout loisir d'admirer les sommets environnants et le parcours à venir. De cette facilité à gravir le col naissent une sérénité et un contentement rares. Avec le col de Larche, je réalise qu'on peut être en haute altitude et ne pas avoir peiné pour cela. Merveilleux, non ?

Une remarque : je n'ai pas compris pourquoi il y avait un panneau interdit aux cyclistes à la sortie de la première épingle, avant de passer sous la falaise. Risque d'éboulements ? Je suis passé et je ne dois pas être le seul.


00:00:00 • Col de Larche depuis Vinadio (1997m)
Il y a des ascensions que l'on garde longtemps en tête et celle-ci en fait partie. A quoi cela tient-il ? Au fait d'être de l'autre côté de la frontière (cela a-t-il encore un sens aujourd'hui) ? A la lumière si particulière qui inonde les pentes ? Au tracé de la route avec ses 12 tornanti entre le village d'Argentera et le sommet ? Au bleu du lac tout proche du col ? Au fait d'avoir entendu de belles exclamations en italien dans la traversée des villages ? Ou tout simplement au fait d'avoir gravi ce col un peu inopinément, pour voir où la route allait ? Ou bien encore d'être arrivé en haut sans avoir eu l'impression de forcer alors qu'on est tout proche des 2000 mètres ? C'est tout cela qui me revient en mémoire en rédigeant cet avis. Et je n'ai qu'un souhait, c'est de pouvoir retourner un jour sur la montée de la Maddalena !
00:00:00 • Col de Poutran depuis Barrage du Verney (1996m)
Inutile de redire ce que j'ai écrit pour la montée à l'Alpe d'Huez. Ensuite, il ne reste que trois kilomètres pour atteindre l'espace du col de Poutran. Sitôt que l'on tourne le dos aux constructions immobilières, on entre dans un espace non pas vierge - il y a des remontées mécaniques - mais tranquille et apaisé. La route va chercher la croupe herbeuse au loin et nous hisse gentiment au plus près des escarpements rocheux. Quel contraste avec le bruit et l'agitation de la station !
00:00:00 • Col de Poutran depuis Bourg d'Oisans (1996m)
Si on va au col de Poutran, on peut au moins ajouter un col à sa liste, chose que ne permet pas la simple ascension de l'Alpe-d'Huez. Il faut donc prendre la route qui part dans les prés, au-dessus de la station, après toutes les infrastructures pour le ski. La pente est modérée en comparaison de ce que l'on vient de faire. Et surtout, on se retrouve en pleine nature, à une altitude où il n'y a plus d'arbres et donc des horizons dégagés.
00:00:00 • Col de la Madeleine depuis La Chambre (1993m)
La route du col de la Madeleine qui permet de relier les vallées de la Maurienne et de la Tarentaise, a été goudronnée tardivement, en 1968. Ce fut le dernier col franchi lors de notre traversée des Alpes du nord pour retourner à Annecy. Je l'ai monté avec une certaine aisance. C'est ainsi que je me suis rendu compte que d'accumuler les kilomètres et les cols finit par nous mettre bien en condition pour affronter les grosses difficultés. Il faisait un peu figure d'épouvantail ce col de la Madeleine. Et ce ne sont pas les premiers kilomètres d'ascension qui ont démentir ce sentiment. La vision des villages perchés, sur le flanc opposé, donne bien la mesure de l'importance de la pente dans laquelle nous évoluons. Ça n'a pas dû être toujours facile de vivre en de tels lieux ! Je suis bien assis sur ma selle et je ne me pose pas trop de questions pour savoir si ça sera plus dur après ou pas. J'ai un peu hâte d'arriver à St François-Longchamps, car je sais qu'au-dessus de la station, on est dans les alpages avec une vue plus large, où souffle un petit vent bienfaisant. Même si la pente y est sensiblement la même que plus-bas, j'ai l'impression de pédaler plus en souplesse, comme si l'altitude avait un effet d'enivrement. Le passage du col offre un panorama exceptionnel, comme chaque fois que l'on est en très haute en altitude : chaîne de la Lauzière, Mont-Blanc, pics de la Vanoise, Cheval Noir. Et dire que tout cela va si vite disparaître au fil de la descente sur l'autre versant !
00:00:00 • Col de la Madeleine depuis Feissons sur isere (1993m)
Savoir que la montée fait plus de 25 km, ça a de quoi impressionner, surtout si on n'a pas encore l'habitude d'affronter un tel défi. Mais le mal est venu de là où je ne l'attendais pas : un mauvais réglage de selle qui a fini par se porter sur les reins et me faire souffrir affreusement. Pas de clef pour réparer. Ça a été un enfer. Il a même fallu que je m'arrête à Celliers pour oublier la douleur et manger quelque chose tellement je me sentais mal. Je n'ai guère de souvenirs du paysage ou de la route, mis à part qu'elle est très étroite et souvent en surplomb du ravin. La partie finale est plus ouverte, puisque dans les pâturages. On voit les remontées mécaniques qui permettent de faire la liaison entre les stations de Valmorel, côté Tarentaise, et de St François-Longchamp, côté Maurienne.
00:00:00 • Col de la Madeleine depuis La chambre, via Montgellafrey (1993m)
J'ai fait cette variante 25 ans jour pour jour après ma première grimpée au col de la Madeleine depuis La Chambre. Et ce fut très difficile. Dès qu'on aborde le village de Notre Dame de Cruet, la pente ne cesse de forcir. La route s'en va contre la falaise et par une série de lacets très sévères, on prend rapidement de l'altitude. La vue plongeante sur La Chambre et St Étienne de Cuines donne le vertige. Ensuite on atteint Montgellafrey par une route qui s'accroche au flanc de la montagne avec un profil inconstant où quelques raidillons finissent de nous écœurer si on ne l'était pas déjà. Heureusement, après le village, les à-coups cessent et on peut s'installer dans un rythme. Par trois fois, on a des rétrécissements de chaussée suite à des éboulements. La station de St François-Longchamp se profile devant nous. On y arrive alors que la pente se réduit fortement. Sur les cinq derniers kilomètres, on emprunte l'itinéraire classique de La Chambre. On évolue dans les alpages, avec les pics du bout de la chaine de la Lauzière aux éboulis dolomitiques qui ferment l'horizon. Et bien que la pente soit sensiblement égale à celle que nous avons affrontée auparavant, j'ai pédalé avec une facilité inconnue jusque-là dans cette montée. Je ne peux pas terminer cette description sans évoquer un petit garçon aperçu derrière un portail à N.D. de Cruet. En me voyant passer, il me demande "Vous allez au col de la Madeleine monsieur ?" j'ai cru deviner dans ses yeux le désir de me suivre. Et je ne doute pas qu'il ira là-haut, sur son vélo, dès qu'il le pourra. Cette envie m'a rappelée celle qui était la mienne dans mes jeunes années et qui m'a sans doute permis d'accomplir tout ce que j'ai réalisé à bicyclette. Le regard de ce petit garçon m'a aussi très certainement permis de ne pas lâcher dans les passages difficiles. Je lui dois un grand merci.
00:00:00 • Col du Joly depuis Beaufort (1989m)
Le panorama du sommet sur le Massif du Mont-Blanc est une heureuse récompense après cette difficile montée qui se fait en deux temps. Jusqu'à l'usine électrique de Belleville, on est sur une route sinueuse où les faux-plats alternent avec quelques brusques coups de cul. Ça fait mal aux jambes. Comme on est dans un ubac, on est en permanence dans une ambiance humide et froide, sous la montagne d'Outray. Après la centrale électrique, on progresse dans un paysage de plus en plus ouvert au fur et à mesure que l'on s'élève. La pente s'accentue inévitablement, et on découvre de très beaux points de vue (en particulier sur Hauteluce, sur les voutes du barrage de la Girotte ou sur les Aiguilles Croche). A l'entrée des pâturages, tout au long de la montée, des bidons à lait attendent la prochaine traite (image devenue rarissime de nos jours). Malgré la beauté des lieux, j'ai éprouvé quelque difficulté à finir sans zigzaguer. Dommage que je ne puisse pas ajouter ce col à ma liste des plus de 2000 m. Il en a toute la majesté !
00:00:00 • Col du Joly depuis La Pierre (1989m)
Une montée où j'ai éprouvé énormément de plaisir ! Et pourtant, les huit premiers kilomètres jusqu'à Hauteluce (qui correspondent au début du col des Saisies), n'ont rien d'attractifs sur une large route collée à la paroi, avec un bon pourcentage à 6%. Arrivé à Hauteluce, tout s'illumine : on voit le sommet du Mont-Blanc, le magnifique clocher à bulbe, les imposants chalets fleuris, les pâturages. La route flâne tranquillement au fil des hameaux jusqu'à la centrale électrique de Belleville où on rejoint la route qui monte de Beaufort. Là, on bute contre le versant de la montagne. Le Mont-Blanc a disparu. Il faut affronter l'enchainement des épingles qui conduisent d'un alpage à l'autre, de façon à visiter toutes les pentes herbeuses où sont installés des équipements pour la traite des vaches. On dépasse la station du Val Joly et on se retrouve à la même altitude que le barrage de la Girotte sur notre droite. Je ne sais pas quelle mouche m'a piqué, mais je me suis pris à rouler beaucoup plus vite sur les kilomètres de la fin que sur les kilomètres du bas, alors que la pente ne fait que s'intensifier. Hâte de voir le Mont-Blanc ? On ne le découvre qu'au moment où la route contourne un dernier pli de terrain et que le goudron s'arrête. La majesté du paysage est un peu ternie en constatant à quel point la neige a fondu sur toutes les parois à cause du réchauffement climatique. Il ne faut pas non plus oublier de regarder de l’autre côté où la vue porte bien sûr sur les sommets du Beaufortin, et aussi jusque sur le massif des Bauges et le Granier.
00:00:00 • Colle San carlo depuis Morgex (1971m)
Très très difficile. Mais tellement heureux d'être arrivé au sommet d'une seule traite. Peut-être grâce aux jolis panneaux si soigneusement installés au fil de la pente. On aime les choses bien faites dans le Val d'Aoste.
00:00:00 • Cormet de Roselend depuis Bourg Saint Maurice (1968m)
Je craignais ce versant autant pour sa longueur que pour son dénivelé. Crainte accentuée par le fait que je l'avais déjà descendu à vélo. (J'ai remarqué que bien souvent le fait de descendre un col avant de le remonter a tendance à faire surestimer la déclivité). Je partis donc sur un rythme bien tranquille afin de ne pas brûler trop vite mon énergie. Assez vite après avoir quitté Bourg St Maurice, j'entre dans un vallon assez resserré et qui me conduit aux anciens thermes de Bonneval les Bains. Brrr ! Je n'aimerais pas faire une cure là ! Je m'attaque alors à la partie la plus pentue de la montée. Quelques courts lacets me hissent vers la vallée des Chapieux. C'est maintenant qu'il faut ouvrir les yeux pour profiter de la majesté du paysage : la chaine du Mont-Blanc sur la droite et les sommets du Beaufortin devant et sur la gauche. J'aimerais faire une pause dans le paisible vallon des Chapieux, mais il reste encore 8 km. Il me faut dompter les ressauts qui en obliquant à l'ouest me laissent découvrir les pâturages et bientôt le col. Ouf !
00:00:00 • Cormet de Roselend depuis Beaufort (1968m)
A partir du col du Méraillet, on est en haute altitude et il n'y a plus beaucoup d'arbres. Les alpages retrouvent droit de cité et c'est un vrai plaisir d'entendre les clarines ainsi que le bruit des torrents. La route descend légèrement pour aller contourner la pointe nord-est du lac de Roselend. Une volée de lacets nous fait franchir un dernier verrou rocheux et nous arrivons au Plan de la Lai (refuge sur le GR5 et pourquoi pas pour les cyclos ?). On aperçoit le col qui paraît tout près, mais vous verrez que vous trouverez le dernier kilomètre interminablement long. Ça laisse le temps d'admirer le massif du Mont-Blanc !
00:00:00 • Col de Brilles depuis Mont Louis (1965m)
1er août 2019.

En grimpant le col de Llose, on peut faire le crochet en aller-retour. Il n'y a que 4 km et ce n'est pas difficile (premier kilomètre en descente).

La route de ce col est réglementée car elle passe sur un champ de tir militaire. Il y a des panneaux, avec les jours et les heures. Mais rien n'était inscrit dessus. Et lorsque j'ai vu qu'il y avait des vaches dans les champs, je n'ai plus hésité à m'engager.

Franchement, si vous voulez ajouter un col à votre palmarès, le col de Brilles n'est pas celui qui vous fera le plus souffrir. Il offre aussi une belle vue sur le Conflent et ses montagnes. Et aussi deux chars "abandonnés" dans les champs.


00:00:00 • Plan Pichu depuis Aime (1945m)
Après avoir approché le Cormet d'Arêches par son versant nord, il était naturel que je vienne par son versant sud et donc par Plan Pichu. Cette grimpée a deux visages d'égale longueur. Tout d'abord la montée vers le village de Granier qui se fait par une excellente route qui serpente en balcon au-dessus de la vallée de l'Isère. La vue est très dégagée sur Mâcot-La Plagne, le Mont Pourri, et jusqu'à la station des Arcs et alentours. C'est une pente régulière où s'égrainent les villages du versant soleil et qui permet de garder un bon rythme. Dans la traversée de Granier, la pente se durcit et ne cessera plus d'alterner les à-coups avec quelques temps morts. Après une ultime épingle semblable aux précédentes, la route s'infléchit plein nord et entre en forêt pour gagner les alpages du versant sud du Beaufortin. Avant de découvrir les chalets de Laval, il faut affronter un kilomètre extrêmement dur. Le final est un régal, comme chaque fois que l'on est en haute altitude dans les estives. Les marmottes se font entendre alors que l'on enchaine les lacets qui vont nous faire déboucher sur le replat de Plan Pichu où l'activité ne manque pas à la fromagerie. Le Cormet de Roselend est deux kilomètres plus loin, mais sur un chemin non goudronné.
00:00:00 • Refuge de l'Orgère depuis Freney (1933m)
C'est un peu compliqué de trouver la route qui va au refuge de l'Orgère en sortant de la route nationale. J'ai donc visé St André et j'ai tout de suite compris que ce ne serait pas tout à fait de la rigolade. Lorsque la route est étroite, on a le sentiment que la pente est encore plus rude. Et puis, au début, on peut aussi voir la vallée d'où on vient et ça impressionne un peu. On progresse un bon moment en forêt et on croise quelques maisons. Il n'y a pas tellement de virages et c'est toujours plus difficile de grimper à flanc sans pouvoir se relancer. Heureusement que l'air des sommets et la tentation de voir les cimes invitent à poursuivre jusqu'au bout de la route. Et alors ? Ben faut redescendre ! Parfois je me demande pourquoi je m'astreins à grimper. Ce n'était pas un bon jour...
00:00:00 • Barrage d'Emosson depuis Le Châtelard (1932m)
A partir du Chatelard (frontière franco-suisse), il faut descendre un peu pour trouver la bifurcation qui conduit à Finhaut. Après avoir traversé le torrent, ça grimpe déjà bien fort pour atteindre le village. On a encore une impression de montagne accessible et riante. Quand on a dépassé le village, ça prend une toute autre tournure. La pente ne va plus quitter les 9-10% jusqu'au col de la Gueulaz. La route va quelque peu se rétrécir et s'élever au-dessus d'une gorge impressionnante. Adieu prairies ! Bonjour rocailles ! Et il faut pédaler longtemps avant de passer une épingle salvatrice. Heureusement, ces moments de peine intense sont récompensés par la vue sur le Massif du Mt Blanc et la découverte du barrage d'Emosson à la toute fin.
00:00:00 • Signal de Bisanne depuis Villard sur Doron (1930m)
C'est ma quatrième ascension au Signal de Bisanne, à chaque fois par un itinéraire différent. Je connaissais la rudesse de la montée de Villard pour être venu aux myrtilles par cette route. J'ai voulu monter un matin de mai pour ne pas subir la grosse chaleur imparable au cœur de l'été sur ce versant sud assez peu forestier. C'est vrai que la pente forcit au fil des kilomètres. Mais comme on rencontre pas mal de chalets tout du long, et que j'aime bien regarder l'activité agricole qui anime les pentes, j'ai finalement un peu oublié ma fatigue. Arrivé à Bisanne 1500, j'ai retrouvé la route empruntée l'automne passé depuis Queige, là où la déclivité dépasse les 10% et je me suis hissé au sommet au courage. La vue à 360° est encore plus belle en ce mois printanier où la neige subsiste sur la plupart des sommets.
00:00:00 • Signal de Bisanne depuis Col des Saisies (1930m)
Tout proche de la station des Saisies, le Signal de Bisanne est en fait le point culminant des remontées mécaniques. Un restaurant panoramique occupe les lieux, à juste titre puisque la vue y est exceptionnelle : les Aravis au nord, le Mont-Blanc à l'est, les sommets du Beaufortin (dont la Pierra Menta) au sud. Ce serait dommage de ne pas aller jusque là-haut et de ne pas se régaler d'un tel panorama. Pour cela, il faut aller au bas du village des Saisies et tourner à droite au rond-point (le Signal de Bisanne n'est pas indiqué). On suit une large route plutôt roulante jusqu'à un carrefour où l'on trouve la direction "Signal de Bisanne". A partir de là, la pente est très raide, mais jamais avec des à-coups, ce qui permet de monter à sa main. Le retour vers les Saisies est vraiment un régal avec cette pente prodigieuse et la vue sur le Mont-Blanc.
00:00:00 • Signal de Bisanne depuis Queige (1930m)
17 km à plus de 8% de moyenne, ça n'est pas rien ! Je suis effectivement arrivé bien lessivé au sommet. Mais je garderai un bon souvenir de cette montée où les kilomètres ne sont pas signalés par une borne. Comme partout dans le Beaufortin, la montagne est habitée, ce qui donne des paysages ouverts, même s'il y a quelques passages forestiers. Petit tunnel inattendu peu après avoir quitté Queige. Une harde de chamois à proximité du hameau d'Outrechenay. Beaucoup de lacets pour affronter la pente. La route est en bon état, même si le goudron est très souvent fendillé. Par contre, on croise difficilement et il a fallu que je m'arrête plusieurs fois en voyant arriver des camions (qui n'ont pas modéré leur vitesse en voyant peiner un petit cyclo). Le passage à la station de Bisanne 1500 (complètement déserte en ce 13 septembre) marque la jonction avec la route qui vient de Villard sur Doron et offre une superbe vue sur le Mt Blanc et la Pierre Menta. Les quatre derniers kilomètres sont tous au-dessus des 10%, mais je les ai passés avec une certaine assurance, surtout les deux derniers que j'avais déjà gravis en venant des Saisies.
00:00:00 • Signal de Bisanne depuis L'Isle (1930m)
La plus longue montée vers le Signal de Bisanne qui ne semble pas attirer les amateurs, vue l'absence de témoignages sur le site. Comme j'ai pas mal roulé en cette année 2021, je m'y suis aventuré, curieux de découvrir une route que je n'ai jamais empruntée. Le moins que je puisse dire, c'est qu'elle est très irrégulière, avec systématiquement des pourcentages énormes sur plusieurs kilomètres, à chaque sortie de village : l'Isle 7,5%; Cohennoz 8%; Crest-Voland 8% et enfin Les Saisies 7,5%. La montée n'est pas constante puisqu'il y a quelques dévalées avant où au moment de la traversée de ces villages. Tout ça pour dire qu'il m'a été difficile de trouver une bonne cadence de pédalage. Comme je m'en doutais, le long passage en ubac entre le départ et jusqu'à la station de Crest-Voland nous condamne à rouler à la fraiche sous l'emprise forestière, avec la plainte des tronçonneuses comme unique agrément. Le passage à la station, au moment où la vue se dégage offre un attrait nouveau à la montée. La chaine des Aravis se déploie et le carillon des troupeaux nous accompagne. Après avoir rencontré la route qui vient de Flumet, on découvre le Signal de Bisanne avec ses pentes herbeuses et ses remontées mécaniques. Mais pour l'atteindre, il faut tout d'abord traverser la station des Saisies, puis remonter vers l'ouest une large route qui à 2 km du sommet laisse la place à un chemin asphalté aux rudes pourcentages. Après trois heures d'ascension, j'étais ravi de découvrir le panorama sur le Mont-Blanc, les Aravis et les sommets du Beaufortain.
00:00:00 • Col du Glandon depuis La Chambre (1924m)
Un col où j'ai souffert ! En grande partie parce que j'avais ma selle qui n'était pas réglée à la bonne hauteur et je ne pouvais pas pédaler assis correctement. Mais sans doute aussi parce que la pente est rude, surtout à la fin. L'entame du col, quand on traverse le sinistre village de St Etienne-de-Cuines, donne le ton de ce que sera l'ascension : âpre et solitaire. Ensuite, jusqu'à St Colomban, on grimpe dans le creux de la montagne, en pleine forêt, sans deviner quoi que ce soit de l'itinéraire. Heureusement, la deuxième partie de la montée nous régale davantage. Peu à peu, on découvre les sommets et les pentes herbeuses. Les derniers kilomètres, avec les lacets qui s'enroulent les uns au-dessus des autres sont très durs, mais le cadre est tellement beau qu'on oublie notre peine.
00:00:00 • Col du Glandon depuis Barrage du Verney (1924m)
Une des montées les plus irrégulières parmi tous les grands cols. En effet, le rythme de l'ascension est interrompu par deux fois avec des descentes impromptues. Le pourcentage moyen (4,78%) est une absurdité quand on sait qu'il y a plusieurs kilomètres supérieurs à 10%. On quitte le village d'Allemont en empruntant la route qui passe sur le barrage du Vernay. Ça nous donne déjà un beau panorama, tout à la fois lacustre et sur la plaine de l'Eau d'Olle. Quand on a laissé la route de Vaujany sur la droite, on remonte plein nord la vallée de l'Eau d'Olle, toujours en surplomb du torrent. Le kilomètre avant le Rivier-d'Allemont est terrible. C'est pourquoi on apprécie le replat sous les falaises du massif des Sept-Laux. Replat suivi d'une brusque descente. Si on jubile, c'est parce qu'on ignore ce qui nous attend derrière. On effet, dès la reprise de la montée, on escalade les pentes les plus escarpées de toute la montée, sous la voute du barrage de Grand-Maison. Je déteste d'avoir à affronter une telle situation. Avec le ralentissement brutal du pédalage, j'ai tout mon temps pour compter les lacets du chemin de terre qui conduisent sur le rebord du barrage. Me voici enfin au belvédère au-dessus du lac. Merveilleux, bien sûr. D'autant plus que la route a cessé d'être un mur. Je vois maintenant les sommets des Grandes Rousses et les Aiguilles de l'Argentière. Les marmottes gambadent dans les prés. Tiens, ça redescend à nouveau. Heureusement moins fort que tout à l'heure. Le col du Glandon est maintenant tout proche et je retrouve l'entrain du départ pour franchir l'ultime dénivelé. Je marque la pause auprès du monument commémoratif de la Résistance. Il me reste encore 3 km pour atteindre le col de la Croix de Fer.
00:00:00 • Col de Puymorens depuis Latour de Carol (1920m)
Je craignais de rouler sur une route à forte circulation. Belle surprise, ce fut très tranquille, y compris dans la partie basse qui permet de rejoindre le tunnel. La remontée de la vallée du Carol est très agréable. On ne peine pas. On peut admirer au passage les Tours de Carol partiellement ruinées. Après Porta, on voit bien les lacets du col de Puymorens et on se demande bien si ce sera facile ou non. Si l'on excepte un petit mur à la sortie du village, toute la montée se fait avec une grande facilité. C'est franchement un des grands cols que j'ai eu le plus de plaisir à franchir. Dès qu'on s'élève, on a une vue plongeante sur la vallée que l'on vient de parcourir. Il y a de l'air et malgré la chaleur de l'été, on respire bien. Un pur bonheur pour les cyclistes !
00:00:00 • Maljasset depuis Jausiers (1915m)
Depuis St Paul, l'itinéraire est commun avec celui de Fouillouse, jusqu'un peu avant le pont du Chatelet. On remonte paisiblement la vallée de l'Ubaye dont le grondement nous accompagnera jusqu'au terme de la route. De nombreuses fois, vous pourrez admirer la limpidité de ses eaux et vous serez peut-être tenté de vous arrêter pour regarder ce flot écumant le long du vallon. Ce parcours est vraiment enchanteur et peut être parcouru par n'importe quel adepte du vélo. En effet, sa déclivité reste modeste, excepté par deux fois sur environ un kilomètre. Tout d'abord, au passage du hameau de Grande Serenne dont les toits de tôles rouillées disent assez bien la pauvreté d'autrefois, jusqu'à la bifurcation de Fouillouse. Une approche justement récompensée puisque c'est précisément en franchissant deux épingles que l'on pourra faire les plus belles photos du pont du Châtelet suspendu sur le vide. Ensuite, la route pénètre dans un large vallon ponctué de bois de mélèzes. La seconde difficulté, avec une pente à 10% se trouve avant d'atteindre le hameau de La Barge. Juste après cela, on découvrira l'église de Maurin dans le lointain, dominée par les sommets abrupts de la haute vallée. On pourra voir quelques troupeaux de moutons et leurs bergers dans les prés sur les versants de part et d'autre de la rivière. La luminosité éclatante qui inonde les reliefs majestueux renforce notre sentiment de bonheur. Heureux les hommes qui habitent ce paradis estival. Car en hiver, c'est tout autre chose ! L'isolement est total. Mon ami Jean-Louis Carribou qui fut instituteur en ces lieux au début des années 60 en témoigne dans son livre "Au bout du monde".

Je ne saurais finir cette évocation sans revenir à Giono qui a si bien décrit l'univers des bergers : "On prit les quartiers d'été dans une haute pâture. Les glaciers avaient pris tout ça dans la main et l'avaient haussé jusque contre le ciel. De grands doigts glacés tenaient l'herbe. C'était du gras à rendre fou toute bête saine. Il y avait des reines-des-prés épaisses comme de la crème de lait et, rien qu'à marcher dans les pacages, les semelles des espadrilles en étaient vertes de jus".
00:00:00 • Mont Ventoux depuis Sault (1909m)
Exceptés les deux premiers kilomètres où ça descend, je diviserais cette ascension en trois parties. 10 km où la pente oscille entre 5 et 6%, 7 km où elle se tasse autour de 2-3% et enfin les 6 km communs avec la route de Bédoin où elle dépasse les 7% de moyenne. Il ne faut donc pas se faire une montagne de ce Mont Ventoux depuis Sault. Après avoir côtoyé des champs de lavandes, on va peu à peu entrer en forêt et n'en sortir qu'au chalet Reynard, au moment de la jonction avec la route de Bédoin. Là, en quelques coups de pédale on change subitement d'univers pour se retrouver face à un paysage blanc et nu où les cailloux réverbèrent la lumière. C'est saisissant ! Auparavant, je m'étais permis une petite digression pour aller au Pas de Frache (1575 m), malgré la présence d'une barrière qui en interdit l'accès à tous véhicules. C'est une montée de 2 km un peu brutale dans son milieu et qui aboutit... nul part (autrefois, il y avait un relai aujourd'hui disparu). Comme le mistral soufflait passablement fort ce 7 octobre, j'ai dû l'affronter sur quelques portions du final. Mais qu'importe puisque j'étais déjà passé par là et ce fut comme si je rendais visite à une vieille connaissance. Par contre, je n'ai guère pu m'attarder sur le sommet, tellement les rafales étaient fortes. Je suis donc redescendu par petits sauts, afin de faire quelques belles photos souvenir.
00:00:00 • Mont Ventoux depuis Malaucene (1909m)
Il y a tellement de témoignages que je ne suis pas sûr que le mien apporte une quelconque nouveauté à tout ce qui a déjà été dit. Craignant la chaleur, je suis parti de Malaucène à 5h30, un 6 juillet. La route pour moi tout seul ! Dès les premiers kilomètres, je dois me mettre en danseuse. "Si c'est comme ça jusqu'en haut, je ne suis pas encore arrivé". Mais ne laisse donc pas les mauvaises pensées t'envahir. Tu as choisi de gravir ce sommet mythique et tu vas y arriver. Voilà, c'est comme ça qu'il faut prendre les choses. OK. Je pédale. Un point c'est tout. Il y a bien quelques portions plus faciles, mais j'ai l'impression que c'est pour entrer dans du encore plus dur juste après. Le compte à rebours des kilomètres fonctionne tout de même bien. Plus que dix. Plus que six. On est tout de même longtemps sous les sapins. Ça, c’est parce qu’on est sur le versant nord. Tiens voilà la station de ski. Enfin un lacet ! On a roulé longtemps plein est. Maintenant la configuration change. Quelques virages et on devine le sommet à main gauche. La route à flanc, comme dans beaucoup de grands cols et cette crête rocheuse qu'il faut franchir pour basculer sur l'autre versant. Pas de vent aujourd'hui. Ouf ! J'ai fait le Ventoux. Pourvu que la descente se passe bien maintenant !
00:00:00 • Mont Ventoux depuis Bedoin (1909m)
18 ans après le versant nord, j'ai voulu gravir le versant sud. Cette fois je suis venu en octobre pour profiter de la douceur de l'arrière-saison. J'ai encore eu de la chance : pas de vent ! Donc j'avais tout pour réussir. Je suis bien arrivé en haut, mais dieu que ce fut éprouvant ! Jusqu'à Bedoin, je progressais tranquillement et j'avais hâte de me trouver dans les passages les plus accentués. Hélas, il ne fallut pas longtemps pour que j'éprouve les pires difficultés à progresser. Je ne comprenais pas pourquoi je n'avançais pas plus facilement dans la forêt, alors que ça n'avait pas l'air si difficile que ça. J'aime faire les montées d'une traite, mais cette fois, j'ai été contraint de m'arrêter au chalet Reynard pour me restaurer. Bien m'en a pris. Après une heure de pause, je suis reparti plus allègrement. J'étais comme porté par la majesté de l'endroit. Les six derniers kilomètres à découvert avec toute cette rocaille blanche et cette route dont on perçoit tous les méandres, sont fascinants. Je voyais avancer d'autres cyclos et ça m'encourageait à les rejoindre. Je crois bien que j'étais au bord des larmes lorsque j'ai franchi le sommet. Serais-je capable de revenir ici, une autre fois, sur mon vélo ?
00:00:00 • Fouillouze depuis Saint Paul sur Ubaye (1907m)
Fouillouse est le berceau de la famille Grouès dont est issu l'Abbé Pierre. Pour accéder à ce splendide bout du monde, il faut passer sur l'incontournable pont du Chatelet qui fait le bonheur des photographes du haut de ses 108 m au-dessus de l'Ubaye. Mais attention, on ne croise pas dessus car il ne fait que trois mètres de large. Et le petit tunnel qui lui fait suite est totalement défoncé, si bien que je vous recommande de le passer en poussant votre vélo. Les trois kilomètres qui séparent Fouillouse de la bifurcation de la route de Maurin sont terriblement difficiles, avec un pourcentage moyen supérieur à 8%. C'est une enfilade de lacets au bord du vide, avec une très belle vue rétrospective sur une partie de l'itinéraire parcouru depuis St Paul sur Ubaye. Un parking est obligatoire pour les voitures un peu avant le hameau qui est signalé comme étant piétonnier. Avec mon vélo, je me suis autorisé à avancer jusqu'au cœur du village où j'ai vu... des voitures garées dans tous les sens et sur le moindre espace libre. Dans le contre-jour matinal, j'ai pu saluer le Brec de Chambeyron (3389 m), avant de repartir, soucieux de bien négocier les virages de la descente vertigineuse, avant de poursuivre vers Maurin.
00:00:00 • Relais du Chalmieu depuis Pont de Belleville (1906m)
J'ai prolongé la grimpée du col du Mollard depuis Villargondran par la grimpée au relais du Chalmieu. Pour cela, il m’a fallu descendre environ 5 km et prendre la direction Montrond-Le Chalmieu. La route grimpe tout de suite très sèchement à plus de 9%. Une déclivité qui restera à peu près constante jusqu'au terminus de la route goudronnée. Ça m’a permis de progresser bien régulièrement, dans un paysage toujours ouvert, où les Aiguilles d'Arves émergent progressivement derrière une crête que l'on va contourner. La route est en très bon état jusqu'au hameau du Chalmieu, puis elle se fendille et se craquelle au fil de la pente, mais ça reste très correct. Malgré la sévérité de la pente, j'ai vécu cette montée comme un grand moment de bonheur cyclotouristique dans un cadre montagnard exceptionnel. Car en plus des Aiguilles d'Arves, j'ai pu admirer le col du Mollard d'où je venais, ainsi que le col de la Croix de Fer et le Massif des Grandes Rousses.
00:00:00 • Ferrere depuis Bersezio (1892m)
Après avoir gravi la Lombarde, j'ai voulu aller découvrir le village de Ferrere, encouragé en cela par l'hôtelier de Larche qui m'en avait fait mille compliments. Je n'ai vraiment pas regretté ce détour un peu inopiné. Dès qu'on a passé la deuxième épingle au-dessus du village de Bersezio, on a une vue magnifique sur celui-ci et les clapiers (tas de pierres) qui entourent les champs au-dessus du village. Un panorama que l'on ne devine pas quand on est sur la route du col de la Maddalena ! Ensuite, la route passe au-dessus d'un précipice saisissant d'où l'on peut voir les tornanti en aval de Bersezio. La montée se poursuit en forêt sur 2 km, avant de déboucher sur les pentes où paissent les moutons. Une borne indique l'altitude de 1870 m au moment où la route va plonger vers le village de Ferrere qui repose sur le flanc de la montagne. C'est un bout du monde où de plus en plus de citadins rénovent les vieilles bâtisses. Voilà pour l'ambiance paysagère. Je ne peux pas être aussi dithyrambique sur l'état de la route. Au départ, une série de panneaux d'interdictions prévient l'usager des risques encourus. Je note en particulier l'interdiction d'emprunter cette route par temps de pluie. Quant au revêtement, aïe, aïe, aïe ! S'il n'est pas troué ou fendu, il est jonché de débris multiples. Pas rigolo dans la descente au passage exposé au vide. Voilà qui donne un petit frisson supplémentaire à cette montée inoubliable.
00:00:00 • Passo di Campolongo depuis Corvara in Badia (1875m)
Pour sortir de Corvara, il faut appuyer fort sur les pédales, dans une succession de lacets où on a régulièrement installé des bancs d'où l'on peut contempler ce beau village emblématique des Dolomites. Et puis la route s'en va dans le vallon qui se resserre quelque peu sur une pente bien plus atténuée. Je ne m'attendais pas à arriver au col aussi rapidement. Je ne m'y suis pas attardé car il n'offre aucun attrait.
00:00:00 • Col de la Llose depuis Olette (1861m)
En venant du col de Creu, je n'ai donc monté "que" les 11 derniers kilomètres qui furent pimentés par deux événements. 1- Ce jour-là, la DDE procédait à l'éradication de blocs rocheux en bord de route. Route qui était donc coupée à la circulation, mais sans avertissement préalable. Heureusement, qu'à vélo on se débrouille pour passer, au prix d'un portage dans la pente ! 2- J'ai voulu aller faire le col de Jouel. Une formalité en venant de la D4f (c'est à plat). Mais je suis descendu à Ayguatébia, histoire de remonter Jouel par ce côté-là, où la route est très peu large, abimée et raide. Et comme fait exprès, j'ai dû croiser 4 ou 5 voitures (sans doute déviées du fait des travaux) qui m'ont obligé à mettre pied à terre, tellement le croisement était délicat. Et ce ne fut pas facile de repartir en pleine pente ! Après tout ça, le col de la Llose m'a paru bien long, même s'il ne présente pas des pourcentages excessifs. Petite consolation : j'ai doublé d'autres cyclos qui étaient encore plus à la peine que moi...
00:00:00 • Col de la Llose depuis La Llagonne (1861m)
Sur ce tronçon, nous avons une belle et large route, très bien profilée. Peu avant le sommet, on peut aller faire le col de Brilles, à condition de ne pas être en période de tirs militaires. Quoi dire de plus ? Ça fait un peu drôle d’être à une altitude aussi élevée alors qu’on n’a pas tellement peiné pour arriver jusque-là. Ce qui est le cas pour beaucoup de cols de Cerdagne et Capcir…
00:00:00 • Col de Montgenevre depuis La Vachette (1850m)
Le col de Montgenèvre est très connu parce que c'est un col de grande communication entre la France et l'Italie. Hannibal y serait passé avec ses éléphants... Voilà qui peut laisser supposer qu'il se gravit facilement à vélo ! Au départ de Briançon, on est déjà à plus de 1100 m d'altitude et nous arrivons à 1850. La route est large et se contorsionne en une multitude de lacets, après avoir dépassé les routes qui vont dans la vallée de la Clarée. Nous voilà à flanc de montagne, parmi les pins qui cachent les éboulis, avec un muret de béton qui protège du vide aval, mais sans bande cyclable. Ce n'est pas franchement la route idéale pour le vélo sécurisé. Sorti des épingles, l'effort doit se poursuivre jusqu'au cœur de la station de sports d'hiver, où il ne faut pas emprunter la tranchée couverte qui conduit vers l'Italie. Vigilance donc !
00:00:00 • Col de Montgenevre depuis Cesana Torinese (1850m)
Ce versant italien est tout en tunnels et ouvrages d'art multiples et franchement, après l'avoir gravi une fois, je me dis que ce sera bien la seule et unique. Depuis Cesana, en voyant tout ce béton et toutes ces armatures, j'ai bien l'intuition que ce n'est pas une route pour les cyclistes. Mais puisque j'ai décidé de gravir chaque col par tous ses versants, je ne me dérobe pas et j'entreprends l'ascension que je sais être périlleuse. Les infrastructures renforcent l'impression de raideur de la pente. Mais ce n'est pas ce que j'ai trouvé de plus pénible. Le plus pénible, sous les paravalanches ou dans les tunnels, c'est le vrombissement des voitures qui arrivent derrière moi et qui systématiquement entraine cette pensée "Est-ce qu'elle va me voir ? Est-ce qu'elle va se déporter suffisamment en me dépassant ?" C'est un stress terrible. Après 45 minutes de cette peur continuelle, je n'ai pas vraiment l'esprit à admirer les alpages de Clavières. Une seule obsession me préoccupe : pourvu que je n'aie pas d'accident, pourvu que je n'aie pas d'accident ! A la vue du sommet, dans la station de Montgenèvre, je pousse un Ouf de soulagement. Je suis sain et sauf ! Mon contrat moral est rempli, mais ce ne fut pas dans l'allégresse, hélas...
00:00:00 • Col de Pierre Carrée depuis Balme (1843m)
C'est le plus haut col goudronné de Haute-Savoie. Mais pas le plus difficile. Il aboutit à la station de Flaine. Les 21 km d'ascension depuis la vallée de l'Arve sont dans une pente constante, plus prononcée de Balme aux Carroz que sur la fin. On est tout d'abord dans une espèce de gorge sinueuse et boisée où la densité de la circulation (en particulier les véhicules utilitaires) stresse continuellement. Ça va mieux après la station des Carroz, en même temps que l'horizon s'élargit dans un univers de plus en plus minéral. On a le temps de compter les sièges des remontées mécaniques à l'arrêt, tout en jetant un œil vers le sommet que l'on devine de loin. Le col en lui-même n'est pas très attrayant à cause de la présence d'un bâtiment de l'armée.
00:00:00 • Col de Pierre Carrée depuis Flaine (1843m)
Faire le col de Pierre Carrée depuis Flaine implique que l'on a monté le col par l'autre versant et que l'on a basculé jusqu'à Flaine où la route se termine. Étant monté là à la fin du mois de mai, je me suis retrouvé dans une station fantôme où je n'ai croisé qu'un chien errant sur les dalles de béton. Impression d'une civilisation à la dérive. Brrr...

Pour ce qui concerne la grimpée, elle est ardue, mais courte. Au départ, la route grimpe à flanc de rochers, puis s'élève avec trois épingles bien dessinées. On tourne le dos aux remontées mécaniques.
00:00:00 • Station de l'Alpe d'Huez depuis Bourg d'Oisans (1840m)
En vacances à Ornon, il était naturel que je fasse l'Alpe-d'Huez. Et j'ai eu l'idée un peu saugrenue d'y aller un jour d'arrivée du Tour de France. C'est vraiment très spécial. Dès le matin, les pentes sont noyées sous la foule des spectateurs, pas tous sportifs accomplis. Je crois que je n'ai jamais vu autant de bedaines rebondies que ce jour-là ! Il faut donc se frayer un chemin parmi cette foule surexcitée qui est un véritable obstacle pour une progression sereine. Et quand on connaît la sévérité de la pente pour atteindre la station, ça oblige à une double dépense d'énergie. Bref; ça a été un calvaire mémorable depuis lequel je considère l'Alpe-d'Huez plutôt d'un mauvais œil !
00:00:00 • Station de l'Alpe d'Huez depuis Rochetaille (1840m)
Mes rendez-vous avec l'Alpe d'Huez ne sont décidément pas des rendez-vous agréables. Dès l'entame de la montée, je me suis mis à transpirer énormément, ce qui a plutôt ralenti ma progression. En plus de la sévérité de la pente dans d'interminables lacets, les douze premiers kilomètres n'offrent aucun intérêt visuel. Par contre, dès que l'on bascule en surplomb de la vallée de la Romanche, deux kilomètres avant Villard Reculas, alors-là, on en prend plein les yeux, surtout si les sommets abrupts sont encore enneigés. La traversée du village est très étroite et permet de découvrir l'architecture d'autrefois, alors que la voracité immobilière s'est installée aux alentours. Toute la montée est panneautée avec l'indication "Pas de la Confession 1542 m". Sortie du village, la route se rétrécit et va nous conduire par un magnifique parcours en balcon jusqu'à ce point de vue absolument exceptionnel. Outre Bourg d'Oisans et la vallée de la Romanche, on découvre aussi une bonne partie des 21 virage qui conduisent à l'Alpe d'Huez dont on voit les bâtiments en face de nous. C'est un ravissement de descendre les deux kilomètres pour rejoindre le village d'Huez, même si ensuite il faut à nouveau affronter la pente des cinq derniers virages de la mythique montée à l'Alpe d'Huez. Le va-et vient des camions est permanent. Des saignées éventrent les rues parsemées de gravier. Un panneau indique que l'on entre dans le "Vieil Alpe" alors que l'on a tout autour de nous que des barres d'immeubles. Où est l'erreur ? Je devrais plutôt dire l'horreur. Tout compte fait, je préfère cet itinéraire peu fréquenté et riche de surprises panoramiques à la traditionnelle montée depuis Bourg d'Oisans où on est sans cesse le nez dans la pente.
00:00:00 • Refuge du Logis des Fées depuis Celliers Dessus (1840m)
Sur la route du col de la Madeleine, il faut rouler environ 600 m au-delà de Celliers-Dessus et prendre à droite une route très étroite, mais très bien revêtue. Elle nous emmène très vite dans une ambiance de haute montagne et semble nous diriger vers le fond du vallon dénudé qui est devant nous. Mais par une succession de lacets forestiers, elle va peu à peu nous déporter pour nous acheminer sur un autre promontoire. On passe devant le chalet de l'Arpettaz et par un ultime coup de cul, on arrive au refuge du logis des fées qui regarde plein sud vers le Cheval Noir (2832 m) et le haut des pistes de la station de Valmorel. Un détour sportif, qui nous fait goûter de près à la rudesse des pentes du massif de la Lauzière !
00:00:00 • Col du Calvaire de Font Romeu depuis Mont Louis (1836m)
Depuis Mont Louis, on est sur une très large route, quasiment toute droite, plus pensée pour les autos que pour les vélos. Malgré la circulation qui peut être dense, on grimpe relativement facilement dans un environnement de conifères. Pour être plus tranquille, je conseillerais plutôt de passer par Super-Bolquère. Mais la route n'est pas en très bon état et il faut éviter les nids de poule.
00:00:00 • Col du Calvaire de Font Romeu depuis Estavar (1836m)
On peut aller mettre une roue à Llivia, tout proche d'Estavar, histoire de dire qu'on est parti d'Espagne ! Les choses sérieuses commencent immédiatement dans Estavar où il y a une rampe impressionnante. Sorti du village, on est sur une très belle route, avec quelques épingles. On a vite de très beaux points de vue sur la Cerdagne. Avant Font-Romeu, on ramasse trois cols : col de Palmanill, col d'Egat (qui n'ont pas de panneau) et col de Fau (indiqué en face de super U). A la sortie de Font-Romeu, la circulation est plus intense et la déclivité s'accentue. On trouve le panneau du col juste après le virage où il y a l'Ermitage. Ce serait presque un col urbain, alors qu'on est très haut en altitude...
00:00:00 • Notre Dame du Pré depuis Moutiers (1835m)
Comment nommer cette montée où la route goudronnée se termine subitement en plein bois et sans aucune indication, 7 km au-dessus de Notre Dame du Pré ? Un peu avant, un panneau de bois indique "Bois des Allemands". Sur la carte IGN je vois "Dou de la Grange à Marc"... De Pomblière à Notre-Dame du Pré, la route est commune à celle du col du Tra. Peu avant le sommet du village, il faut prendre la petite route sur la droite appelée "route de la montagne". Elle va faire trois petits lacets dans les prés et d'où on a une très belle vue sur le village. Ensuite elle va continuellement s'élever en forêt. Après 3 km, elle passe près du camping du Glaisy où il y a un rocher d'escalade. Au milieu de l'itinéraire, on a une brève trouée qui nous permet de voir la station de La Plagne Montalbert où j'étais ce même matin.
00:00:00 • Plan Bois depuis Sangot (1826m)
Dur ! Très dur ! Je suis arrivé en haut complètement exténué. Pas de répit. Je ne tenais plus sur mes jambes. Tout le début de la montée est exposé au soleil. Les points de vue sur le Versant Soleil du Beaufortain sont magnifiques. Mais ça a dû me cuire et me tuer à petit feu. Les 2-3 km forestiers avant d'atteindre Plan Bois n'ont pas permis de me refaire la santé, bien au contraire. Je transpirais comme jamais. Bon arrêtons là. Ce fut une galère. Point barre !
00:00:00 • Signal de Lure depuis Saint Etienne les Orgues (1826m)
Lure, c'est la montagne chère à Jean Giono qui l'a souvent évoquée dans ses récits. Voici ce qu'il en dit lorsqu'il la vit pour la première fois. "Alors, un beau matin, sans rien dire, la colline me haussa sur sa plus belle cime, elle écarta ses chênes et ses pins, et Lure m’apparut au milieu du lointain pays. Elle était vautrée comme une taure dans une litière de brumes bleues." C'est donc avec cette image en tête que j'entrepris l'ascension par le versant sud, le versant Manosque. Quelle serait ma peine ?

Je dois dire que je n'ai pas éprouvé la moindre difficulté, même si bien sûr, j'ai senti qu'il y avait des passages plus ardus que d'autres (au-dessus de Notre-Dame de Lure, ou à l'approche de la station de ski). Une fois sorti de la forêt c'est un univers minéral qui s'offre à nous. La blancheur pique les yeux. C'est vrai qu'il y a une petite ressemblance avec le Ventoux, mais plus dans les couleurs et l'aridité, que dans la morphologie. Là aussi, on a installé des antennes et ça gâche l'envie de rejoindre la cime. Le panorama est exceptionnel, des Écrins au nord jusqu'à la Sainte Baume au sud, on embrasse une bonne partie de la Provence. Et ainsi, nous n'avons pas grimpé en vain.




00:00:00 • Signal de Lure depuis Valbelle (Vallée du Jabron) (1826m)
J'avais descendu ce versant en voiture et j'avais trouvé la route interminable. Je savais donc à quoi m'en tenir quant à la longueur (22 km). Et je savais aussi que l'itinéraire est presque toujours en forêt, sur un ubac, et avec beaucoup de lacets suivis de longues lignes droites.

Lorsqu'on quitte Vallebelle, la route monte en direction des falaises et de la longue muraille de Lure et on va comme buter vers cette paroi avant d'entreprendre la longue série de virages. A couvert, il ne fait rien trop chaud. On passe à proximité de la chapelle rupestre de St Pons (plutôt abîmée). Une certaine monotonie s'installe à quoi s'ajoute la fatigue. C'est pourquoi le Pas de la Graille apparaît comme une délivrance et surtout comme une récompense : la vue à 360° (à condition de poursuivre vers le sommet) est exceptionnellement étendue.
00:00:00 • Station des Menuires depuis Moutiers (1810m)
Les Ménuires se trouvent à huit kilomètres en aval de Val Thorens. On emprunte donc la même route. En montant là-haut, on ne traverse pas vraiment la station dont les vastes bâtiments s'étagent sur la gauche de la route, laissant les pentes de la Pointe de la Masse (2803 m) sur l'autre versant aux équipements pour le ski. Je ne connaissais pas Les Ménuires avant cette grimpée à bicyclette. Je ne cacherai pas que j'ai été abasourdi de découvrir une telle quantité d'immeubles de taille gigantesque. On découvre encore mieux cette réalité urbanistique lorsqu'on entreprend la montée au col de Tougnète (2405 m) par la toute nouvelle route cyclable goudronnée à l'automne 2021.
00:00:00 • Passo Tre Croci depuis Cortina d'Ampezzo (1805m)
Ce col n'était pas une découverte puisque je l'avais déjà franchi en auto à l'occasion de chacun de mes trois séjours dans les Dolomites. Mais je l'ai escaladé avec enthousiasme pour pouvoir une fois encore aller admirer le lac Misurina lorsque j'eus basculé sur l'autre versant. La pente la plus brutale est en sortie de Cortina d'Ampezzo, et ensuite la déclivité demande un effort soutenu tout du long. C'est agréable de rouler sous les mélèzes. Et si on lève les yeux, il ne faut pas longtemps avant de rencontrer les falaises blanches du Cristallo qui nous dominent au cours de ces 8 km. C'est la magie des Dolomites qui opère !
00:00:00 • Station d'Avoriaz depuis Morzine (1800m)
Je reprends partiellement ce que j'ai écrit pour le col de la Joux Verte : "C'est un peu la cohue pour traverser Morzine où rien n'est prévu pour les cyclistes, hélas. Alors, lorsqu'on se trouve sur cette montée aux larges virages bien dessinés, on se sent davantage en sécurité, même avec la présence des voitures. Et puis c'est comme chaque fois qu'on monte en altitude : on respire. Il y a toujours un léger souffle d'air pour atténuer la chaleur. Franchement, j'ai bien aimé cette montée plutôt régulière, avec le panorama qui se dégage au fil des épingles." L'arrivée à la station (interdite aux voitures) laisse une impression mitigée. En été, ce n'est pas folichon de voir tous ces bâtiments fort peu occupés. L'architecture ? Je préfère Avoriaz à Flaine. Les façades habillées de bois et aux formes plus élancées sont un peu mieux en harmonie avec la montagne. Mais ça fait tout de même une sacrée densité de bâtiments...
00:00:00 • Station de Valmeinier depuis Saint Michel de Maurienne (1800m)
Les neuf premiers kilomètres sont communs avec le col du Télégraphe. C'était la 3ème fois que je les empruntais et ils ne m'ont toujours pas parus faciles à avaler. J'ai énormément transpiré et mis du temps à trouver mon rythme. Après la bifurcation, il reste 8 km pour atteindre Valmeinier 1800. La montée se poursuit à peu près dans le même tempo, coupée par une très courte descente avant d'atteindre l'église de Valmeinier. Le final est constitué de longues épingles où la vue se dégage peu à peu sur le vallon du Mt Thabor et les sommets qui le dominent. A noter que le parking honteux n'existe plus et que la station n'est pas des pires parmi toutes celles où je suis monté. Mais en ce 5 septembre, c'était une véritable station fantôme : pas âme qui vive !
00:00:00 • Lac des Chavonnes depuis Le Sépey (1795m)
Je suis parti de Le Rosex, sur la route qui va aux Diablerets, car j'avais pour objectif de passer 4 cols ce jour-là. Tout d'abord, je suis allé au col des Voëttes (CH-VD-1341) qui est sur le versant opposé de la montagne. Une très jolie montée où les chalets fleuris s'égrainent au fil de la pente. Et puis je me suis dirigé vers La Forclaz (CH-VD-1261). Ce fut bref, mais intense. Après avoir traversé le torrent de la Grande Eau, la route file tout droit dans la pente pour déboucher un peu au-dessus du village qui est aussi un col répertorié. Là, on peut s'offrir un petit supplément, le col de la Golette (CH-VD-1408). Pour cela il suffit d'emprunter la route nommée "chemin du tour de la Golette" et qui nous fait faire le tour de la montagnette qui domine le village. Enfin, avant le lac des Chavonnes, une belle récompense nous attend : le col de Vy Boveyre (CH-VD-1796) qui est aussi le plus haut col routier du canton de Vaud. L'ascension débute à travers champs, sur une pente bien affirmée. Elle se poursuit à travers bois de façon un peu atténuée. Un double lacet marque l'entrée dans les alpages sommitaux où se succèdent les barrières canadiennes. On passe le col (non panneauté) et la route redescend vers le lac des Chavonnes que l'on aperçoit très vite sur notre gauche. La route goudronnée s'arrête un peu avant de l'atteindre. Au-dessus du lac, on voit les remontées mécaniques de Bretaye et de Chamossaire. Mais ce qui mérite le plus d'être mentionné, ce sont les Tours d'Aî (2331 m) et de Mayen (2327 m) qui tout au long de la journée se sont offert à ma vue chaque fois que je regardais vers l'ouest du côté de Leysin. Remarquables. Vraiment remarquables !
00:00:00 • Col de la Coche depuis Saint André d'Embrun (1791m)
C'est le dernier col routier des Hautes-Alpes que je n'ai pas encore grimpé. Ce n'est pas difficile de deviner pourquoi. Il est un peu à l'écart des prestigieux axes de passage et ne communique avec aucun autre col goudronné. Je me hardis donc à lui rendre visite ce lundi 31 août 2020. Le temps est au beau fixe. Je ne risque rien. L'arrivée à St André d'Embrun n'est pas des plus faciles. Faut-il ou ne faut-il pas suivre la route de Crévoux ? Enfin me voilà au hameau des Lagiers et à partir de là, il n'y a plus qu'un seul chemin possible. Mais quel chemin ! Au bout de 2-3 km, il y a un brusque passage supérieur à 15% et.. plus de goudron et le précipice sur la gauche. C'est pas le moment de tomber. Je préfère passer à pied. Lorsque je suis au-dessus du raidard, je me retourne et je découvre une vue splendide sur la vallée de la Durance et le bout du lac de Serre-Ponçon et de l'autre côté de la vallée, le Mont Guillaume et la Tête de l'Hivernet. Je n'ai pas sué pour rien ! Mais je ne suis pas encore au sommet. Je remonte sur ma machine et j'ai bien du mal à retrouver un rythme. La pente n'est pas démesurée, mais il y a sans arrêt des trous, du gravier, des branchettes. Il vaudrait mieux être-là avec un VTT. Enfin voilà le virage qui fait bifurquer à droite et repartir dans la direction opposée. C'est un peu comme si on montait en spirale pour finir. Et il y a même des panneaux indicateurs (j'aurais préféré les voir à St André !). Alors que je croyais que la pente s'adoucirait, voici que je dois me mettre en danseuse. J'en ai un peu marre de ce régime. Ouf ! Voici le col dans une clairière où on a érigé un cabanon. Un panneau de bois indique la direction du col de Valbelle. Mais celui-ci n'est pas pour moi. Je me contenterai de redescendre en évitant les trous et une gamelle inopportune.
00:00:00 • Les Bauches depuis Landry (1787m)
Plus de 1000 m de dénivelé à avaler, ce n'est pas rien. Cela va se faire en deux temps. Tout d'abord, l'accès à la station de Montchavin les Coches (les deux villages étant distants de 3 km). Cela se fait par la rituelle route de station, large, avec ses longues rampes et ses épingles, dans la forêt la plupart du temps. Aux Coches, joli panorama sur Vallandry et sur les aiguilles qui dominent la station des Arcs. Et puis la route va peu à peu se glisser à l'aveugle dans un étroit vallon, bien signalé "les Bauches". La pente forcit quelque peu et le bitume fout le camp par endroit. Ça devient pénible. Heureusement, il y a un bon replat avant d'atteindre un chalet d'alpage, puis le télésiège des Bauches. De là, jolie vue sur les pentes de la Roche de Mio (2739 m), où convergent les remontées mécaniques de La Plagne.
00:00:00 • Col de Bassachaux depuis La Chapelle d'Abondance (1783m)
Le col de Bassachaux est le second col goudronné le plus élevé du département de la Haute-Savoie : 1783 m. Il n'est accessible sur route que par le versant de Chatel. La montée du col ne commence réellement qu'à Pré la Joux. Mais pour arriver jusque-là, il a fallu remonter toute la vallée d'Abondance. La longue ligne droite entre Chatel et Pré la Joux a commencé à donner le ton de la difficulté. Mais ce n'est rien en comparaison des lacets qui conduisent à Plaine-Dranse, avec le télésiège qui passe au-dessus de la route. Ça se monte en costaud pour aboutir contre la paroi humide et ruisselante. Quand on a dépassé la station intermédiaire, l'horizon se dégage, mais ça monte toujours fort. Il n'y a que le dernier kilomètre qui est plus tranquille, avec une belle vue sur le Mont de Grange (2432 m) et les champs de myrtilles. Si on poursuit un petit peu après le col, on aperçoit le lac de Montriond et la route du col de la Joux Verte.
00:00:00 • Col de la Croix depuis Aigle (1776m)
Au cours de ce long itinéraire (30 km), on va passer de la vallée du Rhône aux glaciers des Diablerets. On peut donc imaginer la diversité des paysages que l'on va rencontrer. Pour s'extirper de la vallée, la route va tout d'abord s'élever dans les vignes par une série de lacets assez sévères. La vue rétrospective sur Aigle et son château est remarquable. Ensuite, c'est une longue rampe collée à la montagne. La route est en surplomb du ravin. On passe sous des paravalanches. La rudesse montagnarde se fait sentir. C'est ainsi que l'on arrive au Sépey qui est comme un carrefour vers des destinations prestigieuses. Sur la gauche, Leysin; un peu plus haut sur la droite Les Diablerets; et tout droit, le col des Mosses et le Pays d'En Haut. On est déjà à plus de 1000 m d'altitude lorsqu'on s'engage vers les Diablerets. C'est le moment de reprendre des forces sur cette longue portion avec peu de déclivité et une circulation bien moins dense qu'au départ. Ça vaut le coup de regarder en arrière pour voir les Tours d'Aï et de Mayen. Après Les Diablerets, on a du costaud en terme de déclivité (8%), et si on est fatigué, ça peut faire mal aux jambes. Mais la pente est plutôt régulière. La circulation presque inexistante permet de bien profiter de l'ambiance de haute montagne, même si les glaciers ne sont plus ce qu'ils ont été.
00:00:00 • Col de la Croix depuis Les diablerets (1776m)
La route qui monte au col contraste par sa tranquillité et sa rudesse alpine avec le racolage commercial que l'on trouve aux Diablerets comme dans n'importe quelle station de sports d'hiver. Il y a une vraie ambiance de haute montagne avec les glaciers qui subsistent et les falaises. Pour ce qui est de la pente, elle est très régulière entre 7,5% et 8,5% tout du long. Eh oui, il faut fournir un petit effort, mais on est bien récompensé par la majesté des lieux.
00:00:00 • Col de la Croix depuis Bex (1776m)
Je suis parti de Châtel, j'ai rejoint la vallée du Rhône et puis je suis monté au col de la Croix en ayant d'abord fait l'aller-retour au col de Bretaye. Une excursion avec beaucoup de dénivelé dont je garde un très bon souvenir. Il y a une grande variété de paysages. On passe des vignes aux pâturages, de la plaine urbanisée à la coquette et majestueusement suisse station de Villars-sur-Ollon. Les passages les plus difficiles sont dans les vignes du côté de Devens-Fenalet et puis le final après Villars. Après la station, il n'y a quasiment plus de circulation et on apprécie d'autant mieux le paysage environnant.
00:00:00 • Col de la Croix depuis Ollon (1776m)
Comme pour l'itinéraire au départ d'Aigle (tout proche), on quitte la vallée du Rhône pour grimper sur les hauteurs où le ski est roi. Jusqu'à Villars sur Ollon, on garde un large point de vue sur la vallée et les montagnes du Chablais en face. Tout comme pour Aigle, on débute dans les vignes, la où la pente se fait le plus sentir. La circulation est intense et rompt le charme habituel de ce type de montée. On comprend pourquoi il y a tant d'autos quand on voit à quel point l'urbanisation a envahi tout le secteur de Chesières, avant Villars sur Ollon. Passé la station et son animation, et alors que la pente reprend de l'intensité, on se retrouve dans une ambiance plus tranquille, avec les sommets des Diablerets en point de mire.
00:00:00 • Station de Méribel depuis Moutiers (1775m)
Méribel Mottaret est le terminus d'une montée qui se fait en trois temps. Je suis parti de Salins-les-Thermes, ce qui m'a valu de subir l'intensité du trafic lié aux chantiers en cours dans toutes les stations de la vallée. Passée la bifurcation de Brides-les-Bains la circulation devient moins intense, mais la pente plus ardue avec un 8% constant jusqu'au village des Allues. Les cinq kilomètres suivants jusqu'à Méribel nous permettent de goûter à une montée plus facile avant de découvrir les chalets qui font la réputation de la station en s'étageant sur toute la pente. On est alors au cœur du domaine skiable et le final vers Méribel Mottaret demande à nouveau un effort soutenu. Ce qui était autrefois un terminus peut maintenant se prolonger avec l'ascension du col de la Loze. Il suffit de revenir à Méribel et de bien suivre la direction Méribel 1600 où on trouvera la route réservée aux vélos et aux randonneurs.
00:00:00 • Chalets de la Faverge depuis Moutiers (1764m)
C'est ce que j'ai dû faire en poursuivant la route au-delà du col du Pradier (voir la fiche de ce col).
00:00:00 • Col de l'Echelle depuis La Vachette (1762m)
En partant de La Vachette, on remonte toute la Vallée de la Clarée, sur une belle route qui longe la rivière. Le dénivelé est modeste et on progresse avec entrain, de village en village. Deux kilomètres avant Névache, il faut prendre à droite et tout de suite, la route change de caractère. On s'élève très vite pour être en balcon au-dessus de la route d'où l'on vient. On entre ensuite sous les pins. Après deux lacets, on arrive au col qui se prolonge par une longue combe que se partagent les conifères et les prés. On est presque étonné d'être à plus de 1700 mètres d'altitude et de ne pas être exténué.
00:00:00 • Col de l'Echelle depuis Bardonecchia (1762m)
Sur le versant italien, le décor est nettement plus escarpé que sur le versant Clarée. On passe au village de Mélezet qui a beaucoup de similitudes avec les villages des Aravis ou du Beaufortin : beaux chalets fleuris et artisanat montagnard. Du village-station, on voit les lacets de la route taillée dans la montagne et ça impressionne. Mais il faut tout d'abord franchir une rampe assez difficile pour atteindre Pian del Colle. On laisse ensuite la route qui part à droite vers la Vallée Étroite, pour gravir la succession de lacets ponctués de deux tunnels. A vrai dire, c'est moins difficile qu'il n'y paraissait depuis le bas, même si l'arrivée au Mauvais Pas se fait par un ressaut acrobatique. C'est un plaisir de gagner le col par une large et lumineuse combe plantée de mélèzes.
00:00:00 • Col de Joux verte depuis Morzine (1760m)
C'est un peu la cohue pour traverser Morzine où rien n'est prévu pour les cyclistes, hélas. Alors, lorsqu'on se trouve sur cette montée aux larges virages bien dessinés, on se sent davantage en sécurité, même avec la présence des voitures. Et puis c'est comme chaque fois qu'on monte en altitude : on respire. Il y a toujours un léger souffle d'air pour atténuer la chaleur. Franchement, j'ai bien aimé cette montée plutôt régulière, avec le panorama qui se dégage au fil des épingles. C'est un peu plus monotone sur la fin avec la route qui file presque tout droit, mais on est revigoré à l'idée de savoir que le plus gros de la montée est déjà réalisé.
00:00:00 • Col de Joux verte depuis Montriond (1760m)
Il faut prendre le temps de longer le lac de Montriond sous la falaise, car ensuite la route va monter très fort par une série de lacets jusqu'au hameau des Lindarets réputé pour la présence de ses chèvres. Attention à ne pas trop transpirer, car les biquettes vous lècheraient volontiers. Passé ce folklore caprin, on entre dans la forêt d'épicéas et par une série de longues épingles on atteint le col au moment de rejoindre la route d'Avoriaz.
00:00:00 • Notre Dame de la Salette depuis Corps (1757m)
Le buisness catho installé au cœur de la montagne. Mais à qui on doit la magnifique route qui se termine au sanctuaire. On suit le même itinéraire que pour le col des Prés Salés d'où on voit Notre Dame de la Salette, 3 km plus haut. Le dernier kilomètre est difficile.
00:00:00 • Pralognan la Vanoise depuis Bozel (1750m)
Pralognan a été ma toute première destination de vacances et de randonnée, voici plus de 45 ans. J'avais donc une certaine impatience à y retourner, accompagné de mon ami Dominique qui me nomme sans coup férir le nom de tous les sommets et de tous les cols environnants. Le bas de la vallée, de Bozel au Planay, au pied de l’altière pyramide du Grand Bec, a bien changé puisqu'on ne voit plus les lueurs rougeoyantes des usines électrométallurgiques. Mais la route est restée la même, avec sa longue série de lacets qui nous amène peu à peu sous les hautes parois. Un long replat nous conduit du village du Planay au pied des rochers des Platières. La reprise de la pente nous surprend alors quelque peu, surtout si elle est comme aujourd'hui accompagnée d'un fort vent contraire. Pralognan apparait enfin, niché au pied d'une multitude de parois à l'allure austère dans le contrejour automnal. Nous nous arrêtons au pied du bouquetin, emblème de la Vanoise, pour avaler notre casse-croute. Mais un méchant vent, accompagné de quelques gouttes venues des hauteurs sombres de la calotte glaciaire qui trône sur la vallée nous oblige à repartir assez vite. Qu'importe, nous allons continuer notre route au milieu des ors de la forêt, avec ces vers d'Anna de Noailles en tête et chantés par Julos Beaucarne :

"Voici venu le froid radieux de septembre

Le vent voudrait entrer et jouer dans les chambres (...)

Les feuilles dans le vent courent comme des folles;

Elles voudraient aller où les oiseaux s'envolent,

Mais le vent les reprend et barre leur chemin

Elles iront mourir sur les étangs demain"


00:00:00 • Bois du Chênevier depuis Sechilienne (1731m)
Je suis monté là en croyant faire le Pas des Escaliers (1700 m). Mais depuis, ce col a été supprimé du catalogue des Cent Cols. Qu'importe ! J'ai gravi cette route fort longue et fort ingrate. Ça m'a au moins permis de découvrir les paysages dénudés de la station de La Morte et puis la route forestière terminale. On n'a jamais l'occasion de souffler. Je croyais voir des lacs, mais j'en fus pour mes frais. Ils ne sont pas visibles de la route. Et du coup je n'ai pas réussi à évacuer le sentiment d'hostilité que j'éprouvais en venant jusque-là.
00:00:00 • Port del Canto depuis Adrall (1730m)
Col gravi dans une grande solitude, loin derrière les autres membres du groupe. Je ne peux pas dire que j'en garde un mauvais souvenir, à cause de sa sévérité, sauf peut-être dans les premiers kilomètres. Non. Simplement, ce jour-là, je n'avançais pas. Il y a des jours comme ça au cours des randonnées itinérantes. Un manque d'énergie qui vous éjecte irrémédiablement du groupe. La route est impeccable, avec de très beaux points de vue.
00:00:00 • Val Pelouse depuis La Rochette (1728m)
Val Pelouse est une station de ski fantôme qui a fonctionné de 1972 à 1986. De ces années conquérantes, il reste une large route d'accès qui aboutit à un parking déserté. Après avoir lu les commentaires de mes prédécesseurs, je m'attendais à bien souffrir, voire à mettre pied à terre. Ce ne fut pas le cas. Je devais être en état de grâce ! Je suis monté le matin, ce qui m'a évité de souffrir de la chaleur. Depuis La Rochette, j'ai eu l'impression que ça montait progressivement, avec trois ou quatre replats assez courts et une accentuation du dénivelé après le passage du dernier hameau. Les épingles sont nombreuses, ce qui permet de bien se relancer. De ce fait, je ne suis pas vraiment d'accord avec la comparaison qui est faite avec le relai du Chat où les lignes droites sont beaucoup plus longues et les passages à 10% ou plus bien plus fréquents. Mais j'acquiesce à tout ce qui est dit concernant l'absence de vue et la monotonie, aussi bien que sur la dégradation de la route qui devient préoccupante par endroits. La descente me fait un peu changer d'avis en ce qui concerne la vue. En fait, on a de très beaux points de vue sur les sommets proches, ainsi que sur le Granier ou les Bauges. En montant, je devais avoir le nez dans le guidon comme on dit, et pris par l'effort, je n'ai pas vu les ouvertures dans la forêt.
00:00:00 • Col des Annes depuis Le Grand Bornand (1722m)
Le col des Annes a été goudronné récemment jusqu'en haut (2006 ?). Auparavant, c'était une piste pour desservir les chalets d'alpage. Il ne faut donc pas s'étonner de son tracé et de sa difficulté, ou de sentir très fort la vache par endroits. A partir du Grand-Bornand, nous avons environ quatre kilomètres assez paisibles pour remonter la Vallée du Bouchet jusqu'à la chapelle des Plans. A partir de là, c'est une montée très ardue mais toujours à découvert dans les alpages, ce qui nous permet de bien voir la chaîne des Aravis sur notre droite. Le plus terrible dans cette montée, c'est qu'on n'arrive pas à estimer la difficulté qui est devant nous. Comme on voit la route de loin, on croit que ça va aller et puis ça s'avère beaucoup plus difficile que ce que le visuel laissait croire. Alors, avec ces désillusions on finit par s'épuiser et on lutte pour ne pas mettre pied à terre. Le vélo ça se passe autant dans la tête que dans les jambes. Et ici, il faut être fort mentalement. Je suis tout de même monté d'une traite, mais pas avec le sourire !
00:00:00 • Station de Luz Ardiden depuis Luz Saint Sauveur (1720m)
Monter à Luz-Ardiden 15 jours après le Tour de France, c'est la garantie d'avoir une route en parfait état, sur un revêtement tout neuf. Un vrai plaisir que de grimper là ! On a aussi un peu de lecture avec les noms des champions inscrits tout du long. Je ne sais pas si les répétitions de "Attaque de Pierre Rolland" sont une moquerie ou un véritable encouragement. Quant aux indépendantistes basques, ils semblent passablement revendicatifs, mais connaissant mal cette langue, je n'ai pas compris qui étaient les bâtards et les enculés. Vous le voyez, il y a de quoi vous divertir tout au long de ces 14 km d'ascension que j'ai effectués un dimanche matin, sans savoir au préalable que la route est réservée aux cyclistes tous les dimanches matins de juin, juillet et août. Comme il avait plu toute la journée de la veille, la nébulosité était intense et je n'ai pas pu voir les sommets dégagés. Je suis arrivé à la station avec un petit 11° et dans le brouillard. Heureusement, ça ne m'a pas empêché de profiter de la jolie vue sur les virages superposés qui composent le final de la route. Comme la montée est plutôt régulière, avec des pourcentages qui ne varient guère du début à la fin, je me suis régalé de faire aussi bien que les coureurs. Pas en temps, bien évidemment. Mais je suis arrivé en haut, tout aussi bien qu'eux !
00:00:00 • Roche Beranger (Station de Chamrousse) depuis Uriage les Bains (1715m)
Je n'étais jamais allé à Chamrousse. Découvrir cette montée sur le site fut une bonne aubaine pour aller voir cette station olympique. Le départ d'Uriage ne fut pas du tout de mon goût. Une circulation de dingue, sur une route sans accotement. Je n'en menais pas large ! Surtout que c'est là que la pente est la plus raide. Heureusement, tout s'est calmé après avoir pris la direction de Chamrousse à la sortie du village de St Martin d'Uriage. La pente reste ardue grosso modo jusqu'à l'auberge des Seiglières. Et ensuite, c'est un vrai plaisir de pouvoir remettre du braquet sur une route très roulante. On reste toujours en forêt. Les moments où on peut voir la vallée ou les pointes de Belledonne sont rares. On découvre la station au tout dernier moment, lorsqu'on y arrive. Pas jolie jolie, mais avec des bâtiments pas trop les uns sur les autres.
00:00:00 • Roche Beranger (Station de Chamrousse) depuis Vaulnaveys le Haut (1715m)
Tout comme pour l'itinéraire par les Seiglières, ce sont les premiers kilomètres qui sont les plus ardus. Il faut prendre la route qui longe le golf et se hisser au fil des épingles vers la forêt. C'est dur jusqu'à Prémol où on croise une première petite tourbière. Deux kilomètres plus haut, voici la réserve naturelle du Luitel. Il faut prendre la petite route qui conduit à Séchilienne pour voir le lac en voie de comblement et le panneau qui mentionne le col Luitel. Le final de la montée devient plus roulant, mais provoque une vraie impression de monotonie au fil des courbes d'où n'émerge jamais un panorama. L'arrivée à la station n'est pas folichonne à la vue des bâtiments qui ont plus ou moins bien résisté à l'épreuve des ans.
00:00:00 • La Bérarde depuis Les clapiers (1711m)
Je ne savais pas, en partant de Bourg d'Oisans, que j'empruntais cette route l'année de son centenaire. C'est en visitant le musée de St Christophe en Oisans que j'ai appris que la première automobile était arrivée à la Bérarde le 13 juillet 1921. Vue l'étroitesse de la route, ça a dû être une authentique aventure ! Sitôt que l'on quitte la vallée de la Romanche pour remonter celle du Vénéon, on prend la direction sud. A partir de là, le grondement tumultueux du torrent nous accompagne tout du long. Sa couleur bleue est tout à fait exceptionnelle et ne manque pas d'attirer le regard, surtout au retour lorsqu'on le domine de très loin et de très haut. Pour moi, la grimpée se divise en trois parties à la configuration bien spécifique. 1- le tronçon Les Clapiers-Bourg d'Arud qui sur ses 8 km est un banal fond de vallée dominé par des pentes abruptes très caractéristiques de l'Oisans. La déclivité est modeste, à peine un peu plus marquée au passage de deux courtes bosses. Au-dessous du village de Vénosc, il y a un télésiège qui permet d'accéder à la station des Deux-Alpes. 2- Bourg d'Arud-St Christophe en Oisans. C'est là qu'il va falloir montrer ses qualités de grimpeur ! Dès qu'on a traversé le Vénéon à Bourg d'Arud, la pente se dresse et après deux épingles, on affronte une longue rampe à plus de 11% qui nous amène à Plan du Lac où on traverse à nouveau le torrent. S'en suit un replat un peu féérique où l'on commence à apercevoir loin devant les hauts sommets des Écrins. Et sur la gauche, on devine les lacets de la route suspendue au-dessus du vide. Belle image pour évoquer ce qu'a dû être la peine des hommes qui ont conçu cet ouvrage. L'épingle qui nous hisse à la hauteur du cimetière de St Christophe est une des plus difficiles que j'ai eu à négocier de ma longue vie de cyclo. Mais la récompense est vite là car après cela, la déclivité va être très amoindrie. 3- St Christophe-La Bérarde. Je ne me souviens pas d'avoir pédalé à une aussi haute altitude, sur une aussi longue distance (11km), avec autant de facilité. La pente est à peine marquée dans une ambiance de haute montagne fabuleuse. La configuration ne varie jamais : moraine sur la gauche, profond ravin sur la droite et sommets qui se rapprochent devant. Deux petits tunnels viennent agrémenter ce parcours où les hameaux inoccupés l'hiver se succèdent à intervalle régulier. La Bérarde, temple de l'alpinisme, avec la Meije, le Pelvoux, la Barre des Écrins, ne m'a pas vraiment enthousiasmé. J'ai été un peu déçu de n'y trouver que cafés et crêperie comme dans n'importe quel autre endroit. Heureusement, il me restait le bonheur du cheminement et la joie simple de regarder les sommets.

Je ne savais pas en venant à la Bérarde cette année-là, que trois ans plus tard (21 juin 2024), le hameau serait ravagé par des pluies torrentielles et que la chapelle serait emportée par les flots dévastateurs.




00:00:00 • Col d'Aubisque depuis Laruns (1709m)
Gravi au cours de la 2ème étape de la traversée des Pyrénées, l'après-midi, après Marie-Blanque le matin. J'ai hâte de grimper, car je suis déjà passé trois fois en voiture à ce col, et à chaque fois il m'a laissé une impression extraordinaire. Une vue à 360°. Une immensité de pâturages avec des vaches en liberté. Là-haut, on comprend que l'air de la montagne est bon pour la santé ! De Laruns, je ne retiens que les maisons aux toits d'ardoise. Ça grimpe gentiment jusqu'à Eaux-Bonnes où règne un petit air d'autrefois avec les établissements thermaux. Le pourcentage se durcit ensuite, en particulier quand on rencontre les paravalanches. Et ça dure jusqu'à la station de Gourette (où je suis venu en juillet 1999, pour l'éclipse de soleil). Pour finir, les quatre derniers kilomètres sont plus enroulés les uns au-dessus des autres, avec des vues plongeantes sur là d'où on vient. Mon désir de voir le sommet réussit à calmer les crampes qui commencent à se faire sentir. Il est temps d'arriver ! Un grand, un très grand bonheur !
00:00:00 • Col de Creu depuis Olette (1708m)
Je venais du col de la Llose et je n'ai donc fait que les quatre derniers kilomètres sur ce versant. Je me souviens que, distancé par mes compagnons, j'avais pédalé dans un silence total, me demandant où cette route pouvait bien conduire. C'est désertique à souhait ! Pas âme qui vive ! Il y a des à-coups terribles qui font tirer la langue. Franchement, je fus soulagé de voir le sommet... et de retrouver les copains.
00:00:00 • Col de Creu depuis Matemale (1708m)
En venant de Montlouis, on passe à la Quillanne d'où on descend vers Matemale. A partir de ce village, ça monte fort : jamais en-dessous de 6%. On est dans la forêt, tout comme au sommet où il y a de nombreuses possibilités de randonnée pédestre. La descente vers Olette ne s'oublie pas. On voit bien le tracé de la route qui dégringole, avec quelques toboggans impressionnants. Pour ma part, j'ai bifurqué juste avant Railleu pour aller vers le col de la Llose. Et en passant je suis allé faire le col de Jouel qui est à gauche dans la montée, sur une toute petite route où un panneau prévient qu'elle n'est pas déneigée.
00:00:00 • Station de La Toussuire depuis Saint Jean de Maurienne, via Saint Pancrace (1705m)
On commence par emprunter la route du col de la Croix de Fer et puis on tourne sur la droite pour rejoindre le village de St Pancrace. C'est ensuite, pour monter aux Bottières que j'ai éprouvé beaucoup de peine. J'avais l'impression de ne pas avancer, le nez dans la pente, et même pas une vue agréable pour me distraire. Était-ce parce que c'était en plein après-midi, alors que j'ai plutôt l'habitude de rouler le matin ? Au bout d'un replat, on trouve Le Collet (1298 m), et puis on rejoint à flanc la route qui monte directement de Fontcouverte. Les derniers kilomètres, plus dégagés, permettent de mieux apprécier les sommets environnants et... la station qui se profile, ainsi que celle du Corbier, un peu en contrebas. Je ne peux pas dire que j'ai été admiratif des barres d'immeubles ni du béton omniprésent.
00:00:00 • Station de La Toussuire depuis Saint Jean de Maurienne (1705m)
J'ai trouvé toutes les grimpées en Maurienne difficiles. Celle-ci n'échappe pas à la règle. J'ai sué comme une bête, alors qu'il ne faisait pas particulièrement chaud et que le ciel était plutôt couvert. Ça grimpe sec pour sortir de St Jean de Maurienne sur la route de la vallée de l'Arvan qui mène au col de la Croix de Fer. Au bout de 5 km, on bifurque sur la droite en direction des stations du Corbier et de La Toussuire. La montée en lacets jusqu'au village de Fontcouverte offre de belles perspectives sur les Aiguilles d'Arves. On a ensuite deux possibilités pour arriver à La Toussuire. Soit une route en lacets qui monte direct, soit le passage par le village de Villarembert puis la station du Corbier. J'ai choisi la deuxième option, pour voir le village de Villarembert qui est le lieu de tournage du film qui a eu la palme d'or à Cannes cette année : anatomie d'une chute. Après un bref replat, la route s'en va sous la falaise où elle a un parcourt assez acrobatique. La station du Corbier a quelque chose d'assez choquant avec ses tours immenses. Ferait-on encore cela aujourd'hui ? Les derniers kilomètres sont assez paisibles dans les alpages, avec vue sur des chalets. Tiens, La Toussuire aurait été construite dans un autre esprit que Le Corbier ? Il faut aller jusqu'au cœur de la station pour découvrir des barres d'immeubles de plusieurs centaines de mètres de long pour se rendre compte que non...
00:00:00 • Col du Pré depuis Lac de Roselend (1703m)
La grimpée depuis le lac de Roseland revient à faire partir du col du Méraillet. C'est un petit détour de 3 km que l'on peut facilement effectuer en allant ou en revenant du Cormet de Roseland. En ce matin d'août, c'est un brouillard tenace qui m'a enveloppé tout du long, ne me laissant que des regrets quant au panorama invisible. Dommage !
00:00:00 • Col du Pré depuis Beaufort (1703m)
Je m'en faisais tout une montagne de ce col du Pré. Pour l'avoir franchi en voiture, sur une route étroite où l'on croise difficilement et avec une multitude d'épingles, j'en gardais un souvenir périlleux. C'est pourquoi je me décidai à le grimper assez tardivement. Eh bien ce fut un véritable régal au milieu des pâturages où résonnent les clarines des belles tarines.

On s'élève au-dessus du clocher de Beaufort par une série de courtes épingles empilées les unes sur les autres. Ensuite, on a toujours des lacets, mais beaucoup plus étirés jusqu'à ce qu'on atteigne un large vallon où s'éparpillent les fermes d'alpage. Au loin, se dresse le Grand Mont du haut de ses 2686 m. L'arrivée à Arèches se fait sur un dénivelé beaucoup plus modéré. Que de constructions nouvelles ! On quitte le village sur des pentes à nouveau très soutenues et on progresse toujours dans les pâturages. On laisse sur la droite la route qui grimpe vers le barrage de St Guérin pour enfiler une série de lacets qui nous permettent de nous approcher du hameau classé de Boudin. Dans les derniers kilomètres, la pente ne fléchit pas. Mais quelle récompense lorsqu'on aperçoit soudain la pyramide enneigée du Mont-Blanc. La descente vers le barrage de Roseland sur l'autre versant est sans doute un des panoramas les plus sublimes qu'il se puisse contempler dans les Alpes !

Il y a tout ce qui peut faire plaisir à un amoureux de la nature et de la montagne dans ce col du Pré. Il faut aller le chercher à la force du jarret, mais il nous rend au centuple les efforts accomplis par la majesté de ses paysages. Ici, les hommes ont eu l'intelligence de préserver leur territoire.


00:00:00 • Montagne de Lachens depuis Col de Clavel (1700m)
Je suis monté en plein midi, le 15 septembre. La température était idéale. La presque totalité de la montée se fait en forêt. Il n'y a guère que le dernier kilomètre qui est à découvert. Heureusement que le mistral s'était calmé, alors qu'il soufflait incroyablement fort la veille. Il y a pas mal de gravillons sur la route. Mais alors que je croyais vivre une descente épouvantable, je l'ai finalement trouvée acceptable. Sans doute parce qu'il n'y a pas de trous dans le bitume. Ça donne de la confiance. La déclivité est assez régulière entre 7,5% et 8,5%, avec quelques passages plus doux très appréciés. C'est le dernier kilomètre qui est le plus rude. Mais comme la vue est superbe, l'effort consenti est accepté. La vue sur la mer dans l'ultime épingle est grandiose. Mais il ne faut pas oublier le panorama sur les montagnes du Verdon et des Alpes au nord ou celles de la Sainte Baume loin à l'ouest.
00:00:00 • Col de Gleize depuis Col Bayard (1696m)
Que l'on vienne de Gap, ou que l'on vienne de La Fare, on a déjà passé de beaux pourcentages pour venir au col Bayard. A partir de là, on est sur une étroite route forestière que l'on ne soupçonne pas être aussi raide. Il m'a fallu me mettre en danseuse très souvent pour éviter de mettre pied à terre. Heureusement que l'on a la maison forestière en point de mire pour juger de l'effort qu'il reste à faire. Rarement arrivé au sommet d'un col avec le cœur qui cogne aussi fort !
00:00:00 • Col de Joux Plane depuis Samoëns (1691m)
J'ai grimpé Joux-Plane à l'occasion du passage d'une étape du Tour de France où Mariano Martinez et Christian Levavasseur se sont disputé la victoire. A quelques encâblures du sommet la pente se radoucit et j'ai lancé un petit sprint, ce qui m'a valu d'entendre de la bouche d'une dame "Il ne doit pas arriver depuis en bas à cette allure celui-là". Oh, que non ! Mais j'étais tout de même assez fier de franchir ce col pour la deuxième fois et avec une certaine allégresse.

La sortie de Samoëns est brutale (surtout après la tranquille remontée de la vallée du Giffre depuis Taninges). Il faut serrer les dents, prendre son rythme et imaginer la majesté des pâturages et le petit lac qui nous attendent plus haut. Il n'y a pas de répit jusqu'au col et plus aucun virage quand on est sorti du couvert des épicéas. Le vide à gauche et la pente à droite avec les sommets de la Bourgeoise et de Nant-Golon. Le cœur tape bien fort, mais ce sera une ascension réussie de plus, dans une ambiance particulière due à la foule des spectateurs.
00:00:00 • Col de Joux Plane depuis Morzine (1691m)
Le versant Morzine est très différent du versant Samoëns, non pas par la difficulté de l'ascension qui est un peu similaire (même si les deux derniers kilomètres après le col de Ranfolly sont très relax), mais par l'ambiance dans laquelle on évolue. Le départ de Morzine est très urbanisé, la pente ne semblant pas être un handicap pour la promotion immobilière ! Ensuite, même si l'on grimpe un temps à couvert, on retrouve assez vite les remontées mécaniques et leur morne univers de ferraille et de câbles. Quitte à serrer les dents pour monter, je préfère largement l'ambiance plus champêtre du versant sud.
00:00:00 • Chalet de Charmant Som depuis Grenoble (1680m)
C'est la route goudronnée la plus élevée de tout le Massif de la Chartreuse. J'ai grimpé là-haut à la suite du col de Porte, en venant de St Laurent-du-Pont, et toujours avec la même présence nuageuse qui se densifiait au fil de la montée. Ça m'a permis de ne pas transpirer, car il faut bien le reconnaître, les quatre kilomètres forestiers sont extrêmement ardus, malgré les nombreux lacets. Le département a eu la bonne idée de placer tout le long du parcours, exactement là où elles ont été prises, des photos qui témoignent de la construction de la route, en 1936. En redescendant, je me suis arrêté vers chaque cliché. J'ai ainsi pu mesurer quelle a été la peine des hommes qui ont œuvré à mains nues sur ce chantier titanesque pour l'époque. Aujourd'hui quand nous empruntons cette route bien asphaltée, nous ne nous doutons plus de ce que fut ce projet gigantesque. Parvenu à l'alpage, j'ai entendu les sonnailles des vaches, mais je ne les ai pas vues.
00:00:00 • Col du Solude depuis La Paute (1680m)
Sur la carte Michelin, il y a des pointillés rouges, ce qui signifie route dangereuse. Je m'attendais donc à trouver une route redoutable, mais ce ne fut pas le cas. Les premiers kilomètres sont communs au col d'Ornon. On bifurque ensuite sur la gauche et dès que l'on a passé le pont sur la Lignarre, on attaque une rude montée à plus de 8% de moyenne, sur 9 km complètement à couvert jusqu'au village de Villard-Reymond. Je ne peux qu'avoir de l'admiration pour ses habitants qui vivent toute l'année dans ce lieu perché et difficile d'accès. Mais je peux aussi leur envier le magnifique panorama dont ils jouissent face à l'Alpe-d'Huez et au Pic Blanc. Le col du Solude est encore un peu au-dessus du village. Je ne suis pas mécontent d’y trouver un banc pour m'asseoir en mangeant mes vivres de course. Aujourd'hui, je vais poursuivre avec le col de Sarenne et les Deux-Alpes. Je redescendrai par là où je suis monté, mon vélo n'étant pas adapté à la piste en terre qui arrive de Villard-Notre-Dame.
00:00:00 • Station du Pla d'Adet depuis Vignec (1680m)
Je ne peux pas écrire sur le Pla d'Adet sans me souvenir de la victoire de Raymond Poulidor sur le Tour de France 1974. L'exultation des reporters radio retentit encore à mes oreilles ! Et me voici à mon tour à vouloir dompter cette pente infernale. Ça me parait presque être irréel, même si ce qu'il va falloir avaler de dénivelé est très présent. En effet, depuis St Lary Soulan, il suffit de lever la tête pour voir la route qui s'en va à flanc de pente pour nous conduire à la station dont on devine les bâtiments au-dessus de la falaise. Sitôt passé le village de Vignec, la pente s'installe pour aller chercher la première épingle. C'est comme un mur qui se dresse devant moi. Vite mettre le tout petit développement pour ne pas caler. Et puis appuyer sur les pédales, vaille que vaille. Je n'avance pas très droit, mais j'avance. J'essaie de ne pas regarder ma roue avant, mais un peu plus loin devant. Il faut y croire ! La brutalité initiale de la pente est maintenant digérée et j'ai trouvé mon rythme de pédalage. Je sais que je vais parvenir au sommet ! Après une seconde épingle, voici le village de Soulan où je ne rêve pas d'habiter. Je ne me vois pas faire cette grimpée à la fin de chaque sortie cyclo ! Le soleil qui brillait si fort tout à l'heure se voile quelque peu. Voici les granges d'Espiaube. Une large courbe à gauche emmène en forêt sur une pente un peu atténuée vers la station de ski du Pla d'Adet, tandis qu'on laisse sur la droite une route un peu incertaine pour le col de Portet. Ces trois derniers kilomètres passent somme toute assez bien, en dépit de ma préoccupation de savoir si j'aurai assez de force pour aller jusqu'au sommet du col de Portet (2215 m). Je ne m'attarde pas dans la station tout béton. Il y a mieux à découvrir...
00:00:00 • Col de la Couillole depuis Saint sauveur sur tinee (1678m)
Gravi après avoir fait la Bonnette la veille. Alors forcément, cette Couillole apparaît très accessible, même si la route est très étroite, très pentue et ponctuée de plusieurs tunnels. Sur le bas, avec le rocher qui affleure et ses couleurs brunes-violacées, on est un peu impressionné, voire même étouffé. On a envie de sortir de cette gorge et de respirer un peu mieux. Et pour s'élever, il faut appuyer fort sur les pédales ! On laisse à droite la route qui va à Roure et quelques kilomètres plus loin, on voit le village de Roubion, perché dans la falaise. On s'en approche après avoir fait un large crochet en épingle. Quand on a dépassé le village, on a quelques lacets. Si on est un collectionneur de cols, on peut aller faire le col de Tournaeuro en aller-retour. Arrivé au sommet, on n'est pas vraiment récompensé de nos efforts. La forêt bouche la vue. Il ne faut pas hésiter à descendre vers Beuil, et puis remonter vers Valberg d'où on a de très beaux points de vue, dans une ambiance alpine caractéristique.



Parti sous un chaud soleil, j'ai été surpris par une grosse averse au moment où j'entamais la descente de retour vers Roubion. J'aurais préféré une route sèche, car je n'aime pas trop les descentes rapides et encore moins quand ça glisse. Tant pis ! Je suis tout de même très heureux d'avoir fait ce parcours riche de paysages très différents.
00:00:00 • Col de la Couillole depuis Beuil (1678m)
C'est un parcours de 7 km avec quelques lacets bien dessinés, mais sans intérêt touristique. Il y a juste l'amorce du premier virage qui oblige à appuyer fort sur les pédales.
00:00:00 • Barrage des Gloriettes depuis Gèdre (1667m)
J'ai fait une description détaillée de la montée au Cirque de Troumouse et je me contenterai pour le barrage des Gloriettes de parler des deux derniers kilomètres après la bifurcation. Aïe ! Aïe ! Aîe ! Que ce fut dur ! Attaquer cette route secondaire, très étroite, alors que le pente est très raide, sans cesse au-dessus du ravin, m'a un peu fait douter de ma capacité à arriver au bout. La présence de nombreuses voitures a aussi été une gêne énorme. Ambiance très minérale, âpre même à cause de la présence de nuages. La route s'arrête un peu en-dessous du barrage que l'on peut franchir à pied pour aller au Cirque d'Estaubé. Mais cela ce sera pour demain !
00:00:00 • Col du Noyer depuis Le Noyer (1664m)
16-09-2019- Je suis parti du Motty et j'ai suivi la petite route qui passe par Lesdiguières et évite la nationale. En fait, on suit la fin de l'itinéraire "Tour du Dévoluy" qui est très bien balisé avec un panneau spécifique à chaque kilomètre. Il y a quelques bosses avant de redescendre vers la nationale à La Guinguette. Très vite, on prend à droite, direction Le Noyer. C'est une approche en escaliers, très irréguliers. Passé le village du Noyer, on fait un large crochet vers la gauche, avant de revenir contre la montagne que l'on va suivre à flanc, jusqu'au sommet. On restera toujours au-dessus des 7%, avec une pointe à 11% dans l'avant dernier kilomètre, et deux épingles dans le dernier kilomètre qui font bien sentir que l'on est en haute montagne.

L'arrivée au sommet nous plonge dans un univers très particulier en cette fin d'été particulièrement chaud et sec. Trois mots me viennent en tête : sécheresse, solitude, silence. Si on se retourne côté Champsaur (d'où je viens) on voit la myriade des prés brûlés par le soleil et si on regarde côté Dévoluy, une seule teinte pour tous les alpages : le bistre. Inquiétant, non ?
00:00:00 • Col du Noyer depuis Pont de Giers (via le Pin) (1664m)
En venant du barrage du Sautet, on a pu remonter le Défilé de la Souloise dans un paysage absolument magnifique. On sent la transition Alpes du Nord-Alpes du Sud, avec une luminosité très particulière. On s'est arrêté au Défilé des Étroits pour profiter du cadre exceptionnel. Et puis on est repartis, tout heureux de pouvoir randonner sur de si belles routes. On ne savait pas ce qui nous attendait au-dessus du village de St Etienne-en-Dévoluy. Il y a brutalement un dénivelé terrible, et on a bien allongé les quelques épingles en zigzaguant sans cesse de l'une à l'autre. Heureusement, ça ne fait que 2-3 kilomètres, et puis on débouche en quelque sorte vers le sommet que l'on aperçoit au bout d'une longue ligne droite. C'est toujours aussi majestueux. Le bonheur de pédaler dans une nature préservée ne peut pas toujours se dire avec des mots. C'est en atteignant un col comme celui-ci que l'on est vraiment récompensé de nos efforts. Un instant rare...
00:00:00 • Col de Valberg depuis Guillaumes (1662m)
Je me suis lancé à 15h00, un jour d'août, alors qu'il faisait 33° à Guillaumes. Autrement dit, opération fournaise, surtout avec la route orientée à l'ouest et qui longe la paroi rocheuse. Mais quand on vient de loin, on n'a pas le choix de l'horaire. Et puis je n'ai pas l'intention de faire autre chose que la boucle qui monte à Valberg par Péone et qui redescend par St Brès, soit 14 km de montée et 12 km de descente. Je pédale assez allègrement jusqu'au village de Péone qui offre tout à coup une vue sublime : une dentelle d'aiguilles surplombe les maisons du village perché. Ensuite, la route change complètement de caractère. On a une succession de lacets dans la forêt jusqu'aux hameaux qui précèdent la station. Et finalement cette montée que je pressentais terrible s'avère bien agréable et sans coup de chaud. Vive la descente où on côtoie davantage le précipice que par l'autre côté !
00:00:00 • Crêt de Châtillon / Mont Semnoz depuis Col de Leschaux (1660m)
La montée au Semnoz par le col de Leschaux est réputée être la plus facile. Bien qu'elle s'atténue au fil des ans, depuis Leschaux, on voit la saignée de la route qui balafre le flanc de la montagne. Ça impressionne quelque peu, même si dans la réalité, ces 6-7% de moyenne ne sont pas si épouvantables qu'on pourrait le craindre. La régularité de la pente aide à passer tranquillement les longues lignes droites. Puis on a quelques kilomètres de vraie tranquillité à partir du moment où la route zigzague en forêt pour rejoindre les téléskis du versant bauju de la station. C'est à partir de là que la pente va prendre de l'essor et nous faire ralentir dans notre progression. Les sapins sont toujours présents, bien que le sol rocailleux ne semble pas propice à la végétation. Enfin, alors qu'il ne reste plus que deux kilomètres d'ascension, on débouche dans les alpages et on voit le chalet nordique du plateau. J'ai envie d'appeler cette portion "le vélo de Ghislain Lambert", puisqu'une des scènes du film y a été tournée. C'est très appréciable de pouvoir terminer la montée dans un paysage découvert, avec la Tournette, la chaine des Aravis et le Mont-Blanc à main droite et une jolie vue plongeante sur le lac d'Annecy au moment d'atteindre le point culminant.
00:00:00 • Crêt de Châtillon / Mont Semnoz depuis Quintal (1660m)
Si on part du village de Quintal, on s'est déjà pas mal élevé depuis la ville d'Annecy puisqu'on est à 730 m d'altitude. Il y a 3,5 km pour rejoindre la route qui monte directement depuis Annecy. Ce sont ces kilomètres qui sont les plus ardus, puisqu'ils dépassent les 10% de moyenne. On quitte le village par un mur assez brutal, avant un replat près du centre aéré. L'entrée en forêt correspond à un parcours sinueux avec des virages à la déclivité très sévère. Après avoir rejoint la route d'Annecy, la fin du parcours est bien sûr similaire à celui qui vient de là.
00:00:00 • Crêt de Châtillon / Mont Semnoz depuis Annecy (1660m)
Le Semnoz est une montée difficile, réservée aux bons grimpeurs capables d'affronter de gros dénivelés sur un long kilométrage. L’essentiel de la montée se fait à couvert dans la forêt. Les cinq premiers kilomètres jusqu'aux Puisots sont en lacets dans une pente moyenne approchant les 7%. Au début, on a quelques points de vue sur le lac et on côtoie le parc des biches. Ensuite, il y a trois kilomètres plus reposants, toujours en pleine forêt. Peu avant le croisement de la route de Quintal, la pente se redresse à 8-9% pour ne plus jamais faiblir jusqu'au sommet, hormis trois cent mètres à l'entrée de la station de ski. De là, la vue est plus dégagée et l'arrivée sur le plateau sommital est de toute beauté avec une vue panoramique sur la chaine des Aravis et le Mont-Blanc à l'est, les Bauges au sud, l'Albanais à l'ouest et le Jura au nord.
00:00:00 • Col du Ranfolly depuis Morzine (1658m)
Difficile d'ignorer qu'ici tout est dévolu au ski, que ce soit au départ de Morzine où à l'arrivée au col où les télésièges nous narguent ! Bon, ceci pour dire que faire rouler les cyclos en sécurité à Morzine n'est pas encore une priorité. Il faut donc d'abord s'extirper tant bien que mal du village encombré de voitures pour s'attaquer aux rudes pentes du col de Ranfolly. Il y a un bref répit au bout de 3 kilomètres, mais sinon on est très souvent au-dessus des 9%. Comme on est sur un versant nord, et à l'ombre des sapins, on ne peut pas trop se plaindre de la chaleur. Si au cours de la montée on n'a pas trop de vue, on se rattrape au col avec un beau point de vue sur le Mont-Blanc. La suite vers le col de Joux-Plane est beaucoup plus facile.
00:00:00 • Col de la Pierre de Möelle depuis Aigle (1657m)
Ce col il faut aller le chercher ! Je suis d'abord monté au col des Mosses et puis je suis redescendu sur environ 2 km pour prendre une petite route fort étroite qui emmène en forêt. Je ne connais pas la distance exacte jusqu'au col de la Pierre de Moëlle depuis là. Mais j'aurais préféré faire plus de kilomètres et ne pas me retrouver sur cette succession de petits murs que je n'ai pu franchir que debout sur les pédales. Quand on est sorti de la forêt, on voit beaucoup de falaises et de rocs et on a une impression de solitude magistrale. Heureusement qu'il y a quelques troupeaux pour nous assurer qu'on est bien au pays des hommes, sans oublier la buvette au col. La descente vers le lac du Hongrin est vertigineuse et la poursuite de la route vers les Agites réserve bien des surprises. Je ne suis pas prêt d'oublier ce circuit extraordinaire ! Pour ceux qui aiment lire, je conseille le livre de Blaise Hofmann "Estive" qui raconte l’été d’un berger en ces lieux.
00:00:00 • Col de la Pierre de Möelle depuis Lac d'Hongrin (1657m)
Ayant déjà descendu par ce versant, je savais à quoi m'attendre si je décidais de monter à la Pierre de Moëlle depuis le lac du Hongrin. Et ce fut bien le mur que j'avais dans la tête. Je n'insistais pas : je mis pied à terre. Mais je mis un point d'honneur à finir sur le vélo après avoir dépassé le chalet qui est sur la gauche de la route.

Mais avant ce final acrobatique, je me dois de vous raconter ce qui m'arriva en court de route après avoir franchi la crête des Agites. Je me trouvai soudain nez à nez avec une barrière et un militaire qui me demanda où j'allais. Il me remit alors un papier que je devais donner à son frère d'arme lorsque je serais arrivé au prochain contrôle. Nous étions en semaine et l'armée suisse était en manœuvre sur ce terrain militaire. Je pouvais passer, mais ne devais pas m'arrêter tant que je ne repassais pas en terrain neutre. Petit français ignorant de l'omniprésence militaire en Suisse, je n'avais pas pris garde aux panneaux qui réglementaient la circulation en ces lieux. Ce qui me vaut de pouvoir raconter cette gentille anecdote.
00:00:00 • Col des Saisies depuis L'Arly (1657m)
Cet itinéraire, que l'on pourrait appeler le col des Saisies depuis les gorges de l'Arly, est exigeant. La montée jusqu'à Crest-Voland est entièrement forestière, sur de très longues rampes en ligne droite (il n'y a que trois épingles pour 6 km), mais avec une grande constance dans le dénivelé. On peut donc prendre le rythme qui nous convient. L'arrivée à Crest-Voland est un régal pour les yeux, avec la découverte du massif des Aravis et la présence des chalets au long de la route. Dès la sortie du village, la pente reprend de la vigueur à travers les prés et finit par retrouver la forêt. On a alors un assez long replat avant de trouver un enchainement de trois lacets qui aboutit à l'intersection de la route qui vient de Notre-Dame-de-Bellecombe. Il ne reste plus qu'un kilomètre pour atteindre le col des Saisies. Kilomètre sur lequel on a tout le loisir d'admirer le Signal de Bisanne (1941 m) que l'on peut aller gravir dans la foulée si on veut. A moins que l'on préfère aller du côté des pâturages du col de la Lézette (1787 m).
00:00:00 • Col des Saisies depuis Flumet (1657m)
Parmi les belles images du Tour de France, il y a celle des coureurs descendant à la queue-leu-leu dans les lacets qui précèdent la traversée de Flumet. On a envie de les découvrir ces épingles mythiques ! Mais pour aller aux Saisies, on va les prendre dans l'autre sens. On va avoir un peu plus le temps de goûter à la rudesse des lieux. En fait, il n'y a rien de très méchant. Les adeptes du vélo savent bien que les épingles sont un atout pour les grimpeurs. Le village de Notre-Dame-de-Bellecombe, avec ses remontées mécaniques, est vite atteint. Un peu galvanisé par l'idée de franchir enfin ce col des Saisies, je ne ménage pas mes efforts. Qu'y a-t-il soudain ? Une descente ! Ouah ! Trop bien ! Je fonce vers le fond du vallon où la route bifurque soudainement pour reprendre son tempo à 8%. Et là, catastrophe ! Je n'arrive plus à pédaler. Je suis littéralement coincé. Que m'arrive-t-il ? Les quatre derniers kilomètres, malgré de bonnes portions où la pente se fait moins forte, seront un calvaire. J'ai rarement éprouvé une pareille panne sèche. Et dire qu'il me faut rentrer à Annecy. Ça promet d'être long. Et la chaleur qui se fait de plus en plus intense...
00:00:00 • Col des Saisies depuis D925 / D218 (1657m)
Monter aux Saisies depuis Villard-sur-Doron, c'est parcourir le cœur du Beaufortin avec ce qu'il a à la fois de traditionnel (l'élevage laitier) et de moderne (le ski et ses infrastructures immobilières). Dans chaque village traversé, on a un mélange de chalets anciens et de constructions nouvelles, avec une très forte densité urbanisée au col lui-même. Ce qui fait que l'on n'arrive pas en pleine nature, comme souvent sur les grands cols. Mais on peut tout de même profiter d'une belle vue sur le Mont-Blanc. Pour ce qui est de la route, on peut dire qu'elle grimpe de façon constante entre 6 et 8%, en s'extrayant progressivement du couvert forestier, comme toujours sur ce type d'itinéraire. On laisse le village d'Hauteluce (et la route du col du Joly) sur la droite pour peu à peu découvrir les alpages et le Mont Bisane qui domine la station. Inutile de dire que je préfère l'approche par ce versant sud plutôt que par le versant nord !
00:00:00 • Col des Saisies depuis Beaufort (1657m)
Cette montée au col des Saisies n'est pas la plus directe. C'est sans doute la plus irrégulière dans le dénivelé. Mais elle permet de traverser le village d'Hauteluce par plusieurs de ses hameaux aux chalets fleuris et c'est sans doute ce qui fait son charme. Elle emprunte aussi une partie de l'itinéraire du col du Joly. On quitte Beaufort par la route qui mène au hameau des Curtillets. D'emblée ça ne badine pas ! On a le nez dans la pente. Ça tourne sec. Trois kilomètres pour émerger de la forêt et commencer à découvrir le versant sur lequel s'échelonne le village d'Hauteluce. Passé le hameau, la pente s'atténue et on évolue dans un cadre semi forestier, en surplomb du ravin jusqu'au hameau de Entre Deux Nants. C'est là qu'on quitte la route du col du Joly. Une épingle nous fait repartir en sens inverse vers le village d'Hauteluce tout proche. On peut s'arrêter pour visiter l'église et aussi pour reprendre quelques forces, car après dès que l'on aura rejoint la route qui vient de Villard sur Doron, la déclivité va reprendre de plus belle. On est au royaume des alpages. Le Mont Blanc émerge. La pente est rude mais on est porté par le son des clarines et par l'envie de voir ce qu'il y a au bout de chaque épingle. Le col des Saisies est au-dessus du village qu'il faut traverser de part en part pour y arriver. Ce n'est pas ce qu'il y a de plus chouette dans cette grimpée, même s'il y a pire ailleurs en matière d'urbanisation.
00:00:00 • Station des Deux Alpes depuis Le Chambon (1652m)
J'ai effectué cette montée entre le col du Solude et le col de Sarenne. C'est de loin la plus facile des trois ! Mais pas la plus belle. La route est un billard, comme toujours pour les grandes station de ski. L'omniprésence de la forêt nous prive de vue. Je n'étais jamais allé aux Deux-Alpes et j'ai été impressionné par la densité de magasins qu'on trouve dans cette station. Une vraie ville !
00:00:00 • Col d'Albanne depuis Le Bochet (1652m)
En venant de St Jean-de-Maurienne, si on veut éviter le gros trafic, c'est mieux de prendre la D 81 en rive gauche de l'Arc. On arrive ainsi au village des Sauges d'où on entame tout de suite la montée en lacets. Jusqu'à la station des Karellis, on grimpera constamment à 8%, sur une bonne route et dans la forêt. Au bas de la station, on prend une petite route, toujours en forêt, pour rejoindre le col d'Albanne. Le village d'Albanne est un peu plus loin, comme suspendu dans le vide. De là, on aperçoit le col du Télégraphe juste en face. Cette montée est exigeante, mais pas vraiment intéressante pour celui qui aime grimper avec des horizons dégagés.
00:00:00 • Super Collet depuis Allevard (1650m)
On aurait pu ne faire qu'une seule fiche avec le Collet d'Allevard, puisque l'itinéraire est le même jusqu'à la station. Ensuite, la route se poursuit sur trois kilomètres, mais avec un dénivelé plus modéré. Après avoir dépassé les immeubles de la station, on a une petite descente qui conduit jusqu'au versant que l'on va escalader direction plein nord et en forêt. Le passage de l'épingle nous ramène plein sud vers le sommet de la station et ses multiples remontées mécaniques. En fait, c'est au Super Collet que se trouve le domaine skiable, le Collet n'étant qu'un espace immobilier relié au haut de la station par un téléski. Dans les rares trouées de la forêt, très belles vues sur le Massif des Bauges, la cluse chambérienne et la Chartreuse.
00:00:00 • Station de Plagne Montalbert depuis Bonnegarde (1640m)
Les six premiers kilomètres sont communs avec le col du Tra. Ce sont les plus ardus avec des rampes continuelles à plus de 7,5%. A Longefoy, on prend à gauche pour gagner en deux kilomètres Montalbert et ses chalets. Il reste alors quatre kilomètres pour arriver à l'altitude 1640 où se concentrent plusieurs centres de vacances perchés face à la vallée. Après Longefoy, la montée gagne en intérêt avec la vue dégagée qui permet d'admirer les contreforts sud du Massif du Beaufortain.
00:00:00 • Auris en Oisans depuis Bourg d'Oisans (1640m)
Je ne peux que clamer mon enthousiasme pour cette montée qui certes, est exposée au vide, mais qui ne présente aucun danger pour peu que l'on fasse preuve de prudence là où c'est nécessaire. Le départ est brutal puisqu'il faut avaler les premiers kilomètres de l'Alpe d'Huez, là où la pente est la plus rude, au-dessus de 10%. Au village de La Garde, on tourne à droite et on se retrouve sur une petite route étroite. Ça descend un peu, puis on s'engage en forêt, à flanc de pente où s'accrochent quelques hameaux. C'est après l'Armentier-le-Haut que la route va évoluer sur plusieurs kilomètres sous la paroi rocheuse avec une vue extraordinaire sur la vallée de la Romanche et la route qui va Villard-Notre-Dame et qui est tout comme celle-ci accrochée à la falaise. On passe sous deux paravalanches et dans un petit tunnel. Après celui-ci, la pente s'adoucit et on va progressivement se retrouver dans un environnement plus champêtre. On rejoint alors la route qui vient du Frreney d'Oisans et qui monte à la station d'Auris dans un espace très ouvert. On voit le bout du lac Chambon au loin, ainsi que la station des Deux-Alpes. Pour moi, cet itinéraire a été un véritable enchantement. Au-delà de La Garde, la pente pas trop redoutable permet de jouir pleinement du panorama exceptionnel. Je reviendrais volontiers !
00:00:00 • Auris en Oisans depuis Le Freney d'Oisans (1640m)
Tout comme pour le départ de Bourg d'Oisans, ce sont les premiers kilomètres qui sont les plus terribles. On s'extirpe du fond de la vallée pour gagner le flanc abrupt de la montagne où s'étagent quelques petits hameaux qui semblent contempler le géant d'en face, à savoir la station des Deux-Alpes. Ça redescend un peu et puis ça repart à grimper un peu plus modérément. On laisse sur la gauche la très belle route de La Garde et on va sinuer sur la pente exposée plein sud. Attention, suée assurée, mais panorama de plus en plus large sur les sommets des Écrins. Je crois bien que j'achève ici toutes les montées possibles du massif Arves et Grandes Rousses.
00:00:00 • Plateau de Saugué depuis Luz Saint Sauveur (1640m)
La météo capricieuse ce jour là m'a sans doute empêché de pouvoir jouir pleinement de la vue sur le Cirque de Gavarnie. Mais je dois reconnaître que le jeu de cache-cache avec les nuages et le rideau de brouillard qui se baladait sur le plateau ont aussi eu leur charme. A partir de Gèdre, la route est vraiment étroite, avec des virages d'une brutalité peu commune. On a très vite le village loin en contrebas, avec une belle vue de l'amorce de la route qui va au cirque de Troumouse. Plus je progressais, et plus j'avais l'impression d'évoluer entre ciel et terre, sans cesse exposé au vide. Heureusement, le final dans les prés est plus calme et permet de retrouver un rythme de pédalage plus serein. Le spectacle est maintenant droit devant, à la recherche des cascades du cirque. Je serais bien resté, mais les belles choses ont hélas une fin.
00:00:00 • Passo di Monte Croce di Comelico depuis San Candido (1636m)
C'était le dernier jour de notre randonnée itinérante de la Suisse vers les Dolomites. Nous avons abordé le Monte Croce di Comelico en partant de Dobiaco. Je ne sais pas quelle mouche nous a piqués lorsque nous fûmes lancés. Toujours est-il que nous avons escaladé ce col, pas très difficile certes, à vive allure, en file les uns derrière les autres. Ce qui ne m'a guère laissé le loisir de goûter au paysage. Il semble me souvenir que nous étions essentiellement en forêt.
00:00:00 • Pierre sur Haute depuis Col du Béal (1634m)
Une fois que l'on est arrivé au col du Béal, des panneaux sens interdit empêchent l'accès à la route militaire qui conduit à Pierre sur Haute. Mais les cyclistes sont tolérés. C'est ainsi que nous allons pouvoir escalader la plus haute route goudronnée du Massif Central (le Pas de Peyrol n'est qu'à 1588 m). Escalader est peut-être un bien grand mot, car sur les deux premiers kilomètres, la pente est à peine marquée. On roule entre de solides poteaux bruns-rouges qui doivent être utiles pour signaler la route en hiver. Sur la fin, il y a quelques passages un peu plus ardus et l'on vient buter contre le portail du terrain militaire sur lequel a été construit le relai hertzien bien visible depuis la vallée. A noter aussi que l'on voit l'arrivée du téléski du sommet de la station de Chalmazel et... le Mont-Blanc !
00:00:00 • Mittelberg depuis Im Fang (1633m)
Nous sommes partis de Broc et nous avons rejoint Jaun par la route forestière qui nous a déjà donné un aperçu de quelques raidillons bien costauds à franchir. Si dans un premier temps la route s'oriente dans les alpages par une pente modérée, à partir de la mi-parcours on attaque les 8% que l'on garde jusqu'au sommet. La descente vers Saanen m'a parue bien plus terrible que ce que nous venions de faire. Illusion ? Et nous avons rejoint Broc par la vallée. Une boucle sportive, mais qui offre de très beaux paysages d'altitude. A cela, je dois ajouter que nous étions un 4 juillet et que les agriculteurs, après avoir récolté la première coupe de foin, avaient épandu le lisier sur tous les champs fauchés. Le souvenir olfactif de cette journée ensoleillée n'est donc pas aussi charmant que celui des paysages traversés.
00:00:00 • Col du Mollard depuis Villargondran (1630m)
J'ai perdu au moins 30 mn dans St Jean De Maurienne pour trouver la direction de Villargondran. Route en travaux. Panneaux enlevés. J'avais les nerfs ! La pente est tout de suite là pour grimper jusqu'à l'église. Ensuite, la déclivité est constante à 6,5% jusqu'à Albiez le Jeune. On enchaine une multitude d'épingles en forêt. J'ai trouvé cette portion plutôt agréable, surtout qu'il n'y a presque pas de voitures. Sorti du couvert, on est tout de suite gâté pour la vue. Vers l'ouest on aperçoit les stations du Corbier et de La Toussuire et au sud les majestueuses Aiguilles d'Arves. La portion entre Albiez le Jeune et Albiez le Vieux est très inégale, avec de courtes descentes suivies de petits murs bien casse-pattes, sur une route pas toujours en bon état. La pente se raidit à nouveau dans le dernier kilomètre après Albiez où on est constamment au milieu de l'expansion immobilière. Des trois possibilités pour grimper au col du Mollard, c'est cet itinéraire qui m'a le plus enchanté.
00:00:00 • Col du Mollard depuis Pont de Belleville (1630m)
Que l'on vienne de la Croix de Fer, ou que l'on ait remonté la vallée de l'Arvan, quand on arrive au pont de Belleville, on a déjà puisé un peu dans les réserves, et la grimpée au col du Mollard peut s'avérer difficile. Surtout que la pente est assez irrégulière, avec des petits raidards bien costaux et un bitume pas toujours en bon état. L'itinéraire n'est pas particulièrement attrayant à passer d'un ravin à l'autre et à se heurter constamment à la brutalité du relief. On ne peut se réjouir de la vue sur les Aiguilles d'Arves qu'à la toute fin du parcours quand on atteint le hameau du Mollard qui donne son nom au col et où le bâti ancien se voit submerger par les résidences nouvelles de toutes tailles.
00:00:00 • Col du Mollard depuis Saint Jean de Maurienne (1630m)
L'objectif, c'était la Croix de Fer. Et puisqu'il y avait la possibilité de passer par le col du Mollard auparavant, je suis donc passé par-là. Très franchement, je n'ai pas du tout aimé cette route. Froide. Sombre. Encaissée. Heureusement qu'au passage on peut ajouter deux cols à sa liste : le Collet (1140 m) et la Cochette (1355 m). L'arrivée sur le plateau d'Albiez-le-Vieux réjouit enfin les yeux. Je me suis arrêté pour me balader un peu dans le village et lorsque j'ai repris le vélo pour faire le dernier kilomètre jusqu'au col, ce fut une petite misère. J'ai eu des crampes. J’en ai presque raté la vue sur les Aiguilles d’Arves !
00:00:00 • Plateau des Saix - Samoëns 1600 depuis Samoëns (1626m)
Ayant débuté ma carrière professionnelle dans le secteur, j'avais parcouru bien des routes à vélo, dont celle du col de Joux-Plane à plusieurs reprises, mais je n'étais jamais monté au Plateau des Saix. Je ne suis d'ailleurs pas certain qu'à l'époque (années 70), la route existait. Me voilà enfin à relever le défi de cette difficile grimpée. Que de constructions nouvelles dans le hameau de Vercland ! Le versant est tout urbanisé. En ce jour de juillet 2021, les sommets sont pris et je pédale alternativement sous un chaud soleil, puis sous l'ombre des nuages. Je n'aime pas ça ! Après avoir traversé le Giffre à la sortie de Samoëns, j'ai pris la direction de Vercland, avec d'entrée une rampe qui me met dans l'ambiance de ce que sera la suite. Au cœur du hameau se dresse une chapelle et s'est en tournant à droite face à celle-ci que j'entre dans les pentes les plus terribles. La surprise est d'autant plus grande que je déambulais jusque-là assez tranquillement. Ce n'est pas qu'un petit ressaut passager : pendant 3 km, le pourcentage moyen va rester dans les 11%. La bouche grande ouverte, j'ai lutté pour rester sur ma selle, tout en reprenant peu à peu un pédalage fluide. J'ai ainsi émergé vers le sommet où s'étalent d'incroyables constructions cubiques en surplomb d'une ferme d'alpage. J'ai cru halluciner. Un peu plus loin, après être passé sous un petit tunnel où il était impossible d'éviter les bouses de vaches, j'ai pu découvrir le complexe immobilier plus ancien. Je n'ai eu qu'une envie : repartir aussitôt, et ce d'autant plus que les nuages cachaient la vue dans toutes les directions.
00:00:00 • Col de Chaude depuis Villeneuve (1621m)
Après avoir laissé ma famille à l'aquaparc du Bouveret, je suis allé à Villeneuve où j'ai entrepris l'ascension du col de Chaude vers les 11h du matin. Je me suis tout d'abord trompé d'itinéraire, en me retrouvant bêtement sur une route sans issue, après deux kilomètres d'une rude montée. Retour à la case départ ou presque. J'ai passé à peu près convenablement la série de lacets qui nous amène en forêt, ne croisant qu'un seul camion chargé de grumes de bois. Et lorsque je fus sur la longue partie ascensionnelle en ligne droite, j'espérais trouver un petit replat pour manger mon casse-croûte. Qu'on se le dise : de replat dans ce col il n'y a pas ! La faim et la fatigue ayant le dessus, je finis par m'arrêter. Inutile de dire à quel point mon cœur battait fort, ni que j'étais inondé de transpiration, ni combien de temps il me fallut pour reprendre mon souffle. Un véritable enfer sous une chaleur de plomb. Et dire que j'aurais pu goûter aux délices de l'aquaparc... J'étais cuit à peu près dans tous les sens du terme et ce ne fut pas sans peine que je remontai sur mon vélo. Je devais zigzaguer autant sinon plus que le facteur de Jour de fête de Jacques Tati, mais pas pour les mêmes raisons. Il arriva un moment où je fus contraint de mettre pied à terre avant que de tomber du vélo. Je n'avais plus rien à boire. J'espérais rencontrer quelque touriste qui pourrait me dépanner. Personne ! Je marchai ainsi avec ce vain espoir sur les deux kilomètres sommitaux. Parvenu à ce maudit col de Chaude, je vis bien un chalet d'alpage à quelques encablures sur l'autre versant. A défaut de savoir s'il était occupé, je ne me risquai pas à aller plus loin et me résignai à redescendre, tremblant d'épuisement, la bouche asséchée, les yeux piquants de transpiration. Pourvu qu'il me reste assez de lucidité pour utiliser les freins à bon escient. Advienne que pourra... Je sais maintenant pourquoi ce col se nomme col de Chaude.
00:00:00 • Col de la Ramaz depuis Mieussy (1616m)
Ce col a gagné en notoriété depuis que le Tour de France y est passé en 2003 avec la victoire et la prise du maillot jaune par Richard Virenque. Quand on s'élève au-dessus de Mieussy, on peut admirer le beau clocher du village et reconnaître les vieilles fermes traditionnelles avec leurs larges façades orientées au sud. La pente est tout de suite très prononcée et on traverse plusieurs petits hameaux, toujours avec des maisons remarquables. Après avoir côtoyé une dernière ferme, et pris une orientation est, on va s'attaquer aux pentes les plus difficiles sur une route en encorbellement et avec des paravalanches en point de mire. Sous la falaise, il fait chaud. La route n'est pas en très bon état. Il est nécessaire de se mettre en danseuse pour relancer un peu l'allure. Après la traversée du tunnel, on est très vite à la station de Sommand où la pente se relâche. Tout en gagnant le col par une large boucle dans les pâturages, on peut admirer les sommets proches sur notre gauche (Haute Pointe, Pointe de Chavanais, Pointe de Chavasse et Pointe de Chalune une fois arrivé en haut). Et je n'oublie pas le Mont-Blanc quand on débouche au col. On peut dire qu'en gravissant ce col on a un peu tout ce qui constitue l'âme de la Haute-Savoie : âpreté et beauté.
00:00:00 • Col de la Ramaz depuis Taninges (1616m)
Si on vient de Taninges, on passe au préalable au col de la Savolière, peu avant la station du Praz de Lys. (voir la description de ce col par ailleurs). On aura pu choisir de monter soit par le Pont des Gets, soit par le hameau de Rond pour éviter la circulation. L'arrivée au Praz de Lys est une bénédiction après les terribles pentes à plus de 10% entre Fry et la Savolière. On va laisser le Pic de Marcelly sur notre gauche pour une brève ascension vers le col de la Ramaz, là ou convergent plus ou moins les télésièges des stations de Sommand et du Praz de Lys. Le panorama est vraiment appréciable avec le Mont-Blanc et les pointes toutes proches (Chalune, Chavasse et Haute Pointe).
00:00:00 • Col de la Colombière depuis Scionzier (1613m)
Un grand col. Grand par sa longueur (20 km) et grand par son altitude (1613 m). Il est fermé l'hiver. La montée jusqu'au Reposoir (12 km) progresse en forêt sur une route qui épouse bien le relief. On peut prendre un rythme et le conserver facilement. Après le village, la pente s'intensifie jusqu'à atteindre les 11%. Il faut avoir gardé quelques forces en réserve. Mais notre peine est largement récompensée par la majesté du paysage : les falaises du Jalouvre à droite, la chaîne des Aravis à gauche. On respire l'air de la haute montagne. Satisfait d'avoir accompli une belle et grande ascension.
00:00:00 • Col de la Colombière depuis Le Grand Bornand (1613m)
Quand on habite Annecy, le col de la Colombière est bien sûr un but de randonnée annuelle. Je pourrais presque dire que je peux le gravir les yeux fermés. Mais je préfère les ouvrir pour me régaler du paysage qui est vraiment exceptionnel. Nous avons tout d'abord une série de larges épingles pour nous extirper du village du Grand-Bornand. La vue plonge sur le clocher et les chalets fleuris aux toits couverts de tavaillons, si caractéristiques de la vallée. Ensuite, les lignes droites alternent avec quelques épingles pour atteindre Le Chinaillon. C'est très régulier. La traversée de la station qui offre un bon replat n'a rien de folichon, si ce n’est de pouvoir admirer le Roc des Tours et le Buclon sur notre gauche et le Mont Lachat coiffé de ses remontées mécaniques sur notre droite. Comme toujours dans les grands cols, c'est le final qui offre les vues les plus étendues. Les falaises du Jallouvre étincellent au soleil alors que la pointe de l’Almet nous présente toutes les gammes de verdure. De ressaut en ressaut, la route progresse dans les pâturages où paissent les belles abondances. Le dernier kilomètre, après le franchissement d'un petit pont est le seul qui oblige à un effort soutenu. La bascule sur le versant Cluses est immédiate, avec une pente bien supérieure à celle que l’on vient d’escalader. Mais prenons tout de même le temps de nous arrêter pour contempler la riante vallée d’où nous venons, avec dans le lointain la masse rocheuse de la Tournette.
00:00:00 • Glaubenbielen Passhöhe depuis Kleinteil (1611m)
Sur la carte Michelin j’avais repéré ce col et j’en ai entrepris l’ascension le lendemain du Sustenpass, sans me préoccuper de son profil. Quelle horreur ! La rudesse de la pente et la fatigue accumulée m'ont obligé à renoncer à faire le tour que j'avais prévu. Du sommet du Glaubenbielen Passhöhe, je suis redescendu directement vers Giswil d'où j'étais parti, tellement j'étais épuisé. Tout avait pourtant bien commencé, car au cours des premiers kilomètres, on domine le Sarner See. On a sous les yeux la carte postale de la Suisse éternelle où la montagne se mire dans les eaux pures du lac. C'est après Kleinteil que tout s'est compliqué : 10 km à 10% de moyenne. Je ne me savais pas capable d'affronter une pareille difficulté. Je suis allé au bout de mes forces. Et je dois ajouter que le passage de ce col est assez minable. Le lac a disparu et on doit se contenter d'une pente ravinée où s'accroche quelque végétation.
00:00:00 • Col de Méraillet depuis Beaufort (1605m)
Le col du Méraillet est une pause bienvenue dans l'ascension du Cormet de Roselend. Mais pour ce qui est de la montée depuis Beaufort, c'est un pensum de 12 km sans temps mort, ni panorama. Des virages et des sapins et toi avec ton petit vélo qui aimerait bien sortir de cet environnement désespérément pentu et sombre. Heureusement, au col, on peut admirer le lac du barrage de Roselend et quelques beaux sommets du Beaufortin : le Rocher du Vent (2360 m), l’Aiguille du Grand Fond (2920 m).
00:00:00 • Barrage de Saint-Guerin depuis Beaufort (1600m)
Jusqu'à Arêches, l'itinéraire est commun à celui de col du Pré. Un kilomètre après le village, il faut bifurquer à droite et prendre la route du barrage qui est aussi celle du Cormet d'Arêches. Quelques beaux lacets s'en vont desservir les chalets d'alpage avant que la route ne prenne une direction plus rectiligne, plein sud, mais pas ensoleillée puisque nous gagnons un passage plus resserré dans la montagne. Après un passage assez costaud, la pente s'adoucit et nous arrivons sous la voute du barrage érigé entre 1957 et 1961. Face à ces 250 m de longueur et 70 m de hauteur, je me suis senti bien peu de chose ! Pour le dernier kilomètre, il faut à nouveau appuyer fort sur les pédales. Mais cela en vaut la peine, car la vue surplombante sur la vaste retenue d'eau est magnifique.
00:00:00 • Station des Karellis depuis Saint Jean de Maurienne (1600m)
C'est la même route que pour le col d'Albanne que l'on rejoint quelques kilomètres après la station.
00:00:00 • Station de Pipay depuis Tencin (1591m)
14-10-2021. Lorsque je suis parti de Tencin, le couvercle nuageux était mis sur les sommets, et je me demandais bien s'il était judicieux de partir pour finir dans le froid et les nuages. Heureusement, l'approche de Theys m'a permis de découvrir le soleil et d'espérer un beau final. Je fis une belle pause au col des Ayes pour me ravitailler et profiter de la magnifique vue sur Chamechaude et la Dent de Crolles. Je repartis tout ragaillardi et commençai la montée vers Pipay sur un bon rythme, appréciant la douceur des lacets. Mais peu à peu, je fus gagné par une certaine lassitude, doublée de la morsure du froid alors que je réalisais que les talus étaient complètement givrés. Aucun véhicule de passage. Si bien que cette montée finit par me sembler bien fastidieuse. Et ce n'est pas le débouché sur un parking quasi désert qui vint démentir cette impression. Heureusement que j'eus la bonne idée de m'approcher de la bordure, ce qui me permit d'apercevoir Prapoutel en contrebas et la ligne d'horizon des crêtes du Vercors et de la Chartreuse. Je doute fort d'avoir envie de retourner là à vélo une autre fois...
00:00:00 • Pas d'al Lloup depuis Enveigt (1590m)
Route très raide et très dégradée au départ d'Enveigt. Mais lorsqu'on laisse les maisons, on profite d'un paysage très dégagé et d'une belle route. Après 2 km, il faut prendre à gauche au croisement. De là-haut, belle vue sur les sommets espagnols dont j'ignore le nom, n'étant pas pyrénéen, mais savoyard. A découvrir si on aime les montées solitaires et méconnues.
00:00:00 • Pas de Peyrol depuis Salers (1588m)
Je sais que ce versant est le plus difficile des trois. J'ai déjà effectué les deux autres montées. Aujourd'hui est le jour de vérité pour moi : suis-je encore capable de grimper de pareils pourcentages ? Je crois que j'ai fait ce qu'il ne fallait pas faire : je me suis garé au Pas de Peyrol et je suis descendu en direction de Salers. Impressionnant ! J'ai eu toutes les peines du monde à m'arrêter à la première épingle et à ne pas tomber. Comme on dit chez nous, je "grévolais" en repartant, et je fus bien content de trouver une accalmie dans cette déclivité saisissante. Mais le mal était fait : j'avais eu peur et le doute s'était installé dans ma tête quant à ma capacité à remonter une pareille pente.

Je suis donc allé jusqu'à Salers d'où je suis reparti pour commencer l'ascension. Magnifique tout du long du col de Néronne (voir description par ailleurs). Et puis après environ huit kilomètres tranquilles en forêt, voici que se présente l'ogre. Je sais que ça va grimper fort après le petit pont et très fort à peu près au moment où on quitte la forêt. Ça y est, je suis dans le dur, dans le très dur. Une voix me murmure "tu vas y arriver, tu vas y arriver" et une autre plus forte "c'est trop dur, c'est trop dur". Je me bas. J'ai le cœur qui tape fort. Je suis en danseuse depuis plus de 400 m. La dernière épingle est en vue. Mais... Je craque. Je mets pied à terre. J'ai de la peine à reprendre mon souffle. Tant pis ! Je finis à côté du vélo.
00:00:00 • Pas de Peyrol depuis Mandailles (1588m)
Il y a des cols qui font plus envie que d'autres. Le Pas de Peyrol en fait partie. A la fois parce qu'il est le plus élevé du Massif Central et parce qu'il est au pied du Puy Mary que l'on peut atteindre en empruntant des escaliers, en très peu de temps depuis le col. Sans compter la vue qu'il offre ! C'est avec toutes ces idées en tête que je pars de Mandailles, impatient de découvrir le toit routier de tout le Massif Central.

Eh bien, franchement, je n'ai pas été déçu. La montée se fait au calme, sur une route qui tortille à flanc de montagne avec de très beaux points de vue, en particulier sur le Puy Griou à la forme si caractéristique. Les croupes herbeuses et la forêt se disputent les versants de la montagne, sauf sur le sommet où il n'y a plus d'arbres. Les vaches y sont les reines.

Il y a foule au Pas de Peyrol, ce qui ne m'incite pas à rester longtemps. Je bascule sur le versant Dienne et je m'arrêterai au col de Serre pour le pique-nique.


00:00:00 • Pas de Peyrol depuis Dienne (1588m)
Je quitte Dienne après avoir visité le musée de la pierre, et m'être restauré. Ce n'est peut-être pas la meilleure heure pour aborder une grosse ascension comme celle-ci. En effet, je me traine un peu jusqu'à Lavigerie, mais j'ai tout le temps d'admirer les montagnes qui se dressent devant moi. "C'est là-haut que tu vas, c'est là-haut que tu vas" répète une voix dans ma tête. Un là-haut que je connais puisque je suis déjà monté depuis Mandailles. Voici le col de Serre (on se demande un peu pourquoi c'est un col quand on arrive par ce côté), puis très vite le col d'Eylac et son buron. On voit bien le Pas de Peyrol tout en haut, sur la droite. Oulala ! Ça devient dur tout d'un coup ! Virage à droite et accroche-toi. Je dois me mettre en danseuse. Je zigzague un peu. Mais je tiens bon et me voici au sommet. Ouf !
00:00:00 • Pas de Peyrol depuis Cheylade (1588m)
Cet itinéraire revient à faire le col de Serre depuis la vallée de la Rhue, puis le Pas de Peyrol qui retrouve le route qui vient de Dienne légèrement en-dessous du col de Serre.
00:00:00 • Croix de Dormiaz depuis La Bathie (1585m)
Y aller ou ne pas y aller ? La meilleure manière de se faire une opinion sur sa difficulté et son originalité, c'est bien sûr d'arpenter la route. J'étais donc plus qu'hésitant à partir, et maintenant que j'ai vu la Fenêtre 7 (c'est le nom qui est donné au puits d'aération sur l'aire terminale), je ne le regrette pas. Mais je ne dis pas que je souhaite y remonter au plus vite. Ça ressemble assez à la montée de Bénétant toute proche : une route avec de nombreux lacets, de la forêt, quelques hameaux dispersés, et des pourcentages sévères par endroits. J'ai réussi à monter d'une traite, sans être trop éprouvé à l'arrivée, mais sans avoir goûté à un paysage majestueux. A noter que je ne suis pas passé par Biorges. A la stèle, après deux kilomètres d'ascension, j'ai pris à droite, pour passer par les hameaux de Lachat et de Daru. A noter aussi que la Croix de Dormiaz est beaucoup plus haut dans la montagne.
00:00:00 • Col de l'Arpettaz depuis Ugine (via Mont Dessous) (1581m)
Il faut aller le chercher ce col de l'Arpettaz qui est comme un bout du monde perché sous la chaîne des Aravis. Et par ce versant ouest ça ne rigole pas : jamais en-dessous de 7,5% sur les huit derniers kilomètres. Après avoir quitté le hameau du Mont, on est très longtemps en forêt avec une quantité impressionnante de lacets, avant de déboucher dans les alpages. Au col on peut continuer de deux façons : vers Héry et la vallée de l'Arly sur route goudronnée, ou vers le col des Aravis par la route des montagnes qui n'est pas goudronnée. Je me suis fait une petite frayeur en redescendant du même côté, lorsque j'ai dû croiser un tracteur qui montait avec une bétaillère et qui n'a absolument pas ralenti en me voyant.
00:00:00 • Col de l'Arpettaz depuis Ugine (via Hauteville) (1581m)
Lorsque j'ai voulu me désaltérer après avoir quitté la route d'Héry, je me suis aperçu que j'avais oublié ma gourde. Fatal oubli en cette brûlante journée de juin. Je n'ai pas renoncé pour autant, mais ce fut dur avec le gosier sec et la déclivité qui augmentait. J'espérai un peu rencontrer quelqu'un qui pourrait me dépanner, mais je fus bien seul sur cette route, ce jour-là.

En dépit de cette déshydratation, je garde un bon souvenir de cette ascension qui permet d'avoir un autre regard sur la chaine des Aravis, et en particulier sur son extrémité sud avec le Mont Charvin.
00:00:00 • Col de la Perche depuis Bourg Madame (1581m)
Je suis en vacances à Font-Romeu, et j'en profite pour découvrir tous les cols de Cerdagne. Je suis descendu jusqu'à Enveigt pour aller faire le Pas d'al Lloup. Et au retour, je prends la grand route pour faire les trois cols qui se suivent : col de Llous, col Rigat et col de la Perche. Il faut faire abstraction de la circulation et goûter à la beauté du paysage, très ouvert à ces altitudes élevées. On a le temps de découvrir Font-Romeu et le four solaire d'Odeillo.
00:00:00 • Col d'Azet depuis Genos (1580m)
Je suis plutôt content de gravir ce col que j'avais descendu...à pied, quelques années plus tôt, alors que la route n'était pas encore goudronnée sur ce versant (elle l'a été après 1996). Il n'y a pas de répit après la descente du col de Peyresourde. On attaque tout de suite dans le gros dénivelé et il faut vite mettre petit. Alors que j'étais bien parti, mon mouchoir est venu se prendre dans ma chaine. Arrêt instantané imprévu. Tomber en montant, ça met les nerfs ! Je suis reparti bien moins fringant et j'ai trouvé les quatre derniers kilomètres affreusement longs. On voit parfaitement le passage du col, on croit qu'il est tout de suite là, mais la route presque rectiligne sous son flanc est trompeuse. Et puis il y avait un sacré vent tout en haut...
00:00:00 • Col de Moissière depuis La Bâtie Neuve (1571m)
Pour l'avoir descendu, je savais que ce versant était abrupte et je le craignais un peu. Alors, je suis parti de la Bâtie-Neuve avec pour seul objectif d'atteindre le col sans poser le pied à terre. Et j'ai été très heureux de voir que je le réalisais sans difficulté. Ce qui est bien, c'est que les pourcentages se durcissent au fil des kilomètres. On a ainsi le temps de s'accoutumer à la progressivité du dénivelé. Comme il avait plu toute la nuit, les fossés regorgeaient d'eau et l'ambiance était plutôt fraîche et brumeuse au col. Ça m'a aussi évité de trop transpirer. Il faut faire attention au dévers de la route là où le panneau indique une pente à 10,6%.
00:00:00 • Col de Moissière depuis Forest Saint Julien (1571m)
Je l'ai fait après avoir passé le col du Noyer dans la matinée, puis le col Bayard et enfin le col de Manse depuis Gap. J'étais en bout de course dans tous les sens du terme. Heureusement que je me suis octroyé une bonne pause à Ancelle pour repartir rassasié et désaltéré. Ce village m'a d'ailleurs bien plu. Il fait comme une sorte de terrasse agricole prospère entre le bas de la vallée et les rudes pentes du col. Les remontées mécaniques se font presque oublier. La descente sur une étroite route en mauvais état et jonchée de débris m'a laissé un souvenir pénible.
00:00:00 • Le Cunay depuis Biere (1570m)
Cette montée au Cunay est répertoriée au club des Cent Cols sous le nom de col des Combes (1569 m). Les cinq kilomètres au-dessus de Bière sont communs au col de Marchairuz, sur une belle et large route qui fait un peu oublier la rude déclivité. Il faut ensuite prendre à droite une étroite route d'alpage sans panneau indicateur. Il reste dix kilomètres pour atteindre le terme de la route qui aboutit à une ferme à 1414 mètres. Le Cunay est un petit kilomètre auparavant, à l'altitude de 1570 mètres. La montée est agréable, en forêt dans un premier temps. Puis on trouve les pâturages typiques du Jura, sur de belles combes ensoleillées, avec ça-et-là une cabane de bergers. Parti de Gland sous un ciel gris et nuageux, j'ai eu le plaisir d'arriver là-haut avec les timides rayons d'un soleil printanier qui illuminait les prairies jaunes de pissenlits, heureux une fois encore de pouvoir parcourir ces hauteurs magnifiques.
00:00:00 • Col de la Croix de Peccata depuis Fay sur Lignon (1570m)
Je suis venu un 17 octobre, et lorsque je me suis garé sur la place de Fay-sur-Lignon, j'ai tout de suite été frappé par le nombre de maisons fermées. De belles maisons en pierre qui témoignent d'un passé qui a dû être florissant, mais qui aujourd'hui se meurent peu à peu, sauf peut-être à l'occasion de la foire aux chevaux du 20 octobre...

Ça descend jusqu'à la bifurcation pour Chaudeyrolles, ce qui nous permet d'embrasser le vaste paysage de prairies de montagne, un peu jauni à cette saison, ainsi que les lentes courbes du Lignon.

Dès qu'on emprunte la D 274, il faut se dresser sur les pédales et ça va monter pendant 9 kilomètres, sur une pente soutenue, mais régulière. On est davantage dans les bois en haut et j'ai un peu hésité à savoir que j'étais bien au sommet car il n'y a pas de panneau, mais une belle croix de pierre.

Ensuite, la plongée sur le village des Estables m'a réservé une des plus belles émotions cyclistes de ma vie. On est devant un paysage d'une extraordinaire nudité, comme si au-delà du village la nature seule décidait de nous offrir ses croupes herbeuses ou boisées, vierge de toute présence humaine.

Remontée vers la Croix de Boutières, pour filer en Ardèche, vers le Mont Gerbier de Jonc. Description par ailleurs. Vous aurez sans doute compris que j'ai particulièrement aimé parcourir ces routes désertes où la nature a encore tous ses droits.


00:00:00 • Col de Peyresourde depuis Bagneres de Luchon (1569m)
Peyresourde résonne en moi de façon particulière, ne serait-ce que pour sa prononciation. Mais c'est surtout un très beau col. Quand on vient de Luchon, on rencontre des villages quasiment tout du long. On traverse une montagne habitée, avec des horizons dégagés qui offrent des panoramas splendides. Quelques kilomètres avant le sommet, on voit comme un pain de sucre herbeux fendu au milieu par le sillon de la route. C'est une image forte qui montre la difficulté de la pente, et forme comme un appel à poursuivre notre chevauchée vers le haut. Je suis sûr de conserver très longtemps en mémoire cette image inédite et attrayante.
00:00:00 • Mont Aigoual depuis Meyrueis (1567m)
Ma deuxième grimpée vers le Mont Aigoual. C'est peut-être l'itinéraire le plus facile dans la mesure où il ne présente pas de forts pourcentages. On passe deux cols (Perjuret et Fourques). Ce n'est donc pas une ascension continuelle. Elle est ponctuée de quelques petites descentes qui obligent ensuite à reprendre le dénivelé perdu. On évolue la plupart du temps sur une route dégagée où le regard trouve toujours à se fixer sur une ferme, sur un mamelon ou sur la prochaine courbe. Il faut tout de même prévoir une bonne provision d'eau car l'air est particulièrement sec ici !
00:00:00 • Mont Aigoual depuis Saint André de Valborgne (1567m)
Je me souviens qu'il régnait une belle animation au village de St André de Valborgne en ce dimanche de mai. Nous étions à mi-parcours de notre sortie et il restait le plus difficile : le Mont Aigoual. Nous nous sommes bien restaurés, nous avons rempli nos gourdes et nous sommes repartis vers ce qui ressemblait un peu à une aventure. Il n'a pas toujours bonne réputation le Mont Aigoual ! Jusqu'au col de Salidès, je crois que j'ai encore pédalé bien en rythme. La route y est particulièrement étroite et dégringole comme un véritable col alpin vers le village de Gaseiral. A la reprise de la montée, j'ai commencé à souffrir de crampes et ce fut bien difficile de me hisser jusqu'au sommet, même si la pente n'est pas excessive. En lisant les panneaux qui indiquent les records de froid, j'avais quelque peine à les croire, tellement j'étais encore marqué par le coup de chaud qui m'avait saisi au cours de la montée. A tout prendre, c'était tout de même mieux que de subir le brouillard ! La vue à 360° est vraiment admirable !
00:00:00 • Col du Télégraphe depuis Valloire (1566m)
Ce n'est jamais facile de reprendre une montée après avoir descendu pendant plus de 20 km. Fort heureusement ici la pente est modérée et la distance courte (moins de 5 km). Je n'aime pas les antennes qui sont au col. Et pas plus que ça le panorama sur la vallée de l'Arc.
00:00:00 • Col du Télégraphe depuis Saint Michel de Maurienne (1566m)
Comme nous avions dormi à Modane, il a d'abord fallu faire la longue descente vers St Michel-de-Maurienne, avant de débuter l'ascension du col du Télégraphe. Je suis donc arrivé au bas du col passablement transi de froid et il m'a été difficile de me mettre dans le rythme pour grimper. Je n'ai pas cherché à rester dans les roues et je suis monté à mon allure, sous un ciel passablement gris. Même s'il est relativement long (12 km), le col du Télégraphe a le mérite d'être très régulier dans ses successions d'épingles forestières. Et même si je suis arrivé au sommet un bon moment après mes camarades, je n'en garde pas du tout un mauvais souvenir.
00:00:00 • Refuge de Rosuel depuis Landry (1557m)
Très vite après Landry la route gagne la forêt et s'élève brusquement par une série de quatre courtes épingles. On va ainsi grimper dans les 7-8% jusqu'au village de Peisey où la vue commence à se dégager. Après le hameau du Moulin, la route serpente joliment dans les champs pour nous conduire à Nancroix. Passé ce village, le plus dur est fait et on peut goûter au charme de la nature environnante pour arriver au refuge de Rosuel, terminus de la route goudronnée, sans avoir à peiner sur sa machine. Malheureusement, les sommets étaient pris dans les nuages et je n'ai pas pu me réjouir complètement de la majesté du site que j'avais déjà eu l'occasion de fréquenter.
00:00:00 • Col des Prés Salés depuis Corps (1554m)
Je n'avais pas très envie de grimper ce col parce qu'il est en aller-retour, et parce que je n'avais pas trop envie de rencontrer des groupes de fervents adorateurs de la vierge en train de chanter sur la route. Et oui. Nous sommes sur la route de Notre-Dame-de-la-Salette. Mais je n'oublie pas que c'est sans doute grâce à la présence du monastère que la route est goudronnée jusqu'au col de l'Homme (1650 m). Le col des Prés Salés, lui, est quelques kilomètres plus bas. Je ne sais pas si j'ai été touché par la grâce divine, mais cette ascension compte parmi mes plus beaux souvenirs de cyclo-montagnarde. Ce jour-là, j'avais un coup de pédale aérien et surtout, je me souviens d'avoir pu admirer le Mont Aiguille dans le lointain. Ce panorama à lui seul justifie de parcourir les longs lacets du col des Prés salés.
00:00:00 • Col du Pillon depuis Aigle (1546m)
On est sur la même route que le col des Mosses jusqu'au-dessus du Sépey. Et puis on bifurque à droite pour aller aux Diablerets. Pendant six ou sept kilomètres, c'est franchement paisible. On a même peine à croire qu'on monte à une station aussi réputée que celle des Diablerets. Par contre, les cinq derniers kilomètres au-dessus de la station sont franchement difficiles (surtout si on vient de faire le col de la Croix), avec de longues rampes le long de murets bétonnés. Tout ça pour aboutir à un vaste col-parking d'où part un téléphérique pour le glacier 3000.
00:00:00 • Col du Pillon depuis Gsteig (1546m)
Le matin, nous étions passés au col du Sanetsch depuis Sion et nous avions pris le téléphérique pour descendre jusqu'à Gsteig. Une originalité que je n'ai pas refaite depuis. Le col du Pillon arrivait donc en deuxième partie de l'itinéraire. Ce fut horrible. J'avais des crampes et plus de forces. Bien que la route ne soit pas très pentue, je n'avançais pas. Julien aurait pu faire trois fois l'aller-retour avant que je ne le rejoigne au sommet ! Heureusement qu'ensuite il n'y avait plus que de la descente et un peu de plat pour retrouver la voiture à St Maurice !
00:00:00 • Col de Finiels depuis Le Pont de Montvert (1541m)
Le plus haut col de la Lozère ! A son sommet assez vaste panorama sur les Monts Lozère où les genets et la bruyère ont trouvé sol à leur convenance. Du point de vue historique, le col marquait une limite entre le nord catholique, et le sud protestant (on ne se mariait pas d'un versant à l'autre). C'est à Pont-de-Montvert que débutèrent les soulèvements camisards en 1702.

Pour accéder au col, nous avons environ 650 mètres de dénivelé sur 12 kilomètres. Il y a plus méchant ! On file plein nord sur une route jalonnée de bornes anciennes. Solitude ensoleillée. Silence animé par quelques rafales intermittentes. Serions-nous au paradis des cyclistes ?
00:00:00 • Col de Finiels depuis Le Bleymard (1541m)
Un très bon souvenir ! Effectué au cours d'une randonnée itinérante sans savoir le matin où nous serions le soir. Nous avons donc attaqué le col de Finiels sans savoir que c'était le plus haut de Lozère, ni où il conduisait. Je me souviens des toits d'ardoise du Bleymard, des prés de fauche qui cèdent assez vite la place aux pâturages ras qui peinent à croître sur un sol pierreux et ingrat. En regardant les croupes sommitales, on comprend pourquoi on nous a dit à l'école que le Massif Central est une montagne vieille et usée. On a un peu l'impression de suivre une route qui reste toujours la même, car ici la présence humaine est toute relative.
00:00:00 • Mont Revard depuis Aix les Bains (1537m)
En venant d'Annecy, on a déjà quelques kilomètres dans les jambes pour effectuer cette ascension. En venant par Montcel, on rattrape la route d'Aix à Trevignin où l'urbanisation va bon train. Oui, la vue est belle ici. Mais pour la grimpée au Revard, on tourne maintenant le dos au lac pour entreprendre comme une sorte d'encerclement de la montagne et qui nous fera déboucher au sommet. On est constamment sous le couvert de la forêt. Sans être facile, la pente n'est pas non plus rédhibitoire. Si on se met dans un rythme adapté, on peut le garder jusqu'en haut sans jamais se désunir. Arrivé au départ des téléskis, et même si elle est un peu pentue et encombrée, il ne faut pas hésiter à prendre la petite route qui conduit au belvédère. La vue sur le lac du Bourget (s'il n'y a pas la nappe de brume) est splendide. Et si on fait la totalité de la boucle sur le plateau, on peut attraper deux cols : le Golet de la Pierre et le Golet du Taisson.
00:00:00 • Mont Revard depuis Chambery (1537m)
Monter au Revard depuis Chambéry revient à emprunter le col de Plainpalais (voir sa fiche), puis à continuer vers La Féclaz puis le Revard. A La Féclaz, l'essentiel du dénivelé est accompli. Il ne reste plus que cinq kilomètres très roulants, excepté un passage à 7% à proximité des fermes d'alpage. Pour rompre la monotonie du col de Plainpalais, j'ai bifurqué à gauche à la sortie du village des Déserts pour rejoindre directement La Féclaz. Cinq kilomètres très sévères, avec quelques lacets bien relevés, mais qui permettent aussi de découvrir une activité agricole que l'on n'a pas du tout sur la route de Plainpalais. La face sud de la Margeriaz émerge toute proche. Autant le domaine skiable de La Féclaz est attrayant l'hiver, autant la traversée de la station l'été ne donne pas envie de s'arrêter. Arrivé sous les sapins, j'ai senti un souffle d'air frais et quand j'ai voulu voir le lac, de vilains nuages bouchaient le vue. Dommage !
00:00:00 • Col de Chaussy depuis La Chambre (1533m)
Le col ayant été intégralement goudronné pour le passage du Tour de France en 2015, je me suis décidé à effectuer l'ascension depuis La Chambre. Les six premiers kilomètres sont communs avec le col de la Madeleine et déjà fort pentus. Mais ce n'est qu'une mise en bouche, car quand on prend la direction de Montaimont, on a un passage sévère à 12%, sur une route à flanc, où l'on croise plus ou moins bien. La route reste très sinueuse et irrégulière jusqu'au village de Bonvillard. On se dégage alors peu à peu de la forêt pour déboucher au col qui offre une belle vue sur les Aiguilles d'Arves. Pour la descente, je vais passer par l'attraction locale : les lacets de Montvernier. Franchement, les pentes de Montpascal à Montvernier sont bien plus vertigineuses que ces lacets très photogéniques, mais au demeurant assez peu pentus.
00:00:00 • Col de Chaussy depuis Hermillon (1533m)
Il y a 1000 mètres à monter sur 16 km. On prend au passage le col anecdotique du Ventour (780 m). Après une légère descente, on sera dans une pente constante supérieure à 6,5% jusqu'au sommet. Nous avons un passage dans la falaise avec vue plongeante sur la vallée qui pimente un peu la montée. L'arrivée est dans les prés. Quelques panneaux informent sur le domaine de ski nordique. Il m'a fallu redescendre par le même versant, car à l'époque (2010), la jonction avec Montaimont n'était pas encore goudronnée. Sensation garantie dans les pentes de Montpascal !
00:00:00 • Col de Redondet depuis Mandailles (1531m)
Si tu vas au Pas de Peyrol, tu passes au préalable par le col de Redondet. Et lorsque tu es au col de Redondet, tu sais que tu as fait le plus dur avant d'atteindre le Pas de Peyrol. Certes, le Pas de Peyrol est magnifique, mais le col de Redondet l'est tout autant, et bien moins encombré. On a une très belle vue sur la vallée de la Jordanne et bien sûr sur le Puy Mary et la succession des puys du cirque du Falgoux. Voilà, j'avais envie de réhabiliter ce point de passage injustement écrasé par la notoriété de son illustre voisin. On y monte bien régulièrement depuis Mandailles sur une route qui épouse les plis du terrain et qui peu à peu nous dévoile les horizons et les sommets du Cantal.
00:00:00 • La Barillette depuis Gingins (1528m)
Je n'avais jamais entendu parler de la Barillette, et c'est en entreprenant la montée au chalet de la Dôle que j'ai découvert son existence ! L'itinéraire est commun aux deux sur environ 12 km. Quand on laisse la voie d'accès au chalet de la Dôle sur la gauche, il reste un peu plus d'un kilomètre pour atteindre la Barillette et son antenne géante. Si la montée a été rude avec ses passages à plus de 10%, on est vraiment récompensé avec la vue exceptionnelle que l'on a sur tout le lac Léman et les Alpes françaises. Je n'ai vraiment pas regretté ma peine grâce à ce si beau panorama final !
00:00:00 • Col de la Forclaz depuis Le Châtelard (1526m)
Le col de la Forclaz se fait généralement dans la foulée du col des Montets. On passe la frontière suisse au Chatelard, puis on laisse sur la gauche la route du barrage d'Émosson, avant de franchir un tunnel. La route change de direction pour s'orienter sud-est et atteindre le village de Trient blotti sous les parois verticales. C'est pour moi un magnifique moment de vélo car je découvre des paysages alpins exceptionnels avec le glacier des Grands et l'Aiguille du Tour. Les trois derniers kilomètres ont une déclivité plus forte, mais je les ai avalés facilement, porté que j'étais par l'envie de découvrir encore mieux cet environnement glaciaire.
00:00:00 • Col de la Forclaz depuis Martigny (1526m)
La mémoire est parfois trompeuse. Il me semblait que l'on quittait Martigny par une série d'épingles dans les vignes. Et bien pas du tout. On est bien dans les vignes, avec une vue plongeante sur la ville et la vallée du Rhône, mais il y a un seul lacet et ensuite la route ne tergiverse pas. Elle monte presque en ligne droite et toujours avec la même déclivité qui dépasse constamment les 7%. Si on retrouve des épingles, c'est vers le haut, mais à ce moment-là, on est en forêt. J'ai pu profiter d'un ballet d'hélicoptère qui procédait au débardage du bois. Les rotations se succédaient à un rythme impressionnant. Au col, la vue sur la vallée de Trient donne une irrésistible envie de poursuivre sur l'autre versant. (On peut aussi partir à pied par un très beau chemin qui suit une bisse, pour s'approcher en une heure du glacier du Trient).
00:00:00 • Parc animalier du Merlet depuis Les Houches (1524m)
Quand j'ai demandé mon chemin pour le Parc du Merlet dans le village des Houches, la personne m'a d'abord dit "Ça monte rudement". Je le savais. Mais grimper là-haut avec un vélo semblait un peu une gageure pour l'autochtone. Qu'à cela ne tienne. J'étais bien décidé à affronter la pente, et je suis allé en haut d'une traite. Pédaler avec comme décor les aiguilles de Chamonix à main droite, ça donne la pêche ! La vue n'est pas toujours dégagée, mais quand elle l'est, c'est prodigieux ! La route se termine assez brutalement après une succession de parkings. Il faut emprunter un sentier pour accéder au parc animalier. Pour le pique-nique, je me suis installé sur un banc, face au Mont-Blanc. J'ai eu tout le loisir d'évaluer le dénivelé gravi depuis le pont sur l'Arve. Impressionnant : 5 km à 10,26% de moyenne !
00:00:00 • Tunnel des Agites depuis Yvorne (1517m)
Je ne regarde pas les profils avant de partir. J'ai pour habitude de construire un circuit et de m'y élancer sans trop me préoccuper de savoir ce qui m'attend. Ça m'évite ainsi de trop gamberger et de mal dormir la veille. Donc me voilà à Yvorne où ça grimpe tout de suite très sec dans les vignes. Mais je tiens bon et peux atteindre fièrement le replat forestier avant Corbeyrier. Dans la traversée du village, plusieurs personnes lèvent le pouce et hochent la tête à mon passage. C'est bien la première fois que je suis ainsi félicité au cours d'une montée. J'allais bientôt savoir pourquoi. A la sortie de Corbeyrier, la route tourne à angle droit et nous voilà dans un mur exceptionnel. Je suis debout sur les pédales, avec cette pensée unique "tenir ! tenir!". Voici le virage suivant. La pente ne diminue pas. Je sens mes forces faiblir et le "tenir" cède la place au "c'est trop dur". Je capitule et je mets pied à terre. Je marche au moins 500 m avant de pouvoir retrouver mon souffle et la force de remonter sur ma machine. Voici enfin l'auberge du Luan et une petite accalmie avant de repartir dans le dur, direction ouest. J'espère bien ne plus subir l'affront de devoir m'arrêter à nouveau. Le coup de pédale n'est plus fluide, et la pente semble se durcir à chaque perspective nouvelle. Où est le sommet ? Ah ! Voici les tunnels. La route n'est pas en très bon état. Je m'engage et j'entends un bruit de moteur qui vient vers moi. Je m'arrête. Un, deux, trois véhicules militaires. J'en profite pour regarder par l'une des ouvertures la vue plongeante sur la vallée du Rhône. Quelle route ! Qui l'a conçue ? En fin me voilà sorti de cet antre incertain et je devine que mon calvaire va bientôt s'achever. Je gagne la crête des Agittes sur un rythme un peu chaotique et peux enfin admirer la vue sur le lac Léman. Je sais déjà que cette montée restera longtemps dans ma mémoire et que je ne la referai sans doute jamais maintenant que les 60 ans sont proches.
00:00:00 • Passo Palade depuis Lana di Sopra (1512m)
On peut aller de Merano à Bolzano directement par la vallée de l'Adige, en 28 km. On peut aussi y aller, comme nous l'avons fait, par la montagne et les cols de Palade et Mendola, en 72 km. Eh oui ! Quand on aime, on ne compte pas ! Que dire de ce passo Palade ? Sur une déclivité qui frise les 7% de moyenne, les 24 km d'ascension nous font passer des plantations arboricoles de la vallée aux paysages plus âpres des sommets où la forêt s'installe allègrement. Je comprends donc pourquoi j'ai trouvé ce cheminement fatiguant.
00:00:00 • Col du Jaman depuis Montreux (1512m)
Voilà encore un col qui hante mes souvenirs à cause de sa difficulté. Dès le départ de Montreux ça grimpe rudement, et je me souviens tout particulièrement de la traversée de Glion. Ensuite, quand on est dans la forêt, ça va mieux, et surtout on est au frais. J'ai beaucoup aimé le village des Avants qui a toutes les caractéristiques du village suisse de montagne (funiculaire, maisons fleuries). Mais à partir de là, la route devient très étroite et très pentue, avec de multiples cassures pour l'écoulement des eaux de pluie. J'ai eu du mal à trouver un rythme, et surtout j'ai dû mettre pied à terre chaque fois que j'ai croisé une voiture ou chaque fois qu'une voiture m'a doublé. Je suis arrivé au col exténué. On est dans les alpages. On ne voit pas le lac, mais les Alpes bernoises. On peut entreprendre l'ascension de la Dent de Jaman qui est à environ une heure de marche du col et d'où la vue sur le Léman est exceptionnelle.
00:00:00 • Col de Belle Chaux depuis Chatel Saint Denis (1510m)
La distance du col de Villard aux Paccots (où les constructions neuves poussent comme des champignons) n’est que de quelques kilomètres. Où est la route du col de Belle Chaux ? A la sortie du village, il y a trois routes : celle d’où je viens, une avec un panneau sans issue, et une qui va dans un ensemble immobilier. Comment deviner qu’il faut prendre la route sans issue, si on n’indique pas la direction de ce col ? Il me semble que la méticulosité suisse est ici prise en défaut. Me voilà tout de même parti pour Belle Chaux, sur une route salement gravillonnée sur un bon kilomètre. Et puis voici que bientôt la Dent de Lys (2014 m) et ses immenses alpages se dresse droit devant. La route va faire un petit crochet par la droite pour revenir sur le flanc des pâtures et se hisser de chalet en chalet vers le col de Belle Chaux. C’est vraiment une montée agréable, jamais trop pénible et qui nous promène dans la montagne façonnée par le travail de générations d’alpagistes. Un régal pour les yeux, avec en point de mire terminal la Pointe de Teysachaux (1909 m).
00:00:00 • Col de la Croix de Boutière depuis Le Monastier sur Gazeilles (1506m)
C'est du Monastier-sur-Gazeille que Stevenson est parti pour son fameux voyage à travers les Cévennes avec un âne. Mais tandis que lui se dirigeait vers le sud-ouest, nous nous dirigerons vers le sud-est si nous voulons atteindre la Croix de Boutière, au pied du Mont Mézenc. Sur ce parcours, il faut davantage craindre la longueur que la déclivité. Il n'y a qu'après les Estables qu'on dépasse les 6% et seulement sur deux kilomètres. On a donc tout le loisir de profiter de la campagne du Velay. Oui, nous sommes en Haute-Loire sur ce versant. Et bien sûr on a le regard attiré vers les sommets arrondis (je crois qu'on dit des sucs ici) et par la forme tabulaire du Mézenc dans le lointain. Le passage aux Estables, dans cet immense espace dénudé laisse vraiment une impression grandiose. C'est vraiment une route que je recommande pour tous ceux qui aiment la nature préservée.
00:00:01 • Mont du Chat depuis Le Bourget du Lac (1504m)
Nous sommes le 4 septembre 2017. C'est la rentrée scolaire. La première rentrée scolaire que je ne fais pas puisque je suis officiellement en retraite depuis le 1er septembre. Et pour marquer le coup, je décide de grimper le Relai du Chat, seul gros sommet de la région que je n'ai pas encore escaladé. Je ne sais pas si c'est une bonne idée de débuter à 14h00. Mais je n'ai pas pu partir plus tôt. Une seule idée en tête : tenir sur le vélo jusqu'en haut. Petit braquet dès les premières pentes. Et vas-y petit, tu peux le faire, même à 60 ans. Je sais que ça va être difficile, mais je sais aussi que si je prends tranquillement mon rythme, j'arriverai en haut. Et puis après tout, il n'y a que 14 kilomètres. Les bornes passent une à une. Et plus elles passent et plus je sais que je vais y arriver ! Mieux : la rage de vaincre me donne des ailes sur le haut où je passe les trois derniers kilomètres sans plus me mettre en danseuse. 1h20 pour goûter le bonheur d'être en haut. Je suis heureux. La retraite commence bien.
00:00:00 • Mont du Chat depuis Yenne (1504m)
Il n'y a pas beaucoup de cols ou de montées qui m'ont contraint à mettre pied à terre. Mais ce versant, je n'ai pas pu le gravir sans faire une pause à 3 km du sommet. Je n'en pouvais plus et j'avais peur de tomber tellement j'avançais lentement. 7 kilomètres consécutifs à plus de 10,5% de moyenne il faut les avaler ! Je suis tout de même reparti. Mais désormais, je doute de pouvoir grimper de telles pentes...
00:00:00 • Col de Solaizon depuis Thuet (1502m)
Celui-là, je suis bien content de ne pas avoir eu à le grimper par ses deux versants puisqu’il n’est accessible que depuis Brizon sur route goudronnée ! Depuis la vallée de l'Arve, il est vraiment dur et sur une route étroite qui renforce son âpreté. Il ne faut pas longtemps pour être sur la route taillée dans la falaise au-dessus de Thuet. Magnifique belvédère sur Bonneville. Et coup de chaud assuré : 4 km à 10% de moyenne ! L'approche de Brizon nous laisse souffler un peu, tout en étant davantage exposée au soleil. Après le village, les six kilomètres restants, sont vraiment très exigeants. Il n’y a aucun répit. On est à flanc de pente, parfois dans les prés, parfois en sous-bois. Le cœur tape fort ! Sans être denses, les constructions anciennes jalonnent bien le parcours. Quand on passe le foyer de ski de fond, on peut se dire que c'est gagné. Le dernier kilomètre sur le plateau paraît presque plat.
00:00:00 • Station de Verbier depuis Le Chable (1500m)
Lorsqu'on est au-dessus de la station, et que l'on voit à quel point les constructions ont envahi tout l'espace, on comprend pourquoi on a sans cesse été doublé par des camions de chantier tout au long de la montée. Une montée sans aucun équipement cyclable et bien ardue où les lacets s'empilent au fil du coteau. Ce n'est pas vraiment le royaume du vélo, mais bien celui des grosses bagnoles pour qui le cycliste est une gêne. Mais que diable allais-tu faire dans cette galère ? Je montais au col de la Croix de Cœur, ne vous en déplaise...
00:00:00 • Col du Merdassier depuis Thones (1500m)
Comme on est déjà arrivé au sommet du col de la Croix-Fry, le col de Merdassier apparaît bien anodin trois kilomètres plus loin. Mais au fait, pourquoi considérer que c'est le col de la Croix-Fry qui est le col majeur et pas le col de Merdassier qui est plus haut en altitude ? Sans doute parce que Merdassier est un cul-de-sac, alors que la Croix-Fry fait communiquer les villages de Manigod et La Clusaz. Mais je vous invite à pousser jusqu'à Merdassier où la vue sur les sommets environnants est bien plus jolie qu'au col de la Croix-Fry. Vous verrez la Pointe de Merdasiier, l'Étale et le Mont Charvin.
00:00:00 • Col du Grand Colombier depuis Artemare, via Virieu-le-Petit (1498m)
Cette fois je m'attaque au versant le plus raide. Je n'ai pas d'appréhension particulière. Seulement l'envie d'atteindre le sommet sans mettre pied à terre. L'approche de Virieu-le-Petit ne se fait pas dans un rythme constant, ce qui m'agace un peu. J'ai transpiré plus que je ne l'aurais voulu. Me voilà dans les kilomètres rouges. Je mets le plus petit développement, bien assis sur ma selle. C'est le moment de vérité. Ce qui se passe dans la tête est aussi important que ce qui se passe dans les jambes. Les premières inscriptions commencent à apparaître sur la route : "Pas trop dur ? Tu tiens le coup ? Toujours sur le vélo ?" J'ai l'impression qu'on me nargue. Je continue. De temps en temps je dois me mettre en danseuse. Et toujours les inscriptions : "Alors, t'en chies ? Tu vas aller loin comme ça ? T'as pas encore mis pied à terre ?" Elles commencent à faire leur effet ces maudites inscriptions qui se multiplient. Je le sais que c'est dur. C'est vrai que j'en chie. C'est vrai que ça paraît interminable ce dénivelé. Je regarde vers le haut. Je ne vois pas le bout de la forêt. Et je continue de lire : "Pas encore craqué ? Toujours sur le vélo ? T'es sûr d'aller en haut ?" J'ai le cœur qui cogne très fort. J'ai de plus en plus de peine à rester assis sur ma selle. Je zigzague. Je suis presque à l'arrêt. Et... je mets pied à terre. A force de lire ces moqueries, j'ai fini par perdre les pédales. Je reprends mon souffle. Je sais que je suis presque sorti d'affaire. Gros effort pour reprendre ma place sur le vélo. Voici enfin le croisement de La Selle et un répit inespéré. Il y a encore un bout de forêt bien pentu et puis le débouché dans les alpages sous le sommet. Il faut aller prendre la dernière épingle pour finir avec cette longue ligne droite et la croix sommitale en ligne de mire. J'ai l'impression d'avancer comme un escargot. Je suis exténué. Mais je vais bien passer le sommet sur mon vélo.
00:00:00 • Col du Grand Colombier depuis Artemare, via Lochieu (1498m)
Il fallait bien que je finisse par le faire ce 4ème côté ! Surtout que ce n'est pas le plus difficile ! C'est sans doute le plus inconstant. La montée à Champagne en Valromey n'est pas compliquée, mais à froid au début, ça peut décourager. Surtout que pour ce qui est du paysage, on peut trouver mieux. J'ai été déçu par le village de Champagne en Valromey, assez quelconque. Ensuite, ça redescend sur trois kilomètres avant de remonter vers Lochieu qu'on ne voit pas vraiment de loin. C'est après ce village, et malgré des pourcentages bien plus forts que je me suis le plus fait plaisir dans cette montée. Au frais, dans la forêt, j'étais à mon aise. A la Selle de Fromentel, j'ai été bien heureux de ne pas avoir à passer les 19% en provenance de Virieu le Petit, annoncés sur un panneau routier. Les quatre derniers kilomètres m'ont énormément plus, dans leur cadre champêtre, et malgré une déclivité avoisinant les 10%. Dès que l'horizon se dégage, la randonnée devient tout de suite plus attractive. Au col, quelle surprise de découvrir le lac du Bourget dans son intégralité, ainsi que le tracé du Rhône et tous ses aménagements. Voilà, j'ai fait les 4 faces du Grand Colombier. Pas dans la même journée. Mais ça me va bien comme ça !
00:00:00 • Col du Grand Colombier depuis Anglefort (1498m)
Comme j'ai passé toute mon enfance avec le Grand Colombier en guise d'horizon, il était normal que je veuille le faire à vélo dès que possible. Me voilà parti, avec mes frères, un dimanche matin, sans entrainement. Il n'a pas fallu longtemps avant que je trouve la pente insurmontable et que je mette pied à terre. J'étais alors à peu près persuadé que je ne grimperais plus jamais un truc pareil. Je n'ai retenté le coup que quelques années plus tard, avec cette fois le minimum de kilomètres requis pour prétendre s'attaquer à un tel monument. Je me souviens que j'ai été porté par cette unique pensée "Cette fois tu vas réussir. Cette fois tu vas au bout". Je ne peux pas parler du paysage, tellement j'étais concentré dans l'effort et occupé à tenir coûte que coûte. Mais je l'ai vue de près la croix sommitale. Et ce fut un beau moment d'émotion. Je tenais ma revanche. Je me suis lancé dans la descente vers Artemare. J'ai crevé dans le passage le plus pentu. Quelle frayeur ! Heureusement je n'ai pas chuté. Je me suis arrêté contre des billes de bois.
00:00:00 • Col du Grand Colombier depuis Culoz (1498m)
Mon copain Hervé m'a proposé de faire la montée du Grand Colombier par Culoz et j'ai tout de suite accepté parce que c'était la seule que je n'avais pas encore faite. Autant le dire tout de suite, c'est celle que j'ai préférée. Assez vite, grâce à une succession de lacets dans la falaise, on a une très belle vue sur la vallée du Rhône et plus loin, le lac du Bourget. Quand la route ne tourne plus, on gagne la forêt sur un dénivelé moins exigent. Un répit que l'on n'a pas sur les autres faces et que l'on savoure pleinement ! Au 2/3 de la montée, on retrouve la route qui vient d'Anglefort et sur laquelle on a tout de suite un passage difficile. Quand on entre dans les alpages, on voit la croix sommitale. Mais il reste encore un peu de chemin au cours duquel on franchit plusieurs barrières canadiennes. Cette fois, je suis en haut bien lucide et heureux de pouvoir contempler le vaste panorama sur les Alpes avec le Mont-Blanc à l'est, le lac du Bourget et la Chartreuse au sud.
00:00:00 • Col du Grand Colombier depuis Lochieu (1498m)
A partir de Lochieu, il ne reste que 13 km. Jusqu'à la Selle de Fromentel (1174 m), on est en forêt. Pour les 4 derniers kilomètres, on est dans les prés où broutent des génisses. Ce parcours présente des portions supérieures à 10%, mais toujours suivies de replats, voire de légères descentes, ce qui permet de ne pas être dans le dur trop longtemps. J'aime particulièrement le denier kilomètre où on est à flanc de montagne, avec la croix qui émerge sur la gauche et le vallon d'où on vient sur la droite et qui parait incroyablement loin en contrebas. Le passage du col et la découverte subite du lac du Bourget dans le lointain vers le sud a été pour moi un éblouissement comme j'en avais rarement éprouvé.
00:00:00 • La Mouille Rosse depuis Taninges (1490m)
C'est le même départ que pour la station des Gets et peu après la large épingle qui tourne le dos à la vallée, il faut prendre à droite une petite route forestière non déneigée l'hiver. Après le hameau de Vers le Mont, la pente va rapidement se durcir autour des 8-10% et garder cette inclinaison jusqu'au hameau de La Biolle. J'ai eu en prime la chance de croiser un camion chargé de grumes de bois au moment où on peine le plus ! Dans toute cette partie, il n'y a strictement aucune vue. Seulement des écureuils qui gambadent à leur aise. Mais lorsqu'on sort de la forêt, on est doublement récompensé avec une déclivité beaucoup moins forte et avec un nombre impressionnant de sommets qui s'offrent à notre regard : le Pic de Marcelly derrière nous, le bout de la chaine des Aravis et le Bargy au sud, tous les sommets de la haute vallée du Giffre à l'est, et une fois atteinte la Mouille Rosse, les pointes qui dominent Morzine. Après avoir pensé que je pédalais bien inutilement dans la partie la plus raide, j'ai dû convenir que cette montée vaut la peine d'être effectuée.
00:00:00 • Passo di Sant'Antonio depuis Padola (1489m)
Ce col s'appelle aussi paso del Zovo. Depuis Padola, la montée est brève, un peu plus de 4 km. Mais elle réserve quelques passages sévères au-delà des 10%. Nous l'avons abordée dans la continuité du Monte Croce di Comelico pour rejoindre notre gîte à Vigo di Cadore. Ce fut le dernier col de notre périple.
00:00:00 • Col d'Aspin depuis Arreau (1489m)
Au lendemain de l'épopée du col du Portet, je me demandais si je serais capable de repartir. Eh bien oui ! Et même plutôt bien. Et voir Aspin sous un beau soleil, quel bonheur ! (voir description Portet et Aspin par ailleurs). Dès qu'on a pris la direction du col après Arreau, on monte dans une ambiance montagnarde, toujours sur un flanc plus ou moins abrupte. La route s'en va par de longues lignes droites sur lesquelles on devine un dénivelé assez constant. On peut prendre un rythme et le garder assez facilement, sauf une fois où on a besoin de se mettre en danseuse. La présence des vaches blanches sur le sommet confirme que l'on est bien dans les Pyrénées.
00:00:00 • Col d'Aspin depuis Sainte Marie de Campan (1489m)
Gravi également lors de la 3ème étape de la traversée des Pyrénées. Réchauffé, séché et restauré après la descente périlleuse du Tourmalet, il me faut repartir sous la pluie. Les jambes tournent. Le regard est rivé à la route, un mètre devant la roue. Pas de paysage. De l'eau qui ruisselle sur mon maillot et sur la route. Dans ces conditions, je pense moins à la pente qu'à finir le plus vite possible. Arrivé au sommet, transi et grelottant, on doit me porter pour descendre de vélo. La voiture suiveuse est un refuge. Fin de l'étape. Je ne gravirai pas Peyresourde aujourd'hui.
00:00:00 • Col des Aravis depuis Flumet (1486m)
On quitte Flumet par une petite rampe qui nous permet d'accéder à deux kilomètres de plat dans un fond de vallée encaissée. Devant nous se dresse la muraille des Aravis. Et puis la pente se durcit pour atteindre le village de La Giettaz. J'ai l'impression que c'est dans sa traversée que l'on peine le plus. J'ai été surpris de la facilité avec laquelle j'ai franchi les derniers kilomètres. Une succession d'épingles va et vient dans la pente où les chalets n'en finissent plus de pousser au côté des fermes anciennes. Au passage d'u petit tunnel, on peut remettre du braquet. Le sommet est proche. Les clarines des troupeaux résonnent contre les parois abruptes. Nous voici au royaume des alpages et du reblochon !
00:00:00 • Col des Aravis depuis Thones (1486m)
Si on veut prendre un modèle pour décrire ce qu'est un col, je crois que le col des Aravis est parfait. Il correspond bien au point le plus bas de la chaine et qui permet de communiquer entre la vallée de Thônes et celle de l'Arly. Je l'aime particulièrement car quel que soit le versant par lequel on le gravit, on le voit longtemps à l'avance et on peut admirer ses alpages dominés par les falaises. L'été, les clarines des vaches résonnent dans toute la montagne. C'est un col vivant situé sur la route des Grandes Alpes (Thonon-Nice). Et de ce fait, on y rencontre beaucoup de cyclistes.

En partant de Thônes, on passe par le col de St Jean-de-Sixt et on continue en légère montée jusqu'à La Clusaz. A partir de là, la partie difficile de l'ascension commence. On est sur une rampe assez sévère tant que l'on est dans la station. On emprunte ensuite une série de larges lacets très bien dessinés et que l'on peut compter au fur et à mesure de notre progression. Chaque regard rétrospectif est un encouragement à continuer. Dès qu'on voit le Mont-Blanc, on est sûr que le sommet est tout proche. Ce nouvel horizon récompense les efforts fournis.
00:00:00 • Col du Soulor depuis Cirque du Litor (1474m)
En venant de l'Aubisque, la route étroite et sinueuse est comme suspendue au contrefort de la pente. La vue plonge d'un seul côté sur les ravins profonds. A partir du cirque du Litor, la route remonte légèrement vers le col du Soulor que l'on devine de loin.
00:00:00 • Station de Champex-lac depuis Orsières (1468m)
Il y a 25 ans, un certain 12 juillet 1998, alors que nous faisions Chamonix-Zermatt, nous avions fait halte à Champex. Je me souviens encore des immenses "cocorico" qui barraient la une des journaux suisses le lendemain. Il y avait donc un certain temps que je souhaitais revenir à Champex, à vélo, pour ajouter ce col à ma liste. Me voilà donc en route ce dernier jour de mai 2023. La météo n'est pas à la pluie, mais la masse nuageuse ne semble pas vouloir quitter les sommets. Dommage ! Depuis Orsières, la situation est très claire : il suffit d'avaler un à un les lacets, pour au final déboucher sur la station et son lac. Une montée de toute beauté où l'on a alternativement la vue sur la vallée du Grand St Bernard et le magnifique méandre de la route juste au-dessus d'Orsières, puis sur celle, plus étroite, du Val Ferret. La déclivité ne variant pas, c'est un vrai plaisir que de pouvoir monter toujours au même rythme. Comme salutation de bienvenue, le soleil a bien voulu éclairé quelquefois les fleurs des talus : rose vif du sainfoin ou du saxifrage, jaune éclatant des potentilles, de l'arnica ou de la doronic, violet de la sauge. Je ne peux donc que garder un souvenir enchanté de cette grimpée, même si le col en lui-même, situé au départ du télésiège pour la cabane du Trient, est tout à fait inintéressant.
00:00:00 • Col de la Croix Fry depuis Saint Jean de Sixt (1467m)
Le parcours est le même que pour le col des Aravis à la sortie de La Clusaz. Après deux kilomètres, on bifurque à droite en tournant le dos à la station. La route zigzague encore quelques temps parmi les chalets avant de venir buter sur le versant boisé de la montagne. Après un large virage à droite, la route monte tout droit sous les sapins. On est presque surpris d'arriver aussi rapidement au col. Ce parcours peut être une belle alternative pour retourner à Annecy après avoir fait le col des Aravis si on ne veut pas faire un banal aller-retour.
00:00:00 • Col de la Croix Fry depuis Thones (1467m)
Pour y être passé en voiture, je savais que la sortie de Manigod est brutale. En une seule épingle, on domine le village et son clocher élancé. Mais ce dont je ne me doutais pas, c'est à quel point la montée entre Thônes et Manigod est usante. On y trouve difficilement son rythme. On croit que c'est roulant et ça ne l'est pas. C'est pourquoi je préfère de beaucoup la deuxième partie où il y a des épingles qui permettent de bien relancer et un décor alpin plus dégagé : derrière nous la Tournette, à droite le Sulens et le Mt Charvin. Au fil des années, on découvre de nouvelles constructions. Où cela va-t-il finir ?
00:00:00 • Col des Montets depuis Chamonix (1461m)
Si on part de Chamonix, le col des Montets n'est pas difficile, mais il faut s'attendre à une circulation importante. Petit détail : si vous êtes matinal, n'oubliez pas une petite veste, car l'air est frais sous les glaciers. Jusqu'à Argentière, on longe la voie ferrée à crémaillère et l'Arve. On ne voit pas trop les aiguilles de Chamonix qui sont plutôt derrière nous, mais davantage les Aiguilles Rouges. C'est après avoir laissé le village de Montroc sur la droite que la route s'élève en une série d'épingles assez majestueuses et on entre dans la réserve naturelle des Aiguilles Rouges. Un jardin alpin est aménagé au col. On poursuit vers le col de La Forclaz ? Ou vers le barrage d'Émosson ?
00:00:00 • Col des Montets depuis Le Châtelard (1461m)
La remontée du col des Montets depuis la Suisse, nous fait traverser la commune de Vallorcine de part en part, en passant par chacun de ses hameaux. On est dans une ambiance de haute montagne où les versants abruptes ne sont que le soubassement de sommets qui s'élèvent à plus de 3000 m. La route réussit à se hisser vers le col sur un tracé à la déclivité modérée (sauf dans le dernier kilomètre). Cela ne m'a pas empêché d'avoir mal aux jambes car je rentrais vers Chamonix après avoir gravi les Montets puis la Forclaz par ses deux versants. La descente vers Chamonix reste un grand souvenir de vélo pour les fabuleux points de vue qu'elle offre sur les glaciers et les aiguilles et le plaisir de dépasser le petit train rouge du Mont-Blanc.
00:00:00 • Col de Villard depuis Chatel Saint Denis (1459m)
Après avoir quitté la route du Rathevel, on arrive rapidement à un chalet où la route se sépare en deux branches. Où aller ? J’aperçois un panneau signalétique jaune, comme partout en Suisse. Je m’approche et je lis « itinéraire pédestre ». J’ai eu envie de rire, mais je n’étais pas plus avancé quant à la direction à prendre. Je suis parti sur la gauche, car ça me semblait être la direction la plus probable. Et me voilà bientôt en forêt, sur un bitume de plus en plus envahi par l’herbe et avec quelques passages bien difficiles. Quand le route se mit à redescendre, il fallut me rendre à l’évidence, j’étais parti du mauvais côté. Demi-tour donc pour me retrouver à la bifurcation maudite. Plus d’hésitation cette fois, ce sera à droite. Et là, très vite, la pente devient extrêmement ardue. On passe un très beau bâtiment avec un toit remarquable en bardeaux de bois. Les épingles se présentent à nous. Je les passe une à une en serrant les dents, inquiet de savoir si je vais pouvoir poursuivre longtemps à ce rythme, et agacé des forces que j’ai gaspillées dans le détour inutile. La pente forcit encore quand on arrive à la hauteur d'un réservoir d'eau, si bien que j'ai mis pied à terre. J’ai marché jusqu'au chalet de l'Incra qui semble nous narguer du haut de son promontoire. Heureusement, les derniers hectomètres se passent au mieux sur le vélo. Du col, on devine un bout du lac Léman. Je crois que je ne suis pas prêt d'oublier ce col méconnu dont la rudesse a eu raison de mes forces.
00:00:00 • Col du Fanget depuis Seyne les Alpes (1459m)
On quitte la cité fortifiée de Seyne les Alpes en descendant sur un bon kilomètre. Ce qui va réduire la montée à 3 km, mais quels kilomètres ! Il y en a un qui est annoncé à 11% de moyenne ! On est la plupart du temps en forêt. C'est pourquoi il ne faut pas manquer de s'arrêter là où il y a un panneau du Géopark UNESCO. La vue sur Seyne les Alpes et les montagnes environnantes est magnifique. Pour le final, le dénivelé est beaucoup plus facile, dans un paysage minéral typique des Alpes du Sud avec les roches schisteuses qui brillent au soleil. Le col est juste après le centre nordique, avec une vue pas vraiment étendue.
00:00:00 • Col du Fanget depuis Dignes les Bains (1459m)
Je suis bien venu depuis Digne, mais en passant tout d'abord par le col du Labouret. Je suis donc arrivé par Verdaches, sans passer par la route inoubliable de la clue de Barles et ses extraordinaires falaises. Dès que l'on bifurque à droite pour monter vers Auzet, en passant à côté de la cascade du Saut de la Pie, la pente commence à se faire sentir. On remonte un vallon qui va se rétrécir peu à peu. Après le passage au hameau de l'Infernet, la pente va s'imposer sous la falaise. Il y a un passage extrêmement raide avec un enchainement de virages en S. Le dernier kilomètre dans les prairies d'altitude permet de se relancer. J'ai vraiment beaucoup peiné pour franchir les trois derniers kilomètres et je me souviendrai de ce col comme d'une petite vacherie, même si on est ici plutôt au pays des moutons.
00:00:00 • Col du Pradier depuis Moutiers (1456m)
J'avais repéré le col du Pradier dans la liste du Club des Cent Cols et je suis innocemment parti vers son sommet, en plein midi, après avoir fait le col du Tra depuis Pomblière. L'innocence conduit à tout, y compris vers les cols les plus ardus et... introuvables ! Ce n'est pas de la rigolade ce col ! Mais le pire, c'est que je n'ai jamais su où il était. Ne voulant pas redescendre sans l'avoir franchi, je suis allé jusqu'au bout de la route goudronnée. Mais cet endroit n'a pas du tout les caractéristiques d'un col. Ce serait donc bien qu'un panneau le signale...

On quitte Moutiers par une route très pentue qui dessert des immeubles perchés. On a donc très vite une vue plongeante sur la ville... et les jambes flageolantes. La déclivité se poursuit à la même cadence jusqu'au village de Hautecour qui est comme un joli balcon au-dessus du vide. Il y a même quelques bancs où je m'assois pour me restaurer. La reprise, avec une pente qui s'accentue (?10%) m'oblige à zigzaguer pour progresser. Je cherche des yeux quelque chose qui ressemble à un col, mais en vain. Alors, il ne me reste plus qu'à appuyer sur les pédales jusqu'à ce que... jusqu'à ce que... jusqu'à ce que la route se finisse. Je suis au bord de l'évanouissement, trempé de sueur, et bien seul. Qui préviendrait les secours s'il m'arrivait quelque chose ? Depuis Hautecour, je n'ai vu absolument personne...

Pour résumer, je dirais que ce col est introuvable, épuisant, mais avec un joli panorama sur les sommets de la Vanoise de l'autre côté de la vallée, et quelques belles sculptures sur bois réalisées par un artiste local à Hautecourt.
00:00:00 • Station de Le Pleynet depuis Allevard (1450m)
J'étais déjà allé plusieurs fois au Pleynet ou à Fond de France pour randonner sur les sommets, mais je ne gardais pas un souvenir aussi enchanté de cette route. Je peux dire que j'ai roulé en montant pendant deux heures, sur une large route, dans une tranquillité absolue et avec un plaisir total. Dans la première moitié de l'itinéraire, on reste à l'ombre de la forêt, sans vraiment profiter du paysage. A partir du village de La Ferrière, l'horizon se dégage et on voit les sommets des Sept Laux et leurs combes ponctuées de névés. Le passage à proximité du petit lac de barrage de Fond de France donne l'impression d'évoluer au cœur d'une carte postale ancienne. Les cinq derniers kilomètres s'enchainent avec un beau déroulé de lacets, et même si la pente a doublé son pourcentage, je n'ai pas eu l'impression d'être dans le dur. Pour finir, on longe les quelques bâtiments de la station et on se trouve face à des sommets qui paraissent bien inhospitaliers. Il me revient à la mémoire la dernière étape du tour pédestre des Sept Laux, au cours de laquelle j'ai connu les seuls ennuis physiques de toute ma vie.
00:00:00 • Col du Marchairuz depuis Biere (1449m)
Dès que l'on bifurque à gauche pour prendre la route du col, ça grimpe sec et on a déjà une idée de ce que sera la difficulté de la montée. La route est large et en très bon état, avec une déclivité qui varie à peine. Jusqu'au croisement de la route de St George, on reste sous le couvert forestier, ce qui accentue l'impression de monotonie. Heureusement que la vue se dégage ensuite pour offrir de belles vues sur le lac Léman. Au sommet il y a comme une ambiance de haute montagne, surtout si on monte au début du printemps et que la végétation tarde à croitre.
00:00:00 • Col du Marchairuz depuis Gimel (1449m)
C'est le grand col du Jura suisse : 700 m à monter sur 12 km, à partir de Gimel. Mais si on part du lac, on peut dire qu'il y a plus de 1000 m de dénivelé. La portion Gimel-St George est plutôt roulante, mais sans attrait paysager. Ensuite, la déclivité va être un peu plus marquée pour nous conduire vers les hauteurs où s'étirent les combes jurassiennes si typiques. Lorsqu'on arrive au croisement de la route qui monte depuis Bière, on a fait les 2/3 de la grimpée. Il reste alors le plus difficile, à moins que ce ne soit la longueur qui commence à peser dans les jambes. Heureusement, la vue se dégage de l'emprise forestière et on ressent cette griserie si particulière qui nous gagne lorsqu'on a atteint un sommet avec un si beau panorama.
00:00:00 • Col du Marchairuz depuis Le Brassus (1449m)
J'ai vu deux fois le sommet du Marchairuz de la même journée, mais pas en provenance du même endroit. Après avoir grimpé depuis Gimel, je suis redescendu sur Bière pour faire le Mollendruz, puis le Mont D'orzeires et enfin je suis revenu au Marchairuz depuis Le Brassus. Quand on habite loin, on essaie de découvrir le plus de cols possibles dans la même journée. On ne reviendra peut-être pas de sitôt... Que dire de ce versant ? Que j'avais bien mal aux jambes et que je l'ai trouvé très difficile au début. Ensuite, dans les alpages, j'ai attrapé le vent et ça n'a pas été beaucoup mieux, même si la pente était moindre.
00:00:00 • Col des Mosses depuis Aigle (1445m)
On est sur une route de grand passage, avec ses avantages et ses inconvénients. Du côté des avantages, on peut mettre un tracé très bien profilé et donc plutôt favorable au cycliste, ainsi qu'un revêtement de bonne qualité. Du côté des inconvénients, il y a bien sûr le trafic intense (et les suisses ont la fâcheuse habitude de serrer de prêt en doublant), au moins jusqu'à la bifurcation pour Les Diablerets. Au départ, comme chaque fois que l'on quitte la vallée du Rhône, la pente est rude. Mais entre les vignes qui s'accrochent à la pente et le château d'Aigle, nous avons le choix des beautés à admirer. Ensuite, le paysage se referme quelque peu, avec une longue rampe à flanc de montagne et des paravalanches. Après cela, attendez-vous à serrer les dents car il y a une succession de toboggans assez brutaux. Enfin, voici Le Sépey où l'on trouve l'ambiance alpine espérée (prairies, chalets, funiculaire). La route fait une large courbe pour changer de direction et s'élever désormais davantage à découvert. On peut alors commencer à admirer les sommets et goûter au grand air des hauteurs. Le col se partage paisiblement entre activité pastorale traditionnelle et aménagements pour les sports d'hiver.

Pour ceux qui chassent les cols, il y a la possibilité de faire plusieurs échappées en court de montée : col de Prafandaz au-dessus de Leysin, La Forclaz au-dessus du Sépey, les Voëttes peu avant le col.
00:00:00 • Col des Mosses depuis Les Moulins (1445m)
Ce fut un grand plaisir de remonter au col des Mosses depuis Château d'Oex. En effet, on retrouve sur cet itinéraire tout ce qui fait le charme de la Suisse alpine : chalets fleuris, falaises et gorges profondes, sapinières ombreuses. La circulation est modérée. La déclivité est irrégulière, mais avec de bonnes portions où on peut remettre du braquet. A la Lécherette, on peut prendre à droite une route d'alpage très pentue par endroits, et qui conduit au col de Sonlomont (1503 m), au-dessus de lac du Hongrin.
00:00:00 • Col du Festre depuis La Madeleine (1441m)
Je suis parti de Montmaur, car j'ai voulu faire auparavant le col de Gaspardon. Du point de vue difficulté, les deux cols n'ont rien de comparable. Ici, on est sur une très belle route conduisant aux stations de ski du Dévoluy. Il y a tout d'abord de longues portions rectilignes que l'on franchit allègrement sur le grand plateau. Et puis peu avant le tunnel, ça se corse car la pente se relève et on prend le vent du nord de pleine face. Changement de cadence garanti ! Mais il reste tout de même le plaisir d'évoluer dans un cadre exceptionnel où les sommets du Dévoluy se dévoilent peu à peu. L'approche du hameau des Garcins est de toute beauté avec les falaises blanches de la Crête des Aiguilles. Voilà qui me donne une furieuse envie de venir séjourner quelques jours dans ce site altier ! Mais pour le moment, il me faut franchir le sommet qui n'est plus qu'à un kilomètre, au milieu des prés. Sensation de plénitude, d'être dans ce que la nature offre de plus parfait...
00:00:00 • Col du Festre depuis Barrage du Sautet (1441m)
Je fais la même remarque que pour le col du Noyer : la remontée du Défilé de la Souloise est de toute beauté. On sent le passage progressif des Alpes du Nord vers les Alpes du Sud, avec un changement de luminosité. Après St Disdier, la route s'élève gentiment et nous dévoile les sommets du Dévoluy, du Grand Ferrand à l'ouest au Pic de Bure au sud et à la Montagne de Ferraud à l'est. On entre en quelque sorte sur un plateau d'altitude, cerné de hauts sommets. C'est un monde isolé, mais majestueux. On a envie d'y rester pour en goûter le calme.
00:00:00 • Chalet de la Dôle depuis Gingins (1439m)
J'avais si souvent regardé la Dôle avec son radar géant lors de mes passages au col de la Faucille, que j'ai fini par me demander si on pouvait y accéder à vélo d'un côté ou de l'autre. Grâce au site, j'ai découvert qu'on pouvait y aller depuis Gingins. Me voilà donc parti en ce dernier jour de mai. Je découvre qu'on a préféré baliser la Barillette plutôt que la Dôle. Mais ça n'a pas d'importance puisque c'est rigoureusement le même parcours jusqu'au moment où on atteint le chalet de la Dôle et que la route se poursuit encore un peu pour la Barillette. La vue est saisissante avec la paroi rocheuse qui fait comme un mur devant nous. La route s'arrête au chalet et il faut redescendre. Mais on n'emprunte pas tout à fait la même voie qu'à la montée puisqu'il y a un fléchage qui nous conduit sur des portions à sens unique. La précision suisse étant légendaire, j'ai suivi ces flèches directionnelles, et je me suis retrouvé à l'abbaye de Bonmont, un peu à l'écart de l'itinéraire direct pour Gingins. Il serait peut-être judicieux de flécher cette direction au cours de la descente.
00:00:00 • Col du Coq depuis Saint Nazaire les Eymes (1434m)
C'est le seul col routier qui permet de passer de la vallée du Grésivaudan au cœur du massif de la Chartreuse. C'est aussi le plus haut en altitude. Il grimpe pendant 14 km à 8,5% de moyenne. Sa réputation de col dur n'est donc pas usurpée. Même si on a le nez dans la pente, on peut se régaler des magnifiques perspectives sur les falaises de la Dent de Crolles qui nous domine. Et quand on est en haut, on peut prendre le temps de reconnaître les sommets de Belledonne, tout en reprenant notre souffle.
00:00:00 • Col du Coq depuis Saint Hugues (1434m)
Si vous voulez un peu de réconfort avant d'entamer la montée, vous pouvez toujours faire une halte à l'église de St Hugues qui abrite un musée d'art sacré consacré à l'artiste Arcabas. Profitez bien de la belle ligne droite et plane qui traverse le village car la suite sera autrement plus tourmentée. La route se rétrécit, puis s'enfonce dans la forêt où elle est affreusement cabossée. De brusques ressauts obligent à se mettre en danseuse. On peut classer le col du Coq parmi ces cols traitres qui nous font la surprise d'offrir une petite descente en cours d'ascension, histoire de briser la rythme et de faire tirer la langue pour repartir. Tout au long du parcours, on aura le plaisir de pouvoir admirer quatre des principaux sommets de Chartreuse. Tout d'abord le Grand Som (2026 m) derrière nous quand on quitte St Hugues. Puis la face est de Chamechaude (2082 m) dans quelques trouées en cours de montée. Peu avant d'atteindre le sommet, le Charmant Som (1867 m) émerge grâce à la présence d'une vaste prairie. Et enfin, lorsqu'on franchit le col, la Dent de Crolles (2062 m) surgit devant nous.
00:00:00 • Col de Gaspardon depuis Montmaur (1433m)
C'est un col qu'il faut aller chercher puisque la route se termine à la maison forestière peu après le sommet du col. Mais il ne faut pas hésiter à le gravir, si on a un minimum d'entraînement, car il offre de splendides points de vue sur le Massif du Dévoluy. On y baigne dans la lumière provençale, avec une impression d'éternel été.

Entre Montmaur et le hameau de la Montagne, la pente est ardue, mais on roule en toute tranquillité, sans presque jamais voir de voitures.
00:00:00 • Col de l'Encrenaz depuis Essert Romand (1432m)
C'est ce qu'on appelle une ascension trapue ! Pas très longue, mais constamment dans de gros pourcentages (excepté une légère descente peu avant le sommet). La montée à La Côte d'Arbroz se fait par une série de courts lacets où on peut admirer les chalets fleuris. Puis on est un temps en forêt avant d'apercevoir le col que l'on atteint par une rampe finale très dure.
00:00:00 • Col de l'Encrenaz depuis Taninges (1432m)
Le départ est commun au col de la Savolière (voir fiche). Quand on a laissé la direction du Praz de Lys, on se retrouve sur une route beaucoup plus étroite qui nous emmène aux chalets d'alpage du Foron. C'est le grand calme, d'abord en sous-bois, puis dans les prés. On va rencontrer les remontées mécaniques du Mont Chéry juste avant le col. La descente vers Morzine est plus urbanisée et plus sinueuse.
00:00:00 • Colle Saint-Michel depuis Thorame Haute (1431m)
Partis de Savine le Lac le matin, la Colle St Michel était notre terminus de la journée (il y a un gîte qui reçoit les groupes au col). Il y a peu de fois où j'ai terminé une étape aussi fatigué et meurtri. Le col d'Allos m'avait fait bien souffrir et même si les pentes de la Colle St Michel ne sont pas terribles, j'en avais plus qu'assez de me trainer tout seul sur la route. Mes compagnons ne m'avaient pas attendu et cela était encore pire à encaisser que la pente relative. Épuisé, et les voyant attablés devant leur bière, ma colère explosa et je refusai de trinquer avec eux. Je ne suis plus jamais reparti avec ce groupe.
00:00:00 • Col du Pendu depuis Col du Bez (1430m)
Le col du Bez, avec sa chapelle et ses gites nous invite à séjourner. Mais il serait dommage de ne pas grimper jusqu'au col du Pendu, sur une route en parfait état, ne serait-ce que pour tester ce qu'il nous reste de force après être passé par le col de la Croix de Bauzon ou le col de Meyrand pour venir jusque-là. Après la première épingle, on a une très jolie vue sur le Bez, ses prairies d'altitude, ses forêts de sapins et sa lande à genêts. Pour le reste de la montée, on est en forêt, sur une pente qui reste constante autour des 7%. Au col de Pendu, la vue est assez restreinte, avec un parc éolien droit devant.
00:00:00 • Col du Pendu depuis Col de la Chavade (1430m)
Après avoir quitté la RN 102, cette route conduit tout d'abord au domaine nordique de La Chavade à 1380 m d'altitude. Avant d'entrer en forêt, la pente est très soutenue. Ensuite, on gagne le plateau de Cham Lange, où la vue se dégage, ce qui permet de voir le Mont Mézenc et le Mont Gerbier de Jonc loin au nord et aussi un parc d'éoliennes tout proche. Une légère descente nous prive de la vue panoramique. Quelques coups de pédales faciles et nous voilà au col du Pendu où il n'y a pas spécialement de vue, même si on est sur le second col le plus élevé du département de l'Ardèche. J'étais là-haut le jour de mes 65 ans. J'y ai fait le rencontre d'un cycliste de 85 ans. Voilà qui me laisse de belles espérances pour les futures années...
00:00:00 • Col des Glières depuis Le Petit Bornand (1425m)
Grimpé une seule fois par ce versant, à l'occasion d'un rassemblement "citoyens et résistants". Heureusement que je n'avais pas regardé le graphique des pourcentages ! Ça a le don de me couper les jambes. Je suis donc parti tout innocemment, avec un seul but en tête : arriver en haut sans m'arrêter. Pari réussi ! Je me souviens qu'il n'y a pas beaucoup d'épingles, que la route est étroite et que l'on ne voit des prés qu'à l'arrivée sur le plateau. La solitude conjuguée à la souffrance, ça ne donne pas forcément envie de recommencer...
00:00:00 • Col des Glières depuis Nant Sec (Thorens-Glières) (1425m)
9% de moyenne sur 8 km d'ascension, ce n'est pas rien ! Pour mes 18 ans, on m'offrit un vélo neuf et le lendemain j'entrepris la grimpée des Glières, sans un seul kilomètre d'entraînement. Quel souvenir ! J'ai dû mettre je ne sais combien de fois pied à terre, lorgnant sans cesse vers le sommet pour savoir quand ce calvaire prendrait fin. Mais plus que de cette montée semi-pédestre, c'est de la descente dont je me souviens encore ! Comment n'ai-je pas heurté les glissières de sécurité dans les virages en épingle ? Il devait y avoir un dieu pour me protéger. Comme on dit chez nous, je grévolais sur mon vélo, happé par la pente et ne sachant pas adopter les gestes adéquats pour freiner opportunément. J'en tremble encore !

Depuis, j'ai refait quelquefois la montée, mais toujours après avoir accumulé les sorties, afin d'être certain d'avoir la forme optimum pour affronter ce mastodonte, car c'en est un et un gros !
00:00:00 • Col de la Barte depuis Sainte Eulalie (1422m)
C'était à la mi-octobre, assez tôt le matin. Je me suis mis en route, alors que l'horizon était de plus en plus limité par l'amoncellement de petits nuages poussés par un vent aigrelet. Je n'ai pas rencontré âme qui vive. J'en venais même à me demander si les villages traversés étaient habités. Étroitesse de la route, rugosité du goudron. Tout concourait à me faire sentir l'âpreté du lieu que j'ai en définitive apprécié pour son caractère austère.
00:00:00 • Col du Mont Noir depuis Cognin les gorges (1421m)
Fidèle à mon habitude, je suis parti vers le col du Mont Noir depuis Cognin les Gorges, sans rien connaître de l'itinéraire. Et pour le coup, j'avais un peu mésestimé sa longueur. Mais qu'importe ! Je suis arrivé au sommet après avoir découvert de magnifiques paysages. La remontée des Gorges du Nan est à l'image de ce que le Vercors nous offre de plus beau : passage en surplomb sous la falaise, tunnels biscornus, abîme vertigineux. A la suite de ça, on est presque étonné de découvrir le pimpant village de Malleval (un nom lourd de sens). Mais nous ne sommes pas au bout de nos peines : il reste encore 500 m de dénivellation à avaler en forêt. Le sommet se fait longtemps désiré dans cet univers végétal uniforme.
00:00:00 • Col du Mont Noir depuis Saint Gervais (1421m)
Ce col est très exigent, car si on excepte les deux kilomètres qui précèdent le passage au col de Romeyère, on est constamment entre 7 et 9% de dénivellation. Dans le premier tiers de la montée, le passage des Écouges est absolument hallucinant avec l'abîme, l'étroitesse de la route sous les rochers et une pente terrible. C'était la première fois que je passais une route aussi exposée au vide et j'en suis encore tout impressionné ! Le dernier tiers du col se fait sur une route forestière assez rectiligne et sans repos possible. Heureusement qu'il y a un panneau pour indiquer la position du col, car il n'est absolument pas discernable dans l'épaisseur du bois.
00:00:00 • Le Morond depuis Métabief (1419m)
Tous les commentaires concordant pour dire que le revêtement est déplorable ne m'ont pas incité à entreprendre la montée. Et puis en ce beau dimanche de juin, en route pour les Vosges, je me décide à faire un petit arrêt à Jougne pour voir ce qu'il en est. Arrivé au départ du télésiège, j'interroge une employée de la station qui me dit que la route a été émulsionnée et que je peux monter si je n'ai pas peur de rouler sur du gravier. La pente est d'emblée redoutable, mais parfaitement bitumée. Elle s'adoucit avec le passage d'une épingle et puis arrive la fameuse portion émulsionnée. En fait, il n'y a plus de goudron, mais du gravier compacté, à peu près cyclable. Il y aura ainsi jusqu'au sommet une alternance d'enrobé habituel et de gravier compacté. Une trouée forestière permet d'avoir une magnifique vue sur Métabief. La route se termine à proximité de l'arrivée du télésiège et nous avons une très belle vue sur le Mont d'Or au sud et les sommets suisses à l'est. A la descente, en plus de l'état de la route, il faut faire attention aux nombreux vététistes qui dévalent et traversent la route à plusieurs reprises.
00:00:00 • Montdenis depuis Saint Julien Mont Denis (1419m)
J'ai démarré l'ascension à 14h00 et avec un seul bidon. Inutile de dire que je suis arrivé la gorge sèche au sommet où il n'y a pas trace de café. Juste une poterie. Autre déconvenue : j'ai oublié mon portable dans la voiture et les photos que je comptais prendre en redescendant sont encore à faire. Dommage ! Sinon, j'ai beaucoup aimé cette grimpée dans la falaise au-dessus de St Jean de Maurienne. Les lacets sont de longueur inégale, si bien que l'on se déplace toujours plus vers le nord et que l'on passe en surplomb d'une extrémité à l'autre de la ville. La vue plongeante est saisissante, surtout à la descente. Mais je n'ai pas ressenti de danger car la route est suffisamment large pour croiser sans difficulté et plutôt en bon état, même si elle n'est pas parfaite. Si vous aimez les routes à sensation, n'hésitez pas à aller découvrir Montdenis !
00:00:00 • Col de la Savolière depuis Taninges (1418m)
J'étais déjà allé faire du ski de fond au Praz de Lys et je savais qu'il y avait une belle rampe sur la dernière partie de la montée. Aussi suis-je parti de Taninges avec cette idée en tête, ce qui m'a rendu l'ascension peut-être plus difficile qu'elle ne l'est en réalité. Jusqu'au Pont des Gets, le parcours assez roulant, mais très fréquenté, est commun à celui du col des Gets. Puis on tourne à gauche pour emprunter alors une partie commune avec le col de l'Encrenaz. C'est d'ailleurs sur ce tronçon que se situent les passages supérieurs à 10%. Dans une épingle qui tourne à gauche, on abandonne le torrent du Foron et l'Encrenaz pour atteindre le Praz de Lys avec une série de courts lacets. Le col de la Savolière est peu avant la station. On peut poursuivre vers le col de la Ramaz.
00:00:00 • Col du Gerbier de Jonc depuis Le Bourlatier (D122 / D378) (1417m)
Ce fut la seconde étape de notre parcours aventurier avec les sacoches et pas un rond. On a dormi dans le foin au-dessus d'une grange ! Ici, on se dispute la propriété des sources de la Loire. On a le choix entre "l'authentique", "la véritable" et "la géographique" source ! Business quand tu nous tiens...

Et le vélo dans tout ça ? Je suis arrivé complètement exténué. Ça n'arrête pas de monter depuis Tournon. Heureusement qu'on ne pouvait pas aller plus haut ! Le lendemain matin, voir le soleil se lever sur le Mont-Gerbier-de-Jonc a suffi à faire oublier les crampes de la veille.
00:00:00 • Col du Gerbier de Jonc depuis Sainte Eulalie (1417m)
Parti du Puy-en-Velay. C'était le point culminant de la journée. Ambiance un peu froide sur le haut. Mais toujours un certain émerveillement à découvrir ce pain de sucre qui semble recouvert d'écailles.
00:00:00 • Col de Prat Peirot depuis Valleraugue (1415m)
A l'observatoire du Mont Aigoual, on parle de centaines de jours de brouillard par an et de vents terribles. J'ai de la peine à le croire tant j'ai eu chaud pour arriver ! Quelle vue exceptionnelle !
00:00:00 • Le Mont d'Or depuis Longevilles Mt d'Or (1415m)
Je suis parti de Mouthe afin d'avoir un petit échauffement avant d'attaquer la brusque montée. La route suit les méandres du Doubs naissant, mais en étant beaucoup plus rectiligne. Dès qu'on amorce l'ascension, on passe dans le rouge avec des pourcentages supérieurs à 9%. On gagne assez rapidement la forêt, de sorte qu'on ne jouit pas d'une vue dégagée. C'est à l'approche du gîte de la Barthelette, et alors que la pente faiblit qu'on découvre à nouveau les pâturages. Surprise : les montbéliardes ont laissé la place aux limousines avec leurs veaux. Passé le restaurant de la Grangette, la pente devient très rude, sans qu'on s'y attende vraiment, car la route s'en va à découvert sur un terrain qui ne semble pas abrupte. J'ai calé à environ 300 m du sommet. La route s'arrête d'un seul coup et laisse place à un parking non asphalté. Pour voir le panorama des crêtes, il faut aller à pied sur environ 200 m. Et là, la vue est vraiment époustouflante sur la zone frontalière de Ballaigues à Jougne et au-delà avec le Suchet, les Aiguilles de Baulmes et le Chasseron. Au loin, les Alpes bernoises et leurs sommets enneigés.
00:00:00 • Col des Planches depuis Sembrancher (1411m)
Dès qu'on a quitté la route de Verbier, la pente surgit et nous conduit par un joli balcon au-dessus de Sembrancher, pour ensuite passer sous la falaise. Dans la partie forestière en lacets, on peut reprendre son souffle assez brièvement. Le village de Vens se dresse alors devant nous, avec ses nouveaux chalets qui peu à peu isolent les plus anciens. Il reste encore les trois kilomètres les plus ardus pour arriver au col des Planches. Les plus ardus, mais les plus beaux car ils offrent une magnifique vue plongeante sur la vallée, la rencontre de deux fermes d'alpage sur des pentes à faire frémir, et le passage sous quelques mélèzes peu avant le sommet. J'ai vraiment eu le sentiment de gravir un col majestueux, même s'il reste méconnu car situé un peu à l'écart de ses grands voisins.
00:00:00 • Stade des Neiges depuis Lans en Vercors (1405m)
Comme bien souvent dans les montées en station, la route est large et bien revêtue, avec une alternance de longues lignes droites et de lacets. Ici, le profil est régulier et j'ai pu monter tranquillement sans jamais me lever de la selle. J'ai plus transpiré sous l'ardeur du soleil du milieu de l'après-midi, que par la violence de l'effort. Que de goudron pour réaliser les immenses parkings au bout de la route ! Heureusement qu'en redescendant, on a de belles perspectives vers le Pic Saint Michel (1966 m) au sud, ou les falaises de la Molières au nord-ouest, pour oublier ces espaces funestes !
00:00:00 • La Scia depuis Saint Pierre d'Entremont (1403m)
La montée de La Scia a été pour moi l'occasion de revenir au cœur de la Chartreuse et de me régaler des premières couleurs automnales. J'ai choisi de rejoindre le col du Cucheron par Le Villard, ne serait-ce que parce que la montée est continue, alors que par St Philibert, il y a une légère descente qui casse le rythme. Allais-je ensuite être capable de dompter les pourcentages terribles de la route forestière de La Scia ? Je suis gentiment monté sur ma machine jusqu'au premier passage sous la ligne de la télébenne. Ensuite, ce fut plus épisodique. Mais j'ai tout de même avalé mon casse-croute au bout de la route goudronnée, face à la muraille flamboyante du Grand Som. Le cœur n'a pas battu pour rien !
00:00:00 • Collet d'Allevard depuis Allevard (1403m)
Pour une fois, je ne vais pas être bavard pour décrire cette montée. Elle est en effet très exigeante, mais d'une telle monotonie dans le déroulé, virage après virage, que je n'ai rien de plus à en dire. La station est absolument déserte en cette mi-mai. Je rencontre quelques apprentis parapentistes au décollage dans un champ au bord de la route. Ils se poseront dans les prés d'Allevard sans doute avant que je n'aie eu le temps de redescendre. Je reste tout de même un bon moment à contempler la vallée et les falaises bleues du massif de la Chartreuse.
00:00:00 • Col de Menée depuis D75 (1402m)
J'avais très envie de gravir le col de Menée depuis Clelles pour pouvoir admirer à mon aise le Mont Aiguille que j'aime tout particulièrement. J'ai été un peu déçu car on l'a plutôt dans le dos et le route boisée offre assez peu d'occasions de le voir. Mais qu'importe. Le bonheur est venu d'ailleurs et c'est sans doute encore mieux. Quand on a franchi le col de Prayet, la route plus étroite sinue gentiment en forêt, avec un dénivelé plus modéré. Un passage sous la falaise, menacé de partir dans le vide, est protégé par de gigantesques travaux acrobatiques. Quand on sort du tunnel, après le col, versant drômois, on découvre tout de suite une autre ambiance. C'est comme si on changeait de pays ! J'ai été ébloui par la lumière et j'ai humé avec plaisir l'odeur des pins et des buis. Je ne connaissais pas du tout ce secteur et ce fut un enchantement qui se poursuivit avec la grimpée du col de Grimone.
00:00:00 • Col de Menée depuis Menée (1402m)
Quand on vient de Châtillon-en-Diois, la route se faufile dans la verdure jusqu'au hameau de Menée, sans esquisser l'envie de monter. Le regard est bien sûr happé par la majesté des falaises du Combeau ou de Serre Chomille. C'est vraiment un univers particulier où la nature sauvage semble avoir encore quelques droits. On s'inquiète aussi un peu du profil que prendra la route, là où tout semble vertical. Mais le génie humain a su trouver le cheminement qui permet de s'élever sans jamais souffrir, mais avec, il faut bien le reconnaître, quelques détours qui allongent la distance. Si vous aimez les senteurs du midi, ne vous dépêchez pas trop de monter, car une fois au sommet, vous entrerez dans un univers radicalement autre, uniquement composé de l'ombre des sapins. Vous pouvez aussi faire une halte avant de franchir le tunnel. Elle vous permettra d'admirer les crêtes dénudées du Jocou (2051 m). J'aimerais bien résider dans le coin pour pouvoir jouir plus souvent du bonheur qu'offre cette route !
00:00:00 • Col de la Croix Morand depuis Lac Chambon (1401m)
Voilà un col que j'avais envie de gravir depuis longtemps. Depuis que j'avais entendu la chanson du regretté Jean-Louis Murat et sa longue introduction musicale avec sonnailles et jappements de chiens :



"Comme un lichen aigri

Sur le flanc d'un rocher

Comme un loup sous la voie lactée

Je sens monter en moi

Un sentiment profond

D'abandon

Par mon âme et mon sang

Col de la Croix Morand

Je te garderai"



Je suis parti de Saint Nectaire, ce qui m'a permis d'admirer au passage le château de Murol, puis le lac Chambon. Sitôt passé le village de Chambon, la déclivité de la route s'affirme en même temps qu'on entre en forêt. On laisse bientôt sur la gauche la route du col de la Croix Saint Robert pour très vite trouver les pâturages un peu avant le hameau de Bressouleille. A partir de là, la vue est de toute beauté sur de vastes horizons. On devine l'emplacement du col, mais la route va malignement se détourner, comme pour nous faire languir davantage avant de l'atteindre par une progression assez tranquille sur le flanc de la montagne. Les puys que l'on voyait tout à l'heure dans le lointain sont maintenant tout proches. Il y en a même un que l'on domine et qui semble être né de la nuit. Malgré l’intensité de la circulation, j’ai éprouvé un de mes plus grands plaisirs cyclistes à gravir ce col. Je ne saurais donc trop vous recommander de faire de même. Le plaisir s'est prolongé en grimpant (à pied) au Puy de la Tache (1632 m) d'où on peut voir tout le Massif du Sancy, ainsi que les lacs Chambon et Guéry.


00:00:00 • Col de la Croix Morand depuis D983 (1401m)
Depuis Le Mont Dore, la montée au col de la Croix Morand est en ubac, ce qui veut dire que l'on progresse très longtemps en forêt. C'est au sortir de la ville que la pente est la plus rude, puis elle s'installe autour de 5-6%. Si la circulation n'est pas trop intense, on peut se laisser bercer par le gazouillis des oiseaux, ou par l'échos des cascades proches. Dans le dernier kilomètre, l'espace se découvre enfin, avec les pâturages du Puy de la Croix Morand (1520 m) et du Puy de la Tâche (1632 m) de part et d'autre du col. Ne serait-il pas le moment de murmurer les paroles de la chanson de Jean-Louis Murat ?



"Quand à bride abattue

Les giboulées se ruent

Je cherche ton nom

J'en meurs mais je sais

Que tous les éperviers

Sur mon âme veilleront

Par mon âme et mon sang

Col de la Croix Morand

Je te garderai"
00:00:00 • La Baudichonne depuis La Rippe (1400m)
Il faut aimer les pentes raides pour avoir du plaisir à grimper là-haut, dans la forêt d'un bout à l'autre ! Heureusement, la déclivité est à peu près la même tout du long, ce qui permet de s'installer dans un rythme et de le garder. Sauf si vous croisez un camion qui descend des billes de bois et qu'il vous faut vous ranger dans le talus, comme j'ai dû le faire ! Il y a une très légère accalmie après le franchissement d'une barrière canadienne, mais c'est pour ensuite affronter le pourcentage le plus rude de toute la montée dans le dernier kilomètre. Le chalet de la Baudichonne paraît bien solitaire sur sa combe perchée. C'est seulement en se retournant lorsqu'on arrive à proximité que l'on peut enfin découvrir la chaine du Mont-Blanc.
00:00:00 • Le Bettex depuis Vervex (1400m)
Je suis parti du Fayet, en passant par Fayet du Milieu et Fayet d'en Haut. Là aussi la pente est soutenue, mais certainement plus abordable que par Vervex. Ça vaut le coup de se retourner pour voir la vue plongeante sur le viaduc des Egratz qui monte à Chamonix. Quand on a passé la route St Gervais-Megève, on monte avec une vue magnifique sur le Mt Blanc, le glacier de Bionassay et les Dômes de Miages. Et droit devant il y a la pyramide du Mont Joly. Après avoir tourné à droite pour faire les quatre derniers kilomètres, la pente est nettement plus soutenue. Mais comme la fin est proche, on a bien sûr le sursaut nécessaire pour garder une bonne cadence.
00:00:00 • Léard depuis Saint Jean de Maurienne (1400m)
A St Jean de Maurienne, il faut prendre la direction du col de la Croix de Fer, et tout de suite après le dernier rond-point, suivre le panneau Jarrier. On embraye pour une rude montée en lacets qui ne cesse de nous ouvrir l'horizon, ce qui est particulièrement agréable quand on connait l'étroitesse de la vue en fond de vallée. La vue dominante sur St Jean est assez spectaculaire et va peu à peu laisser la place aux trois pointes remarquables des Aiguilles d'Arves. Après le village de Jarrier, la déclivité s'allège, mais la qualité de la route se dégrade, même si elle reste large jusqu'au parking final. Il y a peu d'endroits non bâtis le long de cette route exposée plein sud. Il est facile de comprendre pourquoi. Je suis vraiment heureux d'avoir pu découvrir cet itinéraire remarquable.
00:00:00 • Col de Parquetout depuis Corps (1398m)
En partant de Corps, j'étais sûr d'une chose : la montée au col de Parquetout ne pouvait pas être plus difficile que par le versant de Valbonnais. C'est vrai, sauf pour la toute dernière rampe qui permet d'atteindre le point haut. Quand on a quitté la route nationale, on grimpe tranquillement de villages en villages que l'on devine plus ou moins désertifiés. A main gauche, nous avons l'Obiou qui me rappelle immanquablement le crash d'un avion de pèlerins canadiens en 1950. La montagne a aussi ses drames. Mais revenons à notre périple cycliste. Solitude totale. Lumière qui annonce le sud. Panorama beaucoup plus ouvert que sur l'autre versant qui est totalement forestier. Une route secrète comme celles que j'aime découvrir au cours de mes escapades cyclos. A noter qu'après le village de Ste Lucie, on passe le col de l'Holme (1207 m).
00:00:00 • Col de Parquetout depuis Valbonnais (1398m)
Une fois de plus, je me suis présenté au pied du col sans savoir ce qui m'attendait. Après le hameau des Angelas, et dès qu'on entre en forêt, c'est atroce. On peut dire que j'ai été cueilli à froid. Je pensais que c'était un petit passage difficile et que ça se calmerait bientôt. Eh bien, non ! C'est très dur jusqu'en haut. Je voyais écrit ça-et-là sur la route 14, 12, 13,5. Je pensais sans cesse que c'était la dernière portion difficile. Et ça repartait de plus belle. Je me demande encore comment je suis parvenu en haut sans mettre pied à terre. Mais je peux dire que j'avais le cœur qui cognait et que j'étais au bord de l'épuisement. Pourquoi n'avais-je donc jamais entendu parler de ce col auparavant ? Le Valbonnais est donc bien une région isolée et peu fréquentée.
00:00:00 • Chalets d'Ajon depuis Onnion (1396m)
C'est le même itinéraire que pour le plateau de Plaine Joux. Arrivé au parking, il faut prendre sur la droite une route qui va monter fort pendant 2 km. On passe à proximité de plusieurs chalets disséminés dans les alpages. La Pointe de Miribel (1681 m) nous ferme l'horizon devant, alors que le Mont-Blanc éclate de toute sa blancheur dans le lointain.
00:00:00 • Chalets d'Ajon depuis Villard (1396m)
Sitôt passée l'église de Villard-sur-Boëge, je m'attendais à grimper en pleine nature. Mais ce ne fut pas vraiment le cas, car les constructions se multiplient au fil des hameaux, si bien que les espaces autrefois naturels sont de plus en plus urbanisés. Un phénomène très courant en Haute-Savoie. La forêt finit tout de même par s'imposer, mais sur un laps de temps assez court puisque sitôt passés les chalets de la Fully, on découvre les alpages où résonnent les cloches des génisses. Le dernier kilomètre qui est commun avec la route qui vient d'Onnion a une pente sévère qui frise parfois les 10%.
00:00:00 • Col de Prat de Bouc depuis Murat (1396m)
Par ce côté, la montée s'effectue en trois temps (quatre si on ajoute l'aller-retour à la Molède). Le départ de Murat est tout de suite pentu, autour de 8%. Puis nous avons le replat d'Albepierre (enfin, tout est relatif) sur deux kilomètres. Et pour finir, ça grimpe à 6-7% sur 4-5 km. J'attrape une soudaine averse après Albepierre. Heureusement, comme disent les anglais "en août, c'est de la pluie chaude". Je peux tout de même voir les croupes du Plomb du Cantal tout proche et la vallée du Brezons que je vais rejoindre.
00:00:00 • Col de Prat de Bouc depuis La Sagnette (1396m)
Je le fais dans la foulée de la Grifoul, et donc en passant par la Sagnette. L'espace s'élargit et on n'a pas l'impression que ça monte fort, alors qu'on passe tout de même les 7%. On a le temps d'admirer le Plomb du Cantal et l'ombre mouvante des nuages qui joue avec les bosses du relief. Une bien belle ascension qui donne envie de parcourir chacune des vallées voisines !
00:00:00 • Col de la Core depuis Audressein (1395m)
Gravi au cours de la 4è étape de la traversée des Pyrénées. Avec plus de 15 km d'ascension, on peut dire qu'on a grimpé un grand col, même s'il ne fait pas parti des mythiques cols du Tour de France. Mais on ne peut toutefois pas dire qu'on a grimpé un col majestueux. Certes, on est dans un paysage plutôt ouvert, mais sans qu'on puisse admirer des cimes altières ou des prairies florissantes. On sent comme une déprise dans les enclos où la fougère semble vouloir prendre le dessus sur les herbages. Les bosquets vont-ils bientôt constituer une forêt plus dense ? Pour la route, c'est la même monotonie : jamais très pentue, mais sans répit tout du long. Ça finit par fatiguer.
00:00:00 • Tunnel du Mortier depuis Saint Quentin sur Isere (1391m)
Passé le village de Montaud (voir description par ailleurs), la pente s'atténue et la route gagne la forêt après avoir passé quelques hameaux. Au Coing, il y a un panneau route barrée, mais on peut s'engager. Le revêtement se dégrade méchamment par endroits, mais on passe assez bien du fait de la déclivité modérée. Au point d'envol des parapentes, on découvre une belle vue sur Montaud, Voreppe et les contreforts de la Chartreuse au nord. Malheureusement, quelques centaines de mètres plus loin, un gigantesque éboulement où s'entremêlent rochers et sapins empêche de poursuivre plus loin. Après avoir humblement regardé la masse des parois verticales, je me suis résolu à faire demi-tour...
00:00:00 • Tunnel du Mortier depuis Veurey - Voroise (1391m)
Au départ de Veurey, la pente est tout de suite marquée sur une route plutôt étroite et sinueuse dans toute la traversée du village. Passé le hameau du Chatelard, la pente se durcit encore (10%) et la route va progressivement se glisser dans un goulet où dévale le torrent de la Voroize. Après deux bons kilomètres d'efforts, nous voici parvenus dans un espace plus ouvert d'où on peut voir la montagne de la Cuche parcourue par une quantité inhabituelle de lignes électriques à haute tension. On arrive au village de Montaud par un replat bienvenu. La montée au tunnel du Mortier se fait par le même itinéraire que celui décrit depuis St Quentin sur Isère.
00:00:00 • Buvette de Châtel depuis L'isle (1390m)
Ce n'est pas le meilleur souvenir de ma vie de cycliste, loin de là ! Je crois que j'en ai un peu mare de ces sempiternelles montées en forêt sur des pentes de folie. Ici, on est servi plus que de raison et ces 7 km m'ont paru interminables. Il y a quelques rampes terribles et rien pour distraire le regard, hormis le passage d'un ouvrage de défense (eh oui, on est en Suisse) à l'amorce d'un brusque virage sur la gauche. Heureusement, le final apporte un peu de réjouissance au moment où la route s'élève au-dessus de la combe du Pré de l'Haut et ses beaux pâturages agrémentés de quelques chalets. La buvette de Châtel étant située un peu en contrebas de la ligne de crête, on n'a pas de vue sur la chaine alpine brièvement entrevue au départ.
00:00:00 • Col du Béal depuis Leigneux (1390m)
Voici un col qui ne me laisse que d'excellents souvenirs, car bien qu'il soit d'une altitude tout à fait respectable (1390 m), il n'est jamais très pentu et j’ai pu y admirer toute la palette des couleurs chaudes de l’automne. Dans la première partie de l'itinéraire on traverse de gros villages aux maisons de granit remarquables et on peut admirer quelques châteaux aux murailles impressionnantes (Sail sous Couzan, Chalmazel), ainsi que les crêtes de Pierre sur Haute dépourvues de forêt. Passé Chalmazel, la pente forcit un peu, on rentre assez vite en forêt. La route plus granuleuse se rétrécit. En sortant du bois, j'ai été ébloui par la flamboyance des couleurs automnales. Sur toutes les pentes et dans tous les creux, partout là où les myrtilles ont colonisé la montagne, c'était comme un incendie de rouge. Je conserverai longtemps le souvenir de ces couleurs chaudes et vives et du silence qui régnait sur la montagne. Cerise sur le gâteau, le Mont Blanc émergeait au loin à l'est, comme rarement on doit le voir aussi nettement. Oui, il y a des cols qui nous donnent rendez-vous avec le bonheur de la contemplation !
00:00:00 • Col de Cornille depuis D79 (1387m)
Voilà un col dont le nom évoque les Lettres de mon moulin d'Alphonse Daudet. Mais il a plus un caractère alpin que provençal par ses paysages. Et aussi par la sévérité de sa pente, heureusement courte (3km).
00:00:00 • Col de Combe Blanche depuis Divonne les bains (1383m)
Si on compare la montée archi roulante de la Faucille avec celle de la Combe Blanche qui est très granuleuse, et parfois encombrée de débris rocheux, on a déjà un paramètre pour évaluer la difficulté de chacun de ces deux cols proches géographiquement. Du point de vue de l'intensité du trafic, il n'y a pas de comparaison possible : intense à la Faucille, nul à la Combe Blanche. Pour ce qui est des paysages, c'est un peu pareil pour les deux cols : on a parfois de belles trouées qui permettent de voir le Pays de Gex, le Lac Léman et les Alpes, mais l'omniprésence de la forêt bouche le plus souvent l'horizon. Enfin, pour ce qui est de la déclivité, la Combe Blanche est plus pentu : il culmine 70 m plus haut que la Faucille et compte trois kilomètres de moins en distance. Maintenant, vous avez toutes les cartes en main pour choisir votre itinéraire, mais attention : le départ de Divonne est un peu difficile à trouver (si vous êtes comme moi, dépourvu de tout outil connecté).
00:00:00 • Col de Meyrand depuis D19 / D24 (1370m)
Par ce versant, le col de Meyrand se fait à la suite du col de la Croix de Bauzon, du col du Pendu ou de la suite col de Pratazanier-col du Bez. Il progresse bien gentiment dans un espace forestier. Peu après le croisement des routes, on découvre en contrebas, niché dans un creux, le hameau des Chambons qui semble avoir encore une belle vitalité, ce qui est rassurant quand on voit la sévérité du relief environnant.
00:00:00 • Col d'Herbouilly depuis Les Barraques en Vercors (1370m)
Pour l'avoir descendu en venant de Villard, je savais que ce ne serait pas de tout repos. Mais comme j'avais bien le profil en tête j'ai pu adapter mon effort pour franchir les pentes les plus difficiles. Bien que ce soit la partie la plus escarpée, j'ai bien aimé les premiers kilomètres au-dessus de St Martin en Vercors car c'est de là qu'on a les plus belles vues sur le cœur du massif. Un peu avant que la route s'oriente franchement vers le nord, on passe en forêt et le parcours devient plus quelconque. La route se rétrécit à l'approche du sommet. Elle est même très abîmée. On se demande si on est encore sur une route départementale. Comme il n'y a pas le panneau sommital habituel, j'ai eu de la peine à localiser le col, car on est assez longtemps sur une portion relativement plane. La découverte d'une trouée, en surplomb d'une vaste combe herbeuse a été un véritable régal après ces kilomètres forestiers.
00:00:00 • Col d'Herbouilly depuis Villard de Lans (1370m)
Ce col d'Herbouilly n'est pas très difficile en lui-même. Mais je me suis compliqué la tâche en voulant faire les petits cols à proximité : col du Liorin et col de Malaterre. Ça finit par faire du dénivelé et la route forestière est plutôt rugueuse. On sort de Villard de Lans par une route en balcon assez difficile. Puis on atteint Bois-Barbu qui doit être un site nordique. Quand on est dans la forêt, il y a une longue accalmie. On passe près du village de Valchevrière détruit par les allemands en 1944. Peu avant le col de Chalimont, la route se redresse et on rejoint le col d'Herbouilly par une longue rampe rectiligne. Il n'y a pas de vue au sommet. La descente sur St Martin est étroite, raide et pleine de gravillons. Ça m'a valu une crevaison.
00:00:00 • Station de Valmorel depuis Aigueblanche (1370m)
Au cours de l'ascension du col de la Madeleine, on voit au loin, un peu en contrebas, la station de Valmorel. Je m'étais dit qu'il serait bien d'y aller un jour à vélo. Me voici donc à pied d'œuvre, au départ d'Aigueblanche. Pas le temps de lambiner. Sitôt traversée l'Isère, la pente s'installe dans les 7-8% et garde ce rythme tout du long. Cette régularité est très appréciable. On ne reste jamais longtemps sans croiser un village et on peut voir ceux qui sont perchés sur la flanc de la montagne en face. Les troupeaux de tarines broutent dans les pentes, histoire de bien nous rappeler que nous sommes en Tarentaise. A l'approche des Avanchers, on découvre les sommets encore enneigés du Cheval Noir (2832 m) et du Niélard (2559 m). On arrive à Valmorel par une dernière volée de courts lacets. Les bâtiments où se mêlent le bois et la pierre forment une belle unité architecturale. Ce fut une belle grimpée aux couleurs vives du printemps.
00:00:00 • Pas de Morgins depuis Bioge (1369m)
On quitte la route qui va à Morzine pour s'enfoncer dans une gorge étroite et lugubre où les éboulements contraignent parfois à fermer la route. Ce n'est qu'au croisement de la route qui va à Évian que l'on retrouve un paysage un peu plus ouvert, puis Vacheresse et ses prairies. Ensuite, jusqu'à Abondance; le paysage n'est pas très folichon. Même les noms de villages sont sinistres (Feu Courbe, la Solitude). On peut s'arrêter pour voir l'église d'Abondance et son cloître qui contient quelques peintures murales du 15è siècle évoquant la vie de la Vierge. Le haut de la vallée est beaucoup plus pimpant et animé grâce à l'affluence touristique. Cette longue remontée de la vallée de la Dranse pour rejoindre le Pas de Morgins n'est jamais très pentue (sauf sur les deux derniers kilomètres) et peut donc s'envisager, même si on est un modeste adepte du vélo.
00:00:00 • Pas de Morgins depuis Abondance (1369m)
De Abondance jusqu'à Chatel, la route remonte la vallée de la Dranse en traversant presque continuellement des villages où les constructions modernes jouxtent les fermes anciennes. On sent que le tourisme a apporté une richesse certaine à ces villages autrefois enclavés. C'est à partir du moment où on laisse sur la droite la route qui va au col de Bassachaux, que la pente se révèle nettement plus marquée. Passé le lac de Vonnes, il reste environ deux kilomètres avec deux épingles et des rampes soutenues. Le débouché sur le col, à la frontière suisse, offre une belle vue sur les Dents du Midi côté suisse et sur les Cornettes de Bise côté français.
00:00:00 • Pas de Morgins depuis Monthey (1369m)
Je suis parti d'Evian en début d'après-midi et je me souviens d'un sacré coup de chaud dans la montée, en particulier là où les pourcentages sont les plus durs, à flanc de montagne, avec une brûlante réverbération sur les bordures de ciment. La montée jusqu'à Troistorrents est très passante (on est aussi sur la route qui va à Champéry). Les épingles qui nous hissent au-dessus du village sont magnifiquement dessinées en allant tourner au-dessus du vide pour atténuer la pente. C'est un régal de passer là. Mais ensuite les choses se corsent puisqu'on va atteindre les 8% et même les 10% sur 4-5 km. La rampe semble interminable. Elle se finit un peu avant le village de Morgins que l'on atteint par un beau replat dans les prairies. La pente reprend dans le village jusqu'au poste de douane. Et puis on finit tout à fait paisiblement en longeant un petit lac.
00:00:00 • Portus d'Auzenc depuis Ruynes - Moulin (1369m)
Benoit G a fait un descriptif très détaillé auquel je souscris pleinement. J'ai eu un vrai coup de cœur pour ce col. C'est un immense plaisir que de venir pédaler sur ces petites routes très bien entretenues, où le regard se régale de découvrir ces discrets petits hameaux, ces champs et ces bois. Le sommet arrive presque trop vite !

Ensuite, je suis passé par le Mt Mouchet et je suis allé à Auvers où il y a une sculpture qui représente la Bête du Gévaudan. On rejoint alors la route qui vient de Saugues et on peut revenir en passant par le col de la Croix du Fau.
00:00:00 • Col de la Morte depuis Sechilienne (1368m)
Je ne sais pas si c'est à cause du nom, mais j'ai trouvé cette montée particulièrement lugubre. On enfile les épingles sans aucun répit, toujours au-dessus de 7-8%. On ne voit rien. Je me demandais bien comment serait le sommet. Heureusement on débouche sur de vastes pentes dénudées. Il y a un vrai contraste. Mais cette nudité a aussi quelque chose d'hostile, âpre. La morphologie des lieux n'est pas à mon goût...
00:00:00 • Col d'Ornon depuis Entraigues (1367m)
Le col n'est pas extrêmement difficile en lui-même. Mais s'il est situé en bout de parcours, on peut ne pas trop apprécier les kilomètres après Chantelouve. J'étais parti de Séchilienne et j'avais déjà fait le col de la Morte et le col de Malissol. Disons que j'avais les jambes lourdes pour entreprendre le col d'Ornon. J'ai bien aimé l'approche par les villages d'Entraigues et du Périer, avec leurs églises imposantes. Ces bourgs sont bâtis sur de vastes replats et viennent s'adosser à des verrous rocheux. Ensuite, la route passe une sorte de défilé pour venir au pied des parois rocheuses du Grand Armet qu'elle longera pratiquement jusqu'au col. On évolue dans un paysage ouvert qui permet de découvrir les sommets escarpés.
00:00:00 • Col d'Ornon depuis La Paute (1367m)
Comme c'était la toute première fois que je venais en Oisans, j'ai été très surpris par la verticalité des pentes de la montagne. J'ai ainsi compris ce qu'était une vallée en V. Une route qui remonte une vallée en V se trouve donc forcément exposée au vide à un moment ou à un autre. Pour le col d'Ornon, ce sont les premiers kilomètres qui nous font frissonner au-dessus du torrent de la Lignarre, avec quelques ouvrages bétonnés suite à des glissements de terrain. Quand on a laissé sur la droite la route étroite qui va au village d'Ornon, on attaque les quelques épingles qui nous sortent du goulet. Et pour finir, nous débouchons sur une longue et paisible combe où se trouve le col.
00:00:00 • Col des Supeyres depuis Ambert (1365m)
J'étais à Ambert pour écouter une conférence sur Alexandre Vialatte et j'ai fait d'une pierre deux coups en allant, au cours de l'après-midi, grimper le col des Supeyres. C'était la première fois que je venais dans le Livradois et je fus frappé par la très grande solitude des routes que j'escaladais. Quel contraste avec les Alpes ! La route ombragée tourne pas mal. Ça donne une pente pas trop méchante, mais avec tout de même quelques buttes assez ardues. L'ambiance au sommet est assez particulière (Jacques Lacarrière l'a très bien décrite dans son livre "chemin faisant"). Le regard porte sur une succession de croupes avachies et pelées. On devine une terre pauvre et battue par les vents. J'étais plutôt content de ne pas trop m'attarder en ces lieux en apparence inhospitaliers.
00:00:00 • Col des Supeyres depuis Saint Antheme (1365m)
20 ans ont passé entre le moment où j'ai gravi le col des Supeyres depuis Ambert et ce jour d'avril 2022 où je le gravis depuis St Anthème. Sans le faire exprès, j'ai peut-être choisi le meilleur moment pour venir sur ces rudes hauteurs. Les champs sont couverts de jonquilles. La température est agréable. Il n'y a pas de vent. L'ombre des nuages va et vient sur les croupes qui changent de visage selon qu'elles sont éclairées ou non. Les troupeaux ne sont pas encore présents et le silence qui règne me rapproche un peu de la solitude ambiante. J'aime le vélo pour ces instants de communion avec tout ce qui m'entoure. Aujourd'hui fut un vrai beau jour ! Ah ! J’oubliais : j’ai aussi vu la silhouette du Puy de Dôme dans le lointain.
00:00:00 • Passo della Mendola depuis Brez (1363m)
Nous l'avons gravi dans la foulée du col Palade. Par ce versant, le col Mendola ne présente pas de difficulté. Et pourtant il nous réserve une belle surprise à l'arrivée au sommet d'où nous pouvons contempler la vallée de l'Adige. Par contre, la descente vers Appiano est assez spectaculaire, avec un tracé un peu acrobatique dans la falaise qui paraît friable.
00:00:00 • Col du Pranlet depuis Col de Mézilhac (1363m)
Lorsque je l'ai passé, je ne savais pas qu'il y avait un col là ! Situé entre Mézilhac et le Gerbier de Jonc, il est en quelque sorte situé sur la route de crête. L'horizon est dégagé et on peut admirer les sucs et parmi eux , le plus célèbre, le Gerbier de Jonc.
00:00:00 • Station de Prapoutel depuis Tencin (1360m)
Plus de 1100 m à gravir en 16 km. Il y a plus difficile, mais ça représente tout de même un bel effort. Si les premiers kilomètres jusqu'à Theys montent assez tranquillement dans une ambiance semi-boisée, la traversée du village, puis les kilomètres qui suivent demandent un changement de braquet si on veut garder quelque souplesse dans le pédalage. Le passage au col des Ayes est le plus beau moment du parcours, avec en particulier la vue sur les grands sommets de la Chartreuse que sont Chamechaude et la Dent de Crolles. Le final vers Prapoutel se fait sur une large route, mais sans aucun attrait. Quant au charme de la station, chacun appréciera selon sa sensibilité. J'en ai pour ma part un très mauvais souvenir lié au départ de notre randonnée de trois jours autour du massif des 7 Laux. Le balisage était totalement défectueux et il avait fallu du temps pour trouver le bon chemin après une succession d'erreurs. Je n'ai pas non plus apprécié le prix de la bière à 7,50 € à notre retour.
00:00:00 • Station de Prapoutel depuis Froges (1360m)
Je ne sais pas pourquoi, mais la montée de puis Froges me parait plus difficile que la montée depuis Tencin, alors que le kilométrage et le pourcentage moyen sont très proches sur chacun des itinéraires. Je crois que cela est dû aux longues rampes qu'il y a tout au long de la traversée de la commune des Adrets et qui nous donnent une impression de raideur inhabituelle. On a vraiment le sentiment de monter tout droit dans la pente. Cet effort intense nous conduit au col des Ayes où une pause bien méritée permet de contempler les proches sommets de la Chartreuse ainsi que les falaises plus lointaines du Vercors. La montée finale à Prapoutel se fait dans une ambiance forestière, sans grand intérêt du point de vue paysager.
00:00:00 • Les Mouilles depuis Le Villard (1353m)
Faire débuter la montée au Villard c'est la faire débuter à partir du moment où la pente est la plus difficile. Jusqu'au village du Bouchet, c'est le même itinéraire que pour aller au col de l'Épine. Dans le village, il faut prendre à gauche entre deux maisons, une route qui tout de suite dénivèle très fort. Et ça ne cessera jamais sur 3 km. Il y a deux ou trois accalmies, mais c'est pour retrouver un ressaut plus brutal derrière. Sur notre droite on a la pyramide du Mont Charvin ainsi que la Goenne. Et devant nous, les pentes du Sulens qui paraissent immenses et la Pointe d'Orsière plus discrète.
00:00:00 • Fort Montgilbert depuis Chamoux sur Gelon (1353m)
J'appellerais cette montée "Fort Montgilbert" qui est signalé plutôt que "Les Grangettes" qui n'est jamais signalé sur cet itinéraire. La route goudronnée se termine 13,2 km après Chamoux sur Gelon. Ensuite, il faut marcher 5 minutes pour voir le Fort Montgilbert bien robuste, mais dans un état d'abandon regrettable. Les sept premiers kilomètres nous emmènent jusqu'à Montendry par une succession de lacets sur une pente qui avoisine constamment les 8%. Il n'y a guère de vue, excepté au passage de 2-3 petits hameaux où on peut voir la Dent d'Arclusaz. Après Montendry, la RD 26 laisse la place à une route forestière plus étroite et qui se termine subitement au croisement de deux chemins. Son profil est un peu plus irrégulier, avec plusieurs portions plus faciles. Mais comme il y a de nombreuses goulottes ferrées pour évacuer la pluie, il faut sans cesse être sur ses gardes pour les franchir. Le revêtement est en bon état, un peu moins sur les deux derniers kilomètres encombrés de divers débris. Je vous invite à aller découvrir le fort. Ça compensera le manque d'attractivité visuelle de cette montée exigeante.
00:00:00 • Col de l'Allimas depuis Saint Paul les Monestier (1352m)
Je suis arrivé depuis St Andéol, après avoir fait l'Arzelier. Autant dire que le gros de la montée était déjà fait. C'est une route tranquille qui nous amène à Gresse-en-Vercors, après avoir passé le col des Deux. Et le final est très court pour atteindre le col, avec le Mont Aiguille plein cadre. J'ai beaucoup pensé à mon père qui a fait les chantiers de jeunesse dans le secteur. Il y avait souffert du froid et de la faim...
00:00:00 • Col de l'Allimas depuis Saint Michel les Portes (1352m)
Benoit G. fait un descriptif très détaillé et très juste qu'il serait fastidieux de reprendre. Je me contenterai donc de donner mes impressions. Je suis arrivé en haut exténué. Je ne m'attendais pas à des passages aussi difficiles. Mais pour moi, ce qui est le plus éprouvant, ce sont les changements de rythme. Il y a plusieurs descentes qui viennent perturber la progression ascendante et il n'y a pas pire pour casser les jambes et le moral. Ceci étant dit, je garde le meilleur pour la fin : ce col est un enchantement pour les yeux. A commencer par la traversée du village de St Michel avec ses maisons typiques du Vercors. Puis c'est l'apparition du Mont Aiguille sur sa face la plus effilée qui au fil des virages nous impressionne et nous émerveille. Voilà pourquoi, en dépit de sa difficulté, j'espère bien gravir ce col à nouveau.
00:00:00 • Plaine Joux depuis Passy (1352m)
Je suis parti de Marlioz dans la plaine et j'ai rejoint le chef-lieu de Passy (ce qui est aussi l'itinéraire pour rejoindre Chamonix à vélo). C'est à partir de là que la pente s'accentue, mais sans excès. On peut admirer la sculpture de Calder dans une épingle à droite et aussi la vue en balcon sur la vallée de l'Arve et Combloux sur le versant en face. Au Plateau d'Assy, choisir plutôt l'itinéraire fléché "église". On peut ainsi s'arrêter pour admirer la façade, les vitraux et les sculptures réalisés par les grands artistes du 20è siècle (Chagall, Léger, Matisse, Rouault, Lurçat, Germaine Richier, Braque, Bonnard). Ensuite, on trouve les pourcentages les plus forts, mais après la pause à l'église, ça passe tout seul. On est sous le couvert froid des sapins et on côtoie les anciens sanatoriums. C'est à la toute fin de la montée que l'on découvre le panorama sur le Mont-Blanc tout proche. Et si on tourne la tête de l'autre côté, on peut aussi admirer les falaises de Fiz avec la Marteau. Du parking de la station de ski, on peut prendre la route à droite et qui descend vers le Lac Vert, un kilomètre plus bas. Il est rare en 17 km de pouvoir admirer autant de beautés naturelles et de richesses artistiques. N'hésitez donc pas à faire cette montée exceptionnelle !
00:00:00 • Novel depuis Saint Gingolph (1350m)
On a d'entrée une rude pente pour quitter le village de St Gingolph, avant que la route n'aille faire un large crochet pour venir se coller sous la falaise. Il ne faut pas longtemps avant d'être entièrement en forêt. Les vues sur le lac Léman sont donc rares. Mais pas les ponts qui permettent de passer d'une ravine à l'autre. Sur cette face nord, on peut entreprendre la montée l'après-midi, sans trop risquer le coup de chaud. Le village de Novel apparait sous la pointe de l'Aritte. On le traverse par une route en colimaçon pour poursuivre dans les prairies jusqu'au parking de la Planche, avec les falaises des Cornettes de Bise devant nous. Les derniers kilomètres sont éprouvants. On est enserré dans la montagne et il faut lever la tête pour voir les sommets. Tout compte fait, j'ai trouvé cette montée assez fastidieuse, tout juste agrémentée par le chant des oiseaux.
00:00:00 • Col de Menté depuis Saint Béat (1349m)
Gravi au cours de la 4ème étape de la traversée des Pyrénées. Peu de souvenirs et pour cause : du brouillard. Si, tout de même : des virages bien relevés.
00:00:00 • Le Thyl depuis Saint Michel de Maurienne (1348m)
Le Thyl est sur la route du col de Beau Plan quand on vient de St Michel-de-Maurienne. Ça part tout de suite très fort derrière les anciennes usines, avant de s'adoucir un peu. On a quelquefois un beau panorama sur la vallée de la Maurienne et sur le col du Télégraphe sur le versant opposé de la montagne. Cette fois encore, j'ai trouvé éprouvante cette montée d'un col mauriennais.
00:00:00 • Col de Maure depuis Selonnet (1346m)
Quel joli parcours ! C'est le vélo comme je l'aime, dans une campagne vivante, avec au passage la cité de Seyne les Alpes et ses fortifications impressionnantes. On a de quoi se régaler les yeux. La pente forcit un peu avant d'atteindre le col de Maure qui doit son nom au village qui le précède, un peu à l'écart de la route principale.
00:00:00 • Col de Maure depuis D900 / D900A (1346m)
Facile, surtout après avoir digéré le dernier kilomètre du col du Labouret ! On se régale avec la vue qui est devant nous : la Grande Séolane et la Montagne de la Blanche barrent l'horizon de leurs hautes murailles encore enneigées.
00:00:00 • Grand Ballon depuis Cernay (1343m)
La route du Grand Ballon étant la plus élevée du massif des Vosges, l'envie est grande d'aller la rejoindre et de contempler la plaine d'Alsace depuis tout là-haut. Mais en partant de Cernay, on ajoute un peu de dénivelé puisque par deux fois la route redescend avant de repartir vers le sommet. Tout d'abord entre le col Herrenfluh et le Vieil Armand, puis entre le Vieil Armand et le col Amic. C'est à partir de là qu'on a un paysage dégagé avec de jolies vues sur le Grand Ballon lui-même, et aussi sur tous les ballons plus à l'ouest. Petite surprise que je n'ai pas aimée du tout : la présence de pavés dans quelques virages de part et d'autre du col Amic. Pourquoi une telle initiative qui ne me parait pas être favorable au cycliste ? Au cours des six derniers kilomètres après le col Amic, la pente ne descend jamais en-dessous des 7%. Cela ne m'empêche pas de trouver que c'est le plus beau moment de toute la montée, voire du massif des Vosges en entier. Au fur et à mesure qu'on progresse, la vue se dégage. Un souffle d'air bienvenu nous permet de respirer mieux. Une ferme auberge égaye les pâturages. C'est l'ambiance montagne que j'aime. Hélas, les nuages sont allés plus vite que moi pour gagner le sommet et la vue espérée sur la plaine d'Alsace se réduit à une mince bande sous le couvercle noir des cumulus.
00:00:00 • Grand Ballon depuis Willer sur Thur (1343m)
Je pensais que la montée au col Amic depuis Willer sur Thur serait plus facile. Il y a eu quelques passages qui m'ont un peu rebuté. Ça ne devait pas être le bon jour. On est longtemps à couvert, et sans point de vue. Sur ces 10 km, on a fait environ la moitié du dénivelé. Il ne reste que 6 km pour arriver au Grand Ballon. Mais curieusement, j'ai mieux digéré cette partie-là. Sans doute parce qu'elle est plus ouverte et qu'elle donne plus envie d'y aller. Et aussi parce que je l'avais déjà parcourue et que j'en connaissais la configuration.
00:00:00 • Grand Ballon depuis Moosch (1343m)
On peut dire que c'est la directissime pour le grand Ballon. Jusqu'à Geishouse Höh (qui est un col), il y a 6 km passablement éprouvants. On y a une belle vue sur le Grand Ballon et sa boule. Ensuite, ça devient extrêmement ardu. Après le cimetière de Geishouse, on emprunte une route fraichement goudronnée et réservée aux cyclistes. Une barrière en ferme l'accès aux véhicules motorisés. J'avais l'impression de ne pas avancer. Et cependant, je devais bien puisque j'entendais deux cyclistes derrière mois et ils ne me rattrapaient pas. Pour la vue, c'est comme d'hab. dans les Vosges : rien. Après un miraculeux replat, une épingle extrêmement serrée nous propulse dans un final dantesque. J'ai bien essayé de lutter, mais je n'avais plus de jambes et j'ai dû mettre pied à terre peu avant de voir la ferme auberge du Haag. Arrivé à la route des crêtes, je me suis remis en selle pour le final que j'avais déjà gravi depuis le Markstein.
00:00:00 • Station d'Oz depuis Barrage du Verney (1340m)
Et une montée en station de plus ! Sur une route large, à la déclivité constante, un peu plus marquée après l'épingle du hameau du Bessay, mais avec assez peu de points de vue. Un magicien a dû opérer à la station où des bannières vantent "Oz 3300, l'immersion nature". C'est 2000 mètres plus haut que la station qui est d'une tristesse affligeante avec ses immeubles aux toits de tôles sans charme. En cette dernière semaine d'août, avec les parkings vides, il y régnait comme une vilaine atmosphère d'austérité et d'abandon. Qu'est-ce qui pourrait me faire revenir en ce lieu sans âme ?
00:00:00 • Col de Bonnecombe depuis Nasbinals (1340m)
Fait le 13 juillet, pour mes 60 ans. Et cerise sur le gâteau, c'était aussi mon millième col ! Pour l'occasion, je voulais réaliser un joli circuit dans une région que j'aime tout particulièrement. Mon objectif était d'aller jusqu'à St Urcize et de revenir en passant par Nasbinals et Aubrac, afin de parcourir le cœur du plateau de l'Aubrac. Je suis parti de St Germain-du-Teil où j'avais dormi, seul pensionnaire du petit hôtel. La météo était annoncée estivale et ensoleillée.

 La montée jusqu'aux cols de Trébatut, puis de Bonnecombe s'effectua bien tranquillement, même si quelques rafales de vent vinrent contrarier mon rythme de sexagénaire. Je me régalais du vaste paysage où les troupeaux s'égayaient un peu partout. Ça-et-là, les faucheuses s'activaient pour préparer la récolte du fourrage pour l'hiver. Il faisait un peu frisquet au sommet, mais je ne m'en étonnais pas davantage, connaissant la rudesse du climat local.

On ne peut pas vraiment parler de descente vers Nasbinals, tant la route tourne et détourne pour épouser les courbes du relief ou éviter une zone marécageuse. Il fallut donc appuyer constamment sur les pédales sous peine d'être stoppé net par la bise. Car, je ne l’ai pas encore dit, mais la bise s’était levée et ne faisait que se renforcer. Peu à peu, je commençais à sentir la morsure du froid sur mes doigts. Vous pensez bien qu'à une date pareille je n'avais pas envisagé la nécessité de porter des gants longs ! Au fil des kilomètres, mon coupe-vent se révéla aussi bien précaire pour me protéger du froid. Si bien que j'arrivai à Nasbinals transi et grelottant. Mais je n'y fis pas halte, craignant de ne pas avoir le courage de repartir plus loin. Et c'est assommé par le vent, grelottant de froid, morveux, que je finis par mettre pied à terre à l'hôtel de la D